Notre informatique toujours plus rapide (ou pas) - Décryptualité du 21 octobre 2019

Speedometer-tachometer

Titre : Décryptualité du 21 octobre 2019 - Notre informatique toujours plus rapide (ou pas)
Intervenant·e·s : Nolwenn - Nicolas - Manu - Luc
Lieu : April - Studio d'enregistrement
Date : 21 octobre 2019
Durée : 15 min
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Revue de presse pour la semaine 42 de l'année 2019
Licence de la transcription : Verbatim
Illustration : Speedometer Tachometer - Pixabay License
NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Description

Petit tour d'horizon de ce qui accélère ou ralentit dans notre informatique.

Transcription

Luc : Décryptualité.

Voix off de Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : Semaine 42. Salut Manu.

Manu : Salut Nico.

Nico : Salut Nolwenn.

Nolwenn : Salut Luc.

Luc : C’est la semaine où on fait tourner les serviettes, c’est ça ?

Manu : Oui. 42 c’est un symbole pour les geeks que nous sommes.

Luc : Qu’a-t-on dans la revue de presse ?

Manu : Une jolie revue de presse, sept articles principaux.

Nico : Joinup, « Cooperative interaction », un article de Gijs Hillenius.

Manu : Le nom est compliqué ; c’est un article en anglais donc ça s’explique. Ça parle de Zurich, le canton de Zurich en général qui développe du logiciel maintenant en logiciel libre. Donc une bonne pratique et on espère que ça va se retrouver dans plein d’administrations et de collectivités.

Nico : Next INpact, « Jérôme Letier (ANTS) : "Il y a des contrevérités qui circulent sur Alicem" », un article de Marc Rees.

Manu : Alicem [Authentification en ligne certifiée sur mobile] c’est une application qui est en train d’être mise en avant par les institutions et l’État.

Luc : On en a parlé il y a 15 jours.

Manu : Exactement. Reconnaissance faciale, problématiques sur la vie privée. Là il y a quelqu’un qui intervient en disant « non, non, ne vous inquiétez pas, ne vous inquiétez pas trop, tout ça ce sont des bêtises, il n’y a pas de problèmes de vie privée. » Il dit des choses intéressantes, mais ça n’empêche que votre visage va être utilisé potentiellement pour débloquer des services de l’État. Ça peut poser des problèmes.

Nico : Le Monde.fr, « Algorithmes : "Nous devons créer les conditions d'une intelligence humaine responsable" ».

Manu : C’est un article, une tribune de Guillaume Buffet et ça parle un petit peu d’informatique et d’éthique mais au sens des capacités que ça fournit et on sait que les algorithmes se retrouvent un peu partout dans la vie de tous les jours. C’est vrai qu’encadrer ou, en tout cas, savoir de quoi il s’agit ce n’est pas si mal.

Nico : ZDNet France, « L'Unicef accepte désormais les dons en cryptomonnaie », un article de Asha Barbaschow.

Manu : Le sujet est déjà apparu parce qu’on en a parlé dans la revue de presse. Je n’avais pas tout à fait compris, je comprends mieux. En gros, ils acceptent les dons en bitcoins et autres monnaies numériques.

Luc : Ça veut dire que la mafia va pouvoir sauver les petits enfants ?

Manu : Exactement. Eh bien oui, l’UNICEF c’est bien.

Nolwenn : Donc que Libra va être financée ?

Manu : Libra c’est encore une autre problématique. Non, eux c’est mal barré. Libra, rappelons ?

Luc : La monnaie de Facebook.

Manu : Une monnaie numérique de Facebook et tous les États sont vent debout contre le principe même.

Luc : On se demande pourquoi.

Manu : Oui. On n’a pas tellement confiance dans Facebook.

Nico : BFMtv, « Worteks, l'expertise en logiciels libres et open source ».

Manu : BFMtv ça parle d’économie d’entreprise. Là c’est un article qui met en avant une société, sa vision du Libre, son utilisation du Libre pour se développer.

Luc : Ça veut dire qu’ils ont payé pour avoir l’article ?

Manu : Il faut voir. BFMtv, je ne suis pas sûr, je ne sais pas exactement. En tout cas c’est un média, ça parle de logiciel libre, c’est dans la revue de presse du logiciel libre.

