Quand Magali boycotte Facebook - Décryptualité du 26 novembre 2018 - Transcription

Magali

Titre : Décryptualité du 26 novembre 2018 - Quand Magali boycotte Facebook
Intervenants : Luc - Mag - Manu - Christian - Lucile
Lieu : April - Studio d'enregistrement
Date : novembre 2018
Durée : 13 min 25
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Revue de presse pour la semaine 47 de l'année 2018
Licence de la transcription : Verbatim
Illustration : Magali Garnero Trombinoscope de l'April - Licence LAL version 1.3 ou ultérieure, CC-BY-SA version 2.0 ou ultérieure et GNU FDL version 1.3 ou ultérieure, en savoir plus.
NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Description

Lors de la Semaine des Libertés numériques du Bar commun, Magali a, entre autres, participé à une table ronde sur le thème « faut-il boycotter Facebook ». L'occasion de faire un point sur ce réseau social particulièrement critiqué depuis un an.

Transcription

Luc : Décryptualité.

Voix off de Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : Semaine 47. Salut Manu.

Manu : Salut Mag.

Mag : Salut Christian.

Christian : Salut Lucile.

Lucile : Salut Luc.

Luc : On est nombreux ce soir autour de la table. Qu’est-ce qu’on a au sommaire de la revue de presse Manu ?

Manu : Un sommaire très rapide.

Mag : Oui, que quatre articles. Le premier : FIGARO, « Un développeur du logiciel VLC et un hacker français nommés chevaliers de l’Ordre du Mérite », par Elisa Braun.

Manu : C’est super intéressant et en plus c’est sur Le Figaro ; ça parle de Libre de manière très positive avec des médailles à la clef. C’est quand même assez important.

Luc : C’est qui ?

Christian : C’est un chevalier.

Manu : On n’a pas le temps !

Mag : Mais si, c’est Jean-Baptiste Kempf ; c’est un copain, on le connaît.

Luc : Et il est très content !

Mag : Et le hacker c’est Gaël Musquet, pareil, c’est aussi un copain. Article suivant : InformatiqueNews.fr, « L’Open Source : du SI à la transformation numérique », par la rédaction.

Manu : C’est encore une étude qui est faite sur des DSI, des directions de services informatiques, pour montrer que le Libre, l’open source marche bien et marche de mieux en mieux. Donc allez jeter un œil si vous êtes dans une entreprise qui s’intéresse à tout ça.

Mag : Next INpact, « Quand le droit d’auteur devient plus vigoureux que la lutte contre les contenus terroristes », par Marc Rees.

Manu : Ça parle de l’article 13 notamment, et de l’article 11 aussi sur la réforme des droits d’auteur en Europe et il semblerait qu’étant donné les différentes sanctions qui sont prévues dans ces articles, ça risque d’être pire que si on diffusait des contenus terroristes sur Internet. Donc ça fait un peu tache.

Luc : C’est par rapport à la responsabilité des hébergeurs ; ça arrive plus vite, plus fort pour du piratage que pour des trucs de terrorisme.

Manu : C’est un peu ridicule, mais bon ! Le ridicule ne tue pas, pas encore. J’annonce le prochain article parce qu’il y a quelqu’un d’intéressant dedans : Le Drenche, « Faut-il boycotter Facebook ? », de Magali Gardero et Éric Delcroix. Magali Gardero, ça me dit quelque chose, mais je ne vois pas de qui il s’agit !

Luc : C’est marrant, Mag, c’est le même prénom que toi !

Mag : Oui, mais ce n’est pas le même nom, et pourtant c’est la même photo. Bref ! Effectivement j’ai participé à une petite conférence lors d’un évènement qui s’appelle La Semaine des Libertés Numériques1 et le journaliste qui a animé l’évènement a voulu faire beaucoup de provocation en proposant un boycott de Facebook.

Manu : On va parler de ça parce que c’est un sujet des plus intéressants.

Luc : Pour se mettre un petit peu dans l’ambiance, autour de la table qui utilise ou a utilisé Facebook ?

Lucile : Moi j’ai utilisé beaucoup Facebook.

Luc : Mag ?

Mag : Moi je l’utilise professionnellement mais pas personnellement.

Luc : Et après ? Silence éloquent !

Manu : J’ai un compte.

Luc : Tu as un compte.

Manu : Mais je ne poste rien dessus. Peut-être que j’ai un retransfert de Twitter, il faut voir, mais pas grand-chose.

Mag : Il ne poste pas, il espionne !

Manu : Et toi Christian ?

Christian : Eh bien non, moi je travaille les solutions alternatives, le fait de s’en passer parce que n’est pas forcément utile et qu’on peut trouver des solutions ailleurs. Alors ce n’est pas forcément évident, mais il y a des alternatives. Oui.

