Libre à vous ! Radio Cause Commune - Transcription de l'émission du 2 avril 2019
Titre : Émission Libre à vous ! diffusée mardi 2 avril 2019 sur radio Cause Commune
Intervenants : Jean-Christophe Becquet - Magali Garnero - Didier Clermonté - Romain Volpi - Isabella Vanni - Étienne Gonnu - Frédéric Couchet
Lieu : Radio Cause Commune
Date : 2 avril 2019
Durée : 1 h 30 min
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Page des références utiles concernant cette émission
Licence de la transcription : Verbatim
Illustration : Bannière radio Libre à vous - Antoine Bardelli ; licence CC BY-SA 2.0 FR ou supérieure ; licence Art Libre 1.3 ou supérieure et General Free Documentation License V1.3 ou supérieure. Logo radio Cause Commune, avec l'accord de Olivier Grieco.
NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos. Note : certains propos tenus dans l'émission et présents dans cette transcription concernent le système d'exploitation GNU/Linux mais le nomment « Linux ».
Transcription
Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous. Vous êtes sur la radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm. Je vous rappelle que la radio dispose d’un webchat, donc vous pouvez utiliser votre navigateur web préféré, si possible libre, vous rendre sur le site de la radio causecommune.fm, cliquer sur « chat » et nous rejoindre sur le salon dédié à l’émission.
Nous sommes mardi 2 avril 2019, nous diffusons en direct mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.
Le site web de l’April c’est april.org, a, p, r, i, l, point org et vous y retrouvez d´ores et déjà une page consacrée à l’émission du jour avec un certain nombre de références. Cette page sera bien entendu mise à jour après l’émission avec les références que l’on citera au cours de l´émission. Je vous souhaite une excellente écoute.
Nous allons passer au programme du jour.
Dans quelques secondes nous allons commencer par la chronique de Jean-Christophe Becquet, président de l’April. La chronique est intitulée « Pépites libres ». Normalement Jean-Christophe est avec nous au téléphone. Bonjour Jean-Christophe.
Jean-Christophe Becquet : Bonjour.
Frédéric Couchet : On se retrouve tout de suite. D’ici une quinzaine de minutes nous allons parler de notre sujet principal, les groupes d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres, ce qu’on appelle les GULL, avec mes trois invités que je présenterai tout à l’heure, trois invités de talent ; ils représentent chacun un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres .
En fin d’émission nous aurons la chronique de ma collègue Isabella Vanni « Le libre fait sa comm’ » et nous aurons l’occasion notamment de parler d’un événement qui va se passer à Lyon ce week-end.
À la réalisation mon collègue Étienne Gonnu. Bonjour Étienne.
Étienne Gonnu : Salut Fred.
Frédéric Couchet : Étienne s’est levé pour parler dans le micro. Il ne s’y attendait pas.
Tout de suite place au premier sujet. Nous allons commencer par l’intervention de Jean-Christophe Becquet. Jean-Christophe est président de l’April. Sa chronique intitulée « Pépites libres » a pour objectif de nous présenter une ressource sous licence libre – ça peut être un texte, une image, une vidéo, une base de données – sélectionnée pour son intérêt artistique, pédagogique, insolite, utile, et les auteurs de ces pépites ont choisi de mettre l’accent sur les libertés accordées à leur public. Aujourd’hui, Jean-Christophe, tu souhaites nous parler d’un jeu de données diffusé sous licence ouverte qui s’appelle le RNE, le Répertoire national des élus. Jean-Christophe, nous t’écoutons.
Chronique « Pépites libres »
Jean-Christophe Becquet : Bonjour. Le RNE est donc une ressource en open data, c’est-à-dire une donnée produite par une administration ou une collectivité qui est mise à disposition des citoyens sous licence libre. RNE est l’acronyme de Répertoire national des élus. Ce jeu de données fourni par les préfectures et les services du ministère de l’Intérieur contient des informations sur les personnes titulaires d’un mandat électoral. On y trouve des informations comme le nom, le sexe, la date de naissance, la profession ainsi que les dates de début et de fin de mandat pour les différents étages du mille-feuille administratif : les communes, les départements, les régions, l’État et l’Europe.