Nico : Sputnik, « Y a-t-il une vie en dehors des GAFAM ? Épisode V : les systèmes d'exploitation », un article de Yannick Harrel.

Manu : Là c’est de la sensibilisation : c’est quoi les systèmes d’exploitation libres, en quoi ça peut être utile. L’orientation anti-GAFAM est un peu originale, mais ça ne fait pas de mal de voir les systèmes d’exploitation de ce point de vue-là.

Luc : Sputnik, ce n’est pas censé être la voix du Kremlin ?

Manu : Ça n’empêche pas. Et on sait que le logiciel libre peut être utilisé partout, en Chine, en Russie, aux États-Unis. Dans les pays où il y a des problèmes avec les libertés, eh bien oui, on peut utiliser du logiciel libre.

Nico : ZDNet France, « Souveraineté numérique et logiciel libre : un rapport du Sénat invite l’État à plus de volontarisme », un article de Thierry Noisette.

Manu : C’est le rapport Longuet sur le devoir de souveraineté numérique. Ce n’est pas nouveau, on sait que dans nos institutions la souveraineté numérique est un sujet qui aime bien tourner, avec beaucoup de choses un peu idiotes, on a parlé d’un OS souverain, donc un système d’exploitation souverain, ça ne veut pas dire grand-chose mais c’était mis en avant.

Luc : Il a une petite couronne.

Manu : Oui. Il a tiré la fève. Ça lui fait plaisir mais, en même temps, ça ne fait pas avancer. Et n’oublions pas, c’est ce qui nous intéresse, le logiciel libre est largement souverain, c’est pour ça qu’il est intéressant dans ce genre de discussion. C’est bizarre mais, en même temps, ça va dans un sens qui peut nous intéresser.

Luc : Sujet de la semaine : Fast and Furious appliqué à l’informatique. La question de la vitesse, donc un sujet un peu culture générale sur l’informatique.

Manu : Je rappelle tout de suite, ce n’est pas la taille qui compte !

Luc : Ah bon !

Manu : Mais on ne peut pas s’en empêcher : les informaticiens et ceux qui utilisent de l’informatique en général, à un moment donné ont envie que ça aille vite et que ce soit performant. En tout cas l’impression de performance est très importante pour tout le monde.

Luc : On aime bien avoir une interface qui est réactive : quand on clique, qu’on appuie sur l’écran, que ça soit super rapide et que ça réagisse au doigt et à l’œil.

Nolwenn : Ou au moins qu’on sache ce qui se passe, parce que quand on clique et qu’il n’y a rien qui arrive, est-ce que c’est normal ou pas ?

Nico : Aujourd’hui c’est problématique. Quand vous allez sur Internet, je pense que vous avez dû faire le constat par vous-même : maintenant, quand vous allez sur un site internet, ça met des plombes à charger et il n’y a jamais rien qui s’affiche.

Luc : Moi ça va !

Nico : C’est blindé de pubs, les sites sont lourds, c’est chiant !

Luc : Moi j’ai un anti-pub donc ça va !

Manu : Effectivement, moi je le constate par exemple sur téléphone portable : quand je veux aller sur un site web sur mon téléphone portable, je le pose et je vais faire autre chose en attendant que ça charge. C’est un peu insupportable, mais je vois bien que c’est un état de fait aujourd’hui. Par contre, sur mon ordinateur ça va très vite, j’ai une jolie Debian1 customisée et elle est hyper-rapide.

Nico : Parce que du coup tu utilises Chrome peut-être non ?

Manu : Je pourrais, parce que, effectivement, les navigateurs ont des réputations de vitesse et Chrome était supposé, peut-être encore aujourd’hui, être le plus rapide de tous.

Luc : Moi j’utilise Firefox2 et je n’ai pas de soucis particuliers. J’utilise Chromium3 au boulot, donc la version libre de Chrome. Oui, c’est rapide, je n’ai pas l’impression d’avoir des différences de vitesse notables entre les deux, en tout cas je ne m’en aperçois pas. On sait qu’il y a des tas de benchmarks, donc des tests formels, etc., pour mesurer la différence entre les deux. À une époque, effectivement, Firefox était très en retard. À ma connaissance ils ont comblé le retard, ils sont peut-être un poil derrière. Peut-être ! Mais c’est aussi multifactoriel, on peut être forts dans un domaine et faible dans un autre. Nicolas, toi tu as de mauvaises expériences ?