Manu : Et toi Luc.

Luc : Moi j’ai créé un compte il y a des années de ça, je suis resté 15 jours, j’ai trouvé ça abominable et je suis parti.

Manu : C’est moche ce que tu dis ! Tu ne regardes pas la pulsation des réseaux sociaux, tu n’es pas au courant de ce qui se passe pour le coup ! Tu rates plein de choses !

Mag : Luc, tu as dit que tu avais fermé ton compte Facebook.

Luc : Oui.

Mag : Eh bien j’ai une mauvaise nouvelle pour toi : tu es toujours là et d’ailleurs nous avons des amis en commun.

Luc : OK. Il va falloir que j’aille le fermer.

Manu : C’est un phénomène dont on a déjà parlé plusieurs fois, mais c’est bizarre qu’on le voit, c’est peut-être un compte fantôme.

Luc : Non, non ! J’avais créé un compte à l’époque, c’était il y a des années de ça, et c’est possible ; je n’y suis jamais retourné.

Manu : La suppression ne marche pas de manière immédiate et il faut souvent reconfirmer la suppression. On le sait depuis le hashtag #DeleteFacebook.

Luc : En plus de ça moi, à l’époque, je n’ai pas trop testé « autoriser de fermer son compte » et de le supprimer.

Christian : Voilà. Avais-tu envoyé la copie de ta carte d’identité ?

Luc : C’était bien avant que Max Schrems fasse toute sa démarche. Max Schrems, on le rappelle, c’était à l’époque un étudiant autrichien qui avait dit « je veux supprimer, en accord avec le droit européen, faire supprimer toutes les données qu’il y a, y accéder déjà et faire supprimer » et Facebook avait refusé, fait du blocage. Il avait été obligé de lancer des procédures bien lourdes et ils lui avaient donné toutes ses infos au format papier donc avec quelques dizaines de kilos de papier pour bien montrer qu’ils n’avaient pas tellement envie de se plier au droit européen.

Manu : Fait-il boycotter Facebook ? Qui a tenu l’argumentaire de « oui, il faut boycotter Facebook » ?

Mag : C’était moi qui étais pour le boycott et c’était Éric Delcroix qui était contre.

Manu : Et tu avais beaucoup d’arguments ?

Mag : J’en avais trop en fait. Le problème ça a été de se limiter. Au départ j’ai préparé ma conférence en disant « voici tous mes arguments. Je vais aller maintenant chercher dans la presse pour m’appuyer et avoir des exemples concrets ». La première fois que j’avais fait ça j’avais dû remonter à quatre ans ! Quatre ans en arrière pour trouver des articles qui correspondaient. Là je suis remontée jusqu’à avril 2018. C’est-à-dire qu’il s’est passé tellement de choses en 2018, on a tellement entendu de mal de Facebook depuis le début de l’année que ça a été trop facile pour préparer ma conférence.

Lucile : Moi je suis toujours inscrite sur Facebook parce que j’occupe le terrain, je n’aimerais qu’on prenne ma place. Par contre, on ne me retrouve pas parce que j’ai tellement critiqué l’OTAN, Israël, la Turquie, les Américains, les génocides multiples et variés des Yéménites, des Rohingyas et tout ça, qu’on ne me trouve plus. Donc voilà ! Après on peut dire qu’il y a deux poids deux mesures, parce que les Rohingyas, eh bien il n’y a pas eu beaucoup de fermetures de comptes pour les gens qui faisaient des appels à la haine alors que j’ai des amis syriens qui ont dû recréer des comptes une bonne dizaine de fois.

Luc : Manu, tu peux peut-être nous raconter cette histoire.

Manu : Les Rohingyas c’est une population musulmane qui est génocidée en ce moment dans un pays à majorité bouddhiste et il semblerait que les autorités du pays aient utilisé massivement et pendant plusieurs années Facebook pour construire toute une narration contre les Rohingyas ; elles auraient créé des comptes de trolls, des faux-comptes de popstars et différentes identités fausses. 700 personnes auraient travaillé pendant des années à cette narration : les Rohingyas ce sont les traîtres, les Rohingyas ce ne sont pas des gens qui viennent du pays, les Rohingyas ce sont moins que des animaux il faut les tuer. Le résultat est un génocide qui ne dit pas forcément son nom parce qu’il y a plein de gens qui le refusent et Zuckerberg, vraisemblablement, était au courant depuis assez tôt de toutes ces manigances et, ça fait partie des problèmes, n’a rien fait.

Luc : Facebook a le plus grand mal à filtrer les choses. Un truc moins dramatique avec l’élection présidentielle et tous les trolls, tout ce qu’on appelle les fake news qui est un terme qui ratisse un peu large, mais tout ça, tous les réseaux sociaux n’arrivent pas à filtrer.