Cela peut paraître surprenant, mais cette mise à disposition sous licence libre des informations sur les élus est en fait très récente. Elle date du mois de janvier 2019. Le collectif Regards Citoyens avait d’ailleurs salué la publication fort attendue de ce Répertoire national des élus tout en regrettant la fréquence de mise à jour, seulement trimestrielle, alors que des élections partielles impactant les données ont lieu toute l’année. On peut espérer que cela évolue avec le temps.
Le RNE est un fichier très utile pour l’action citoyenne. Par exemple, pendant les débats sur la directive droit d'auteur au Parlement européen, l’April appelait les personnes attachées à un Internet ouvert à contacter leurs représentants au Parlement européen. Et ce n’est pas parce que le résultat du vote nous déplaît qu’il faut arrêter d’agir, bien au contraire ! Pour ma part, j’adresse chaque jour à un acteur local dans ma région, depuis 2010, un courrier de sensibilisation aux enjeux du logiciel libre. Pour mener à bien ce type d’action, une liste des élus s’avère très utile.
Un des critères pour mesurer la réussite d’une publication en open data est ce qu’on appelle les réutilisations. Ce sont des exemples d’usages du jeu de données pour un article, une infographie, ou une application.
Le RNE publié sur le portail national data.gouv.fr a fait l’objet de plusieurs réutilisations. Par exemple, le site polipart.fr permet de retrouver en fonction de sa commune de résidence, les élus qui nous représentent. Autre exemple, un article du Dauphiné s’est appuyé sur le RNE pour montrer comment se répartissent nos élus par profession, par sexe ou par âge en fonction du type de mandat. Et ce type d’analyse n’est pas réservé à des experts. Un élève de troisième s’est servi du RNE pendant son stage chez Etalab pour réaliser avec des logiciels libres, une analyse statistique sur nos élus.
Ces ressources en open data améliorent la transparence de l’action publique ; elles encouragent l’innovation et elles constituent un formidable support pédagogique. Par exemple, j’enseigne les systèmes d’information géographique, des logiciels qui permettent d’analyser les données inscrites sur un territoire. Il y a dix ans, je n’avais pas d’autre choix que de faire mon cours sur les parcs naturels des États-Unis, faute de données libres disponibles en local. Aujourd’hui on trouve des données sur n’importe quelle commune ou région de France. Grâce aux licences libres, mes étudiants peuvent utiliser ces informations sans restriction dans leurs projets personnels ou professionnels.
J’aimerais donc pour conclure inviter nos auditeurs à rechercher, à demander et à réutiliser des données en open data en fonction de leurs centres d’intérêt. Le champ est très large : ça peut concerner la vie politique, l’économie, les transports, mais aussi le patrimoine avec les bibliothèques et les musées qui partagent de plus en plus de bases de connaissance en open data, nouvelles pépites, sans doute, pour des chroniques en perspective.
Frédéric Couchet : Oui. Ça ouvre le champ à de nouvelles chroniques « Pépites libres ». Comme tu le dis c’est très récent, c’est janvier 2019. Je suppose que c’est le ministère de l’Intérieur qui a publié ce Répertoire national des élus.
Jean-Christophe Becquet : Effectivement une partie des données vient du ministère de l’Intérieur et le reste des préfectures départementales, en fonction des différents échelons d’élus.
Frédéric Couchet : D’ailleurs précisons. Ce répertoire, en fait, comprend neuf échelons, il y a neuf fichiers. Ça va des conseillers au niveau du conseil municipal jusqu’aux maires, en passant par les sénateurs, députés, les représentants aussi au Parlement européen, donc c’est très large. Neuf fichiers et, comme tu le dis, une des réutilisations qui a été faite sur le site du Dauphiné c'est de regrouper toutes ces données dans un seul fichier, notamment parce qu’il y a certainement des élus qui, je suppose, apparaissent plusieurs fois dans plusieurs fichiers parce qu’il y encore le cumul des mandats qui existe ; donc un travail qui a été fait par Le Dauphiné c’est de regrouper.
Les informations qui sont dans ce fichier c’est quoi ? C’est nom, prénom, date de naissance, profession ? Ou est-ce qu’il y a d’autres types de données concernant les élus ?