Nico : Mauvaises expériences, en tout cas des bugs avec Firefox. Aujourd’hui c’est très long au démarrage, apparemment il y a des bogues qui sont remontés et ils disaient qu’ils n’arrivent pas à expliquer et dans certains cas ça met deux minutes à démarrer et effectivement, c’est chiant !

Luc : Je n’ai pas du tout ça !

Nolwenn : Et même, de façon générale, quand on tape la commande « top » ou « htop » dans son terminal, une commande qui permet de voir les performances des outils, donc savoir quel outil consomme quel pourcentage du processeur ou de la RAM, c’est vrai que régulièrement j’ai Firefox qui est dans le top 3.

Luc : D’accord. Je crois que tous les navigateurs sont super gourmands en ressources.

Manu : Ils sont très gourmands en ressources et ils bouffent toujours plus. Il y a quelque chose qui est particulièrement énervant dans tout cela c’est que nos ordinateurs, eux, ne font que s’améliorer avec les années et un ordinateur d’aujourd’hui comparé à un ordinateur d’il y a 20 ans c’est le jour et la nuit. Mais cette sensation qu’on pédale dans la semoule, qu’on n’avance pas, alors que pourtant le matériel, les outils qu’on a, eux, ne font qu’évoluer, je trouve ça un peu lassant, mais je pense que c’est la règle.

Nolwenn : Pourquoi ?

Manu : C’est le côté : les développeurs, quand ils ont beaucoup de marge, quand ils ont beaucoup de ressources sous le coude, ils peuvent se permettre d’être larges et de ne pas faire des choses optimisées.

Luc : Tu veux dire qu’ils en foutent partout quoi ?

Nico : C’est surtout qu’ils ne passent pas de temps à essayer de gagner un peu de taille sur le disque ou de la mémoire, ils disent : « Ce n’est pas grave de toute façon ils achèteront une barrette de 128 gigas et ça va bien marcher. » C’est vrai qu’il y a quelques années on parlait en kilooctets. Pour rappel, on a envoyé des hommes sur la lune avec un code qui faisait 4 kilooctets.

Manu : Waouh !

Nico : Aujourd’hui on a des pages web, la page web du Monde c’est 25 mégaoctets. C’est-à-dire qu’en gros on pourrait envoyer 1000 personnes sur la lune. On ferait 1000 fois le programme Apollo 11 avec la page du Monde.

Luc : Il faut bien dire que pour un éditeur de logiciels, évidemment, optimiser au niveau des performances ce n’est pas très rentable, parce que les machines sont de plus en plus puissantes et, du coup, c’est beaucoup de travail pour quelque chose qui est difficile à vendre.

Nico : Après, c’est quand même très important puisqu’on a quand même Google, par exemple, qui a saboté les performances de Firefox pour faire croire que YouTube était plus lent ou que Google Maps fonctionnait moins bien.

Luc : Il n’y a pas de preuves ! En tout cas il y a de sérieuses accusations.

Nico : Il n’y a pas de preuves, il y a de sérieuses accusations, il y a quand même eu des tests de faits et c’est vrai que je l’ai constaté par moi-même : se faire passer pour Chrome quand on était sous Firefox ça accélérait les perfs de YouTube et Google Maps. La vitesse est comme un critère marketing, les fameuses 120 millisecondes de temps de chargement qui sont, en gros, la perception humaine avant de dire que ça rame, tout le monde essaye de les atteindre et quand Google a décidé de plomber Mozilla, eh bien ils sont allés ralentir tout ça.

Luc : J’ai un ami qui n’est pas du tout libriste mais qui utilise pas mal le logiciel libre parce que je lui ai dit de le faire. Il m’a dit il y a quelque temps : « Oui, mais Chrome ça va plus vite, untel me l’a dit, pourquoi je garderais Firefox ? » J’étais bien embêté et je lui ai dit ce que tu as dit ; il s’en foutait un petit peu. Au final, j’ai fini par lui dire que Google vit de la pub ! Pour l’instant, le fait qu’un Firefox existe fait qu’on a des anti-pubs qui marchent très bien, mais Google n’a pas intérêt à ce que les anti-pubs restent.

Manu : Il y a même plein de discussions sur le fait qu’ils vont les enlever ou qu’ils vont en fournir un à eux, comme ça ils vont pouvoir contrôler ce qui passe ou ce qui ne passe pas.