Christian : C’est étonnant parce que ça rappelle un autre grand système dont on a parlé la semaine dernière qui fait ce qu’il veut, qui ne respecte pas forcément les lois, les personnes, et à nouveau on se retrouve avec un gros système qui n’est pas forcément intéressant. Il faudra vraiment réfléchir à explorer des alternatives plus intéressantes.

Manu : Mets un nom sur le système dont tu parles !

Christian : On a parlé de You… You… You… Youtube.

Luc : Il n’arrive pas à le dire. Ça lui écorche la bouche. En tout cas aujourd’hui on parle de Facebook ; dans les arguments pour Facebook il y avait quoi ? Ton opposant a dit quoi ?

Mag : Mon opposant a dit que c’est là où il y avait le plus de monde.

Luc : C’est vrai. Oui.

Mag : Donc on ne pouvait pas vraiment en sortir.

Luc : C’est la dictature de la majorité.

Mag : Voilà ! Il a aussi sorti un argument qui m’a fait de la peine pour lui, il a dit que sans Facebook il n’y aurait pas les gilets jaunes. Comme si on avait besoin de Facebook pour promouvoir les gilets jaunes. Avant, les gilets jaunes auraient très bien pu se faire connaître autrement sans passer par Facebook. Et puis non, je ne vais pas être méchante avec les gilets jaunes !

Luc : C’est un sociologue donc il peut trouver intéressant qu’il y ait des mouvements qui se créent. De fait il y a ça.

Lucile : Après, il y a des problèmes qui sont liés généralement à Internet avec les trolls qui peuvent être sur n’importe quel support et l’éducation des gens à la réaction aux trolls, vérifier les profils, ne pas nourrir les trolls, etc. Donc il y aussi un savoir être qui pourrait limiter les dégâts, on va dire.

Manu : Je pense qu’il y a effectivement une forme de pédagogie à avoir et qui est en cours, en fait, par les différents médias qui apprennent à la population à mieux à réagir. Ça va prendre du temps mais éventuellement, les gens vont devenir sophistiqués par rapport à tout cela. On peut l’espérer !

Mag : Dans les autres arguments qui m’ont aussi fait rire, il a parlé de La Redoute ; La Redoute qui récupérait nos données, qui nous envoyait de la pub sous forme de catalogue, pour nous montrer qu’en fait Facebook n’avait vraiment rien de nouveau, que ça existait depuis des années. Il a aussi mélangé les choses en disant « pourquoi vous boycottez Facebook ? Pourquoi vous ne boycottez pas les autres GAFAM ? »

Luc : Donc tu lui as répondu que tu boycottais aussi les autres GAFAM.

Mag : Je lui ai proposé de faire quatre autres conférences sur Google, Amazon, Apple et Microsoft, avec plaisir.

Luc : Donc coup tes arguments c’était quoi ? Tu as quatre arguments majeurs ; il y en a d’autres, il y en a plein d’autres.

Mag : Dans mes arguments majeurs, il y avait le fait que Facebook c’est une énorme entreprise américaine qui fait partie des cinq plus grosses puissances boursières, or ses services sont gratuits, donc il y avait forcément un moyen de se faire du fric derrière notre dos. Je lui ai parlé des données et du non-respect des données qu’ils récoltaient avec la revente, l’analyse et tout ce qu’ils peuvent en faire.

Luc : On rappelle que l’équivalent belge de la CNIL a dit que Facebook ne respectait pas le droit européen ; donc ce ne sont pas juste des allégations.

Mag : J’ai aussi parlé des fake news dont tu parlais et mon dernier argument, qui était mon préféré, c’était les failles informatiques. Quand on voit la tonne d’argent que se fait Facebook sur notre dos, comment ça se fait qu’ils arrivent encore à se faire pirater ? Comment ça se fait qu’ils donnent ? Il y a un exemple qui m’avait bien perturbée : ils ont donné leurs données, toute la vie privée intime à un soi-disant chercheur qui l'a fait partager à tout son réseau.

Luc : Ça c’est l’affaire ?

Mag : Cambridge Analytica2.

Luc : Cambridge Analytica ; à chaque fois je l’oublie. Ils ne les ont pas données qu’à une seule personne. À l’époque ils donnaient à plein, plein de partenaires.

Christian : Ils les donnent ?

Luc : Ils ne les donnent plus mais à l’époque ils les donnaient.

Manu : Il fallait juste signer un contrat.

Christian : Un contrat ? Un contrat avec de l’argent ?

Manu : Non, non ! Un contrat qui t’engageait juste à respecter certaines clauses. Il fallait soi-disant être de bonne foi.