Jean-Christophe Becquet : Non. Dans ce fichier-là c’est tout. Ce sont effectivement des informations assez minimalistes. Un des intérêts, une réutilisation possible ce serait bien sûr de croiser ce fichier avec d’autres jeux de données pour avoir des informations complémentaires. Un des exemples que je donnais, le site Polipart croise mais c’est dans l’autre sens, c’est-à-dire qu’on a une base de données d’adresses dans laquelle on saisit en fait son adresse qui correspond à son lieu de résidence et, en fonction de ça, avec une base de données adresses et le Répertoire national des élus, ça nous sort pour chaque échelon du mille-feuille administratif l’élu dont on dépend, donc le maire, les présidents des conseils départemental et régional, les élus nationaux et européens, députés, sénateurs et les parlementaires européens.
Frédéric Couchet : D’accord. Où peut-on trouver ce site, enfin la source originale ? Sur quel site ?
Jean-Christophe Becquet : Ce fichier est hébergé sur le portail national français open data dont l’adresse est data.gouv.fr et j’ai mis le lien direct pour télécharger le RNE en particulier, donc un des multiples jeux de données hébergés sur le portail data.gouv.fr, sur la page de l’émission, sur le site de l’April.
Frédéric Couchet : D’accord. On précise que comme tu parles d’open data, ce sont des données ouvertes. On a consacré une émission sur le sujet, de mémoire en octobre 2018 ; évidemment on consacrera à nouveau des émissions. Ces données sont diffusées sous une licence ouverte qui permet la réutilisation y compris pour des usages commerciaux donc c’est très important. Tu as cité tout à l’heure cet élève de troisième qui a fait un stage chez Etalab. Il faut préciser peut-être ce qu’est Etalab. Est-ce que tu peux nous préciser ce qu’est Etalab ?
Jean-Christophe Becquet : Etalab est un service de l’État qui s’occupe de la politique nationale open data, c’est-à-dire qu’il vise à encourager les administrations en particulier et à accompagner également les collectivités dans la publication de jeux de données publiques sous licence libre. Effectivement ce jeune, élève de troisième, a fait un stage d’une semaine chez Etalab pendant lequel on lui a demandé de travailler sur le Répertoire national des élus pour y extraire des statistiques. Le service Etalab est très gros consommateur de logiciels libres, donc le travail qui a été fait par cet élève de troisième a été également réalisé avec des logiciels libres.
Frédéric Couchet : On va peut-être indiquer pour Etalab qu’on espère que ça va se poursuivre, parce que les annonces récentes, les événements récents, les mouvements chez Etalab notamment avec le départ d’un contributeur majeur d’Etalab et les propos tenus par le nouveau directeur, le nouveau DINSIC, Direction informatique numérique – j’ai un trou de mémoire sur ce que signifie DINSIC –, en gros la nouvelle personne en charge de la stratégie informatique de l’État. Ses propos, dans une récente interview, laissaient penser à quelques inquiétudes par rapport à la partie logiciel libre-données publiques. Mais bon ! On verra sur les faits et on verra aussi selon l’impulsion que donnera le nouveau ministre en charge du Numérique Cédric O qui remplace Mounir Mahjoubi.
Tout à l’heure tu parlais de Regards Citoyens. Regards Citoyens a mis en place une copie ou en tout cas une sauvegarde journalière des données de manière à être sûrs qu’elles resteront disponibles régulièrement. C’est sur le site de Regards Citoyens. Je crois, si je me souviens bien, que c’est une mise à jour tous les jours.
Jean-Christophe Becquet : Oui, tout à fait. Il y a un double intérêt : le premier intérêt c’est effectivement une préservation de l’accès à la donnée en cas de défaillance ou de changement de politique au niveau d’Etalab qui gère le site data.gouv.fr. Un autre intérêt c’est de pouvoir faire des comparaisons sur l’historique de ce fichier.
J’évoquais tout à l’heure, effectivement, le point de progrès sur la fréquence de mise à jour. Aujourd’hui Etalab annonce que ce fichier doit être mis à jour de manière trimestrielle. Comme il a été publié pour sa première version début janvier on n’a pas encore eu de mise à jour sur ce fichier. Ce qui m’intéressait énormément par exemple dans mon département c’est de savoir quelles sont les communes qui ont changé de maire depuis le début de l’année pour avoir les noms des nouveaux élus et pouvoir leur adresser un courrier de sensibilisation au logiciel libre. En attendant que ce fichier passe avec une mise à jour qu’on pourrait espérer hebdomadaire, voire quotidienne, on peut effectivement utiliser ce service mis en place par Regards Citoyens qui, dès qu’une seconde version du fichier sera parue, permettra de voir les différences, les évolutions entre les versions successives.