Luc : Oui, Tout à fait. Du coup, pour peut-être quelques pourcentages de vitesse en mieux, si on n’a plus d’alternatives au niveau des navigateurs, on va peut-être charger la vidéo une seconde plus vite, mais on va se prendre une minute de pub ! Donc je ne suis pas sûr gagnant dans le processus.
Si on sort du Web au niveau des applications, j’ai vu une vidéo la semaine dernière de quelqu’un qui testait Blender4, le logiciel libre de 3D qui est un fabuleux logiciel.

Manu : Fabuleux pour ceux qui savent l’utiliser, parce que ça reste un truc super compliqué.

Luc : C’est un logiciel de 3D. Les logiciels de 3D ça n’est jamais simple !

Nolwenn : C’est un logiciel hyper-spécialisé surtout. Ce n’est pas à la portée de monsieur et madame Tout-le-monde.

Manu : Tout le monde peut s’y mettre, mais ça reste compliqué !

Luc : Exactement ! Contrairement aux contreparties propriétaires où il faut sortir 15 000 euros de sa poche avant de commencer à jouer avec.

C’était un gars qui faisait des tests et il faisait tourner les mêmes tests sur Windows 10 et sur un Ubuntu. En moyenne ça allait 40 % plus vite sur Ubuntu, sachant que dans certains cas c’était la même vitesse en fonction des différents tests et dans d’autres cas ça allait trois fois plus vite. Il disait : « Je tourne sur Windows 10 depuis des années et, simplement en changeant de système d’exploitation, c’est comme si j’avais mis 2000 dollars de plus dans ma machine. J’ai des gains de performance énormes. » Comment on arrive à ces différences-là pour un même logiciel et un même ordinateur ?

Manu : Moi j’aurais tendance à te dire « on ne sait pas » parce que Microsoft et ce qu’il produit c’est un trou noir : on ne peut pas aller l’étudier, on ne peut pas aller voir exactement voir ce qui s’est passé à l’intérieur. Donc expliquer ce qui va mal, ça va être difficile !

Nico : Windows est quand même connu pour fabriquer un système d’exploitation qui n’est pas spécialement fiable, optimisé, etc., donc ça peut aussi jouer là. Je pense aussi au système de fichiers, là où vous stockez vos données, ce n’est pas du tout organisé de la même manière et les systèmes de fichiers de Windows n’ont jamais été très performants par rapport à ceux de Linux. Tout le monde a entendu parler de la défragmentation, qu’il fallait défragmenter ses disques parce que sinon ça ramait, c’était lent, etc., ce qui n’existe pas du tout sous Linux. C’est ce genre de gain qui peut être assez monstrueux. Linux, justement, c’est aussi un logiciel libre, donc n’importe qui peut contribuer. Il y a beaucoup d’entreprises qui ont besoin de beaucoup de perfs et qui ont fait des optimisations vraiment aux petits oignons sur le matériel pour gagner les petits milli-poils de temps. Ça joue à la fin ; tout s’accumule et fait que oui, ça peut dépasser assez vite.

Manu : Dont Microsoft. Microsoft contribue à Linux notamment pour l’optimiser et en profiter.

Luc : On disait tout à l’heure que les éditeurs s’en foutaient de la performance. Il y a quand même des domaines dans lesquels c’est important : quand on va traiter des très gros volumes de données, quand on va avoir des serveurs qui vont gérer des tas de sites web. Mais ça va être plutôt dans les applications professionnelles où on va avoir un besoin de performance et de rapidité.

Nolwenn : Notamment quand on se sert de clusters de calcul. Dès qu’on a besoin d’un minimum de puissance, la plupart des clusters c’est essentiellement du Linux. Il y a Azure de Microsoft qui essaye d’entrer dans la place, mais ils sont encore à la traîne.

Manu : Pour le grand public on pourrait parler non pas de performance au sens de vitesse mais de montée en charge au sens de nombre d’utilisateurs simultanés. Là ça peut être important et c’est une problématique assez complexe à prendre en charge. Les gros ne s’y prennent pas trop mal, les Facebook, les Google savent fournir des services à un grand nombre de gens en même temps. Ça c’est une problématique moderne qu’on n’avait peut-être pas de la même manière dans les années 80, dans les années 90.