Luc : Et ce n’était pas nécessairement le contrat de Facebook. Il y a un article que j’ai vu passer justement sur toute l’histoire en question où, en fait, ils ont admis qu’ils avaient signé un accord avec le prestataire, ils n’ont pas lu les conditions d’utilisation et c’est le prestataire qui a permis d’alimenter Cambridge Analytica qui a pompé les données de genre 87 millions de personnes et Facebook a lâché le truc sans lire les conditions, le contrat de la personne à qui il était en train de filer les données de 87 millions de personnes. Donc non seulement ils les ont données à n’importe qui, mais manifestement ils n’ont fait aucune vérification.

Manu : Rassurons-nous, Facebook, enfin Mark Zuckerberg s’est excusé : « Pardonnez-moi, excusez-moi, on ne le refera plus. »

Mag : Il a dû le faire au moins une dizaine de fois depuis le début de l’année !

Lucile : J’avais déjà participé à d’autres forums sur des problématiques politiques ou religieuses où on avait aussi des problèmes de trolls, aussi des problèmes de filtrage un peu orienté et tout ça. Ce qui est le plus inquiétant sur Facebook c’est la réécriture de l’histoire, de vos fils, de posts et tout ça. On rentre quand même dans un système où on se sent manipulé. Il y a des gens qui sont conscients de devenir accros parce qu’il y a des optimisations pour que les gens postent et tout.

Manu : Pour qu’ils restent plus longtemps.

Lucile : Quand même, ce que je trouve positif, c’est que quand les gens se font attaquer et boycotter, etc., ils finissent par prendre conscience qu’en fait il faudrait déjà qu’ils publient sur un site personnel parce que tout ce que tu publies appartient à Facebook, un site personnel à l’extérieur et après qu’ils se servent de Facebook comme de n’importe quelle…

Luc : Plateforme de diffusion, en fait.

Manu : Il semble que toi, Luc, tu avais des histoires là-dessus, de gens qui, de l’intérieur, avaient remarqué des choses.

Luc : Ils sont sortis ! En 2017, coup sur coup, deux personnes qui ont bossé chez Facebook et qui n’ont pas eu des petits boulots: il y en a une qui a un nom que je vais écorcher, c’est Chamath Palihapitiya, qui était le vice-président de la croissance d’audience de Facebook ; lui est super virulent, il dit texto qu’il interdit à son fils, à ses enfants, d’utiliser « cette merde », je le cite.

Manu : Depuis qu’il est parti de Facebook, avec de l’argent !

Luc : Depuis qu’il est parti et qu’il se sent vachement coupable. Les deux ont gagné beaucoup d’argent, mais ils l’ont gardé, quand même ! Ils se sentent super coupables, mais il y a des limites à tout ! Une de ses citations c’est : « nous avons créé des outils qui déchirent la cohésion sur laquelle la société est fondée. »

Il y a un deuxième gars qui lui aussi a eu un petit poste chez Facebook, il était président, donc président de Facebook, il s’appelle Sean Parker et en 2017, même chose, il s’est barré. Pas aussi virulent que le précédent, il dit : « Facebook – et ça rejoint ce que tu disais Lucile – a été conçu pour exploiter une vulnérabilité humaine. » Sean Parker explique en gros que Facebook a été pensé pour hacker le circuit de la récompense, donc de la dopamine. L’idée c’est non seulement d’y rester longtemps mais aussi d’y revenir le plus souvent possible. Tout le monde aime être au centre de l’attention : quand on va poster on a des retours et tout est fait pour que les gens aient un retour régulier pour se sentir bien et pour revenir, pour remanger de la pub et remettre des informations qui vont être exploitées derrière.

Manu : Chose amusante, des chercheurs ont étudié les gens qui utilisent Facebook et ils ont déterminé qu’en majorité les gens sont plus malheureux d’utiliser Facebook que de ne pas l’utiliser, donc c’est assez terrible !

Luc : Toutes les études ne vont pas toujours dans ce sens-là, mais c’est vrai qu’il y en a un paquet qui disent ça.

Mag : En tout cas je voulais remercier Julien Roirant, le journaliste animateur de cette conférence contre le boycott.

Luc : Pour le boycott.

Mag : Pour ou contre le boycott et mon partenaire de conférence, Éric Delcroix, qui est un sociologue et qui a écrit plusieurs livres, donc qui aurait très bien pu être pour le boycott. Il avait tous les arguments pour me remplacer et moi j’aurais peut-être… Non ça aurait été compliqué de faire contre le boycott. En tout cas je le remercie d’avoir participé à cette conférence.

Manu : Au Bar commun.

Mag : Au Bar commun, 135 rue des Poissonniers dans le 18e Paris ; c’était un super évènement.

Luc : Merci beaucoup. Salut tout le monde. À la semaine prochaine.

Mag : Salut !

Manu : À la semaine prochaine.

Lucile : Salut.