Frédéric Couchet : Tout à fait. Grâce à l’aide d’une des invitées ici présentes j’ai la définition exacte de DINSIC donc c’est Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État.
J’en profite : un jour tu nous parleras un petit peu de cette initiative que tu mènes depuis 2010 d’envoyer chaque jour un courrier à un élu de ta région. Si je calcule bien ça doit faire pas loin de 25 000 courriers ou 2500, plutôt 2500, peut-être pas 25 000. En tout cas c’est vraiment très important et je pense que tu nous feras un petit retour.
J’en profite pour signaler aussi, comme on parle de données ouvertes, que tu interviendras normalement le 30 avril dans une émission consacrée à OpenStreetMap, donc le 30 avril sans doute avec Christian Quest d’OpenStreetMap et sans doute une troisième personne.
Est-ce que tu souhaites ajouter quelque chose, Jean-Christophe, sur cette pépite libre ?
Jean-Christophe Becquet : Non, c’est tout pour aujourd’hui. Je répète juste mon appel : consommez et demandez de l’open data pour enrichir à la fois le contenu de ce portail opendata.gouv.fr et les portails régionaux et départementaux qui se développent un peu partout sur le territoire. Plus on aura des données libres dans tous les domaines sur tous les territoires, plus ça rendra possibles des initiatives intéressantes et originales.
Frédéric Couchet : C’est une belle conclusion, merci Jean-Christophe. On se retrouve le 30 avril pour une intervention sur OpenStreetMap et notamment ce que tu fais dans ta région. Et on se retrouvera en mai pour la prochaine chronique « Pépites libres ». Nous te souhaitons de passer une belle journée.
Jean-Christophe Becquet : Entendu. Bonne suite d’émission. À très bientôt. Au revoir.
Frédéric Couchet : Merci. Nous allons passer à une petite pause musicale. Le morceau s’appelle Dolling par CyberSDF et on se retrouve juste après.
Pause musicale : Dolling par CyberSDF.
Sujet principal « Bouge ton GULL »
Frédéric Couchet : Vous êtes toujours sur radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur le site causecommune.fm. Vous écoutez l’émission Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Nous venons d’écouter Dolling par CyberSDF. Les références se trouvent évidemment sur le site de l’April dans la page consacrée à l’émission du jour.
Nous allons poursuivre avec notre sujet principal qui va porter sur les groupes d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres. Je vais présenter mes invités. Nous allons commencer par Magali Garnero. Bonjour Magali.
Magali Garnero : Salut Fred.
Frédéric Couchet : Didier Clermonté. Bonjour Didier.
Didier Clermonté : Bonjour Fred.
Frédéric Couchet : Romain Volpi. Bonjour Romain.
Romain Volpi : Bonjour Fred.
Frédéric Couchet : On aurait pu intituler ce sujet « Bouge ton GULL », oui j’ai osé le faire, parce qu’en fait l’acronyme pour groupe d’utilisateurs et d'utilisatrices de logiciels libres c’est GULL, G, U, deux L ; ces groupes existent depuis au moins une vingtaine d’années. On va échanger un petit peu avec nos invités qui chacun et chacune sont bénévoles dans un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices. Magali représentera évidemment Parinux, la région parisienne ; Didier Clermonté LINESS, l’Essonne et le régional de l’étape, plutôt régional de la région de Lyon, Romain Volpi pour l’association lyonnaise qui s’appelle l’ALDIL et qui interviendra ensuite dans la chronique avec Isabella pour présenter un événement important dans, on va dire, l’agenda libriste annuel que sont les Journées du Logiciel Libre de Lyon qui ont lieu ce week-end.
Déjà première chose, on va faire un petit tour de table de présentation pour savoir ce que vous faites dans la vie. Allez Magali, qu’est-ce que tu fais dans la vie, Magali Garnero.
Magali Garnero : Je suis libraire, je ne suis pas du tout informaticienne et j’anime une petite librairie de quartier dans le 11e arrondissement de Paris où je vends pas mal de livres dont certains Framabooks, des Floss Manuals, bref des livres que vous ne trouvez nulle part ailleurs. Je suis également trésorière de Parinux et administratrice à l’April.
Frédéric Couchet : Et Framasoft aussi.