Luc : Si on revient dans le domaine du Web mais au niveau des applications web, par exemple tout ce que nos amis de Framasoft5 peuvent proposer, mais également des trucs propriétaires, il faut aussi comprendre qu’on a cette différence entre l’application elle-même qui va tourner sur un serveur externe ou tourner en local, avec des informations qui seront récupérées, et la vitesse de connexion elle-même. Ça c'est souvent un truc que j’ai rencontré dans le boulot avec des utilisateurs qui disent « l’application est lente ». En fait, leur réseau était extrêmement lent et je leur ai montré avec ma connexion internet mobile, beaucoup plus rapide que leur connexion professionnelle : regardez, le logiciel va très bien. En fait, effectivement, ils avaient du mal à comprendre que la vitesse de l’application web était aussi déterminée par la vitesse de leur connexion.

Nolwenn : Ça c’est un problème de culture. On ne peut pas en vouloir au logiciel si l’utilisateur ne sait pas faire la différence entre sa machine et la machine qu’il contacte via sa machine.

Luc : C’est le cas de beaucoup de gens. D’où l’intérêt d’expliquer !

Nico : Surtout qu’aujourd’hui tout est devenu mobile ou web. Avant, la plupart des logiciels étaient en local sur le poste donc on n’avait pas cette contrainte de la fibre ou de la 3G ou du téléphone. Maintenant on passe tous par là et, du coup, avoir une connexion vraiment pourrie ça se sent. Et toutes les applications sont aujourd’hui développées avec des PC de développeurs, donc avec de la fibre, sur des machines qui coûtent un bras, blindées de RAM, des CPU de malades. Et ça arrive chez le petit pépé du coin qui a un vieux PC qui date de 1998 et qui rame.

Luc : Sans aller jusque-là, tu peux avoir un réseau d’entreprises qui est sur toute la France, où on n’a pas mis des fortunes dedans parce que ce n’est pas l’activité centrale de la boîte et qui est lent. C‘est ce que j’ai connu dans mon ancien boulot. Il y a aussi le fait que dans les applications web il y a souvent appel à des services très différents. C’est-à-dire qu’on a une page, mais, en fait, elle va aller choper des informations à droite à gauche, par exemple gérer l’identification avec un truc qui va être un service et après ça aller récupérer des données sur un autre service, puis afficher une carte sur un troisième service et tout ça mit bout à bout, il suffit qu’il y en ait qui plante et dans, ce cas-là, il y a tout qui casse.

Nolwenn : Il y a tout qui casse !

Nico : Et le mode cloud aussi : aujourd’hui, on a tendance à mettre les données un peu partout, eh bien oui mais, par exemple, un aller-retour San Francisco Paris c’est 150 millisecondes. Sauf à aller plus vite que la vitesse de la lumière, vous n’arriverez pas à les réduire ces 150 millisecondes. Le fait d’avoir dispersé les données partout et d’être passé chez du Amazon ou autres, eh bien vous avez aussi ces problèmes-là qui apparaissent. Et ça marche très bien en local, mais ça ne marche plus du tout quand c’est en production.

Luc : Ou en tout cas, c’est lent !

Manu : On peut dire qu’il y a des points bloquants qui font que quoi qu’on fasse on ne pourra pas aller plus vite que cela. Par ailleurs l’informatique, soi-disant tous les 18 mois, double de vitesse et ce doublement de vitesse arrive essentiellement sur les microprocesseurs, sur la mémoire aussi dans une certaine mesure, mais ce n’est pas ça le point le plus bloquant aujourd’hui. En fait, on va à la vitesse du composant le plus lent de tout le système et le système est blindé de composants multiples et il se connecte un peu partout sur Internet. Donc effectivement, le plus lent va ralentir et va nous donner une sensation de ralentissement alors que, pourtant, les éléments les plus rapides du système peuvent être brillamment rapides.

Nolwenn : Ça permet de voir qu’en fait l’application ne tourne pas en local, mais elle interroge un serveur à distance.

Luc : On va s’arrêter là. On a fait 15 minutes.

[Accélération de la vitesse]

Luc : On n’a pas été plus rapides que d’habitude, on n’a pas doublé la vitesse.

Manu : Non, non

Luc : En tout cas se retrouve la semaine prochaine.

Nico : Salut tout le monde.

Manu : À la semaine prochaine !

Nolwenn : À la semaine prochaine !