Magali Garnero : Et membre de Framasoft.
Frédéric Couchet : Et membre de Framasoft. Donc elle multi-casquettes. Pour les personnes à qui le nom Magali Garnero ne dirait rien, vous pouvez chercher Bookynette.
Frédéric Couchet : Voilà, avec un « y ».
Frédéric Couchet : Avec un « y ». Elle est plus connue sous ce nom-là. Didier Clermonté qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
Didier Clermonté : Je suis retraité, j’ai 71 ans, j’ai été de base ingénieur des travaux publics, j’ai fait ma carrière essentiellement en bureau d’études génie civil donc j’ai rédigé des notes de calcul. J’ai développé des petites logiciels techniques et maintenant je suis président de LINESS qui est le GULL de l’Essonne. LINESS comme Linux Essonne.
Frédéric Couchet : Très bien. Et Romain Volpi, tu fais quoi ?
Romain Volpi : Je travaille dans une petite société d’informatique sur Lyon. Sinon je suis administrateur de l’ALDIL qui est l’Association lyonnaise de développement de l’informatique libre et membre de l’April et de Illyse.
Frédéric Couchet : Très bien. Illyse c’est Saint-Étienne.
Romain Volpi : C’est Lyon Saint-Étienne.
Frédéric Couchet : Lyon Saint-Étienne. OK. Première question collective évidement, c’est quoi un groupe d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres, donc c’est quoi un GULL ? D’où vient ce terme et quels sont les objectifs de ces groupes ? Quels sont les publics visés ? Qui veut commencer ? Magali.
Magali Garnero : GULL, c’est la traduction de LUG, Linux User Group. On va dire que ce sont des gens bien qui se sont retrouvés ensemble pour utiliser les logiciels libres et surtout les défendre, les promouvoir et les améliorer.
Frédéric Couchet : Effectivement, historiquement le nom anglais vient de Linux User Group. Linux est une partie du logiciel libre : c’est un noyau de système d’exploitation. Ça a été francisé après par GULL, groupes d’utilisateurs de logiciels libres, parce que effectivement initialement c’était plutôt des gens qui utilisaient des systèmes d’exploitation que nous on appelle GNU/Linux, pour rendre aussi le travail, mettre aussi en valeur le travail du projet GNU notamment de la Fondation pour le logiciel libre de Richard Stallman. Aujourd’hui même si initialement c’était des gens qui utilisaient plutôt un système de type GNU/Linux, aujourd’hui ça regroupe plutôt des gens qui utilisent globalement du logiciel libre ; ça peut être du logiciel libre sur des environnements privateurs comme Windows ou Mac, voire d’autres systèmes libres comme les systèmes de la famille BSD.
Ça existe depuis combien de temps ? Il y a d’ailleurs une petite question aux trois GULL. On va utiliser le terme GULL, ça ira plus vite comme ça pendant l’émission, vos trois GULL existent depuis combien de temps ? Romain, l’ALDIL à Lyon ?
Romain Volpi : Une vingtaine d’années.
Frédéric Couchet : Une vingtaine d’années. LINESS en Essonne ?
Didier Clermonté : Depuis 2000,19 ans.
Frédéric Couchet : 19 ans, ah oui ! Et Parinux ?
Magali Garnero : À priori 1998.
Frédéric Couchet : Je confirme. Étant plus vieux que Magali et étant déjà à l’époque activiste logiciel libre, j’ai assisté à la naissance de Parinux. Donc là ce sont des groupes qui existent depuis assez longtemps et effectivement, sans doute que les premiers ça doit faire 20-25 ans qu’ils doivent exister ; maintenant il y a des groupes qui existent depuis plus récemment, évidemment.
Là on a trois types différents. Quelles sont les principales activités ? Quels sont les principaux objectifs d’un GULL ? Didier.
Didier Clermonté : Je ne parlerai pas en règle générale, je parlerai pour LINESS. Quand on installe un système GNU/Linux, les gens nous disent : « Vous êtes bien gentils mais après qui va me faire de l’assistance ? » Donc mon but c’est que les gens aient un point où ils savent que tous les 15 jours ils peuvent venir, 53 rue Monttessuy à Juvisy, et ils seront dépannés dans la mesure du possible. C’est un point de maintenance, un point d’assistance, de l’assistance à l’utilisateur en fait.
Frédéric Couchet : Donc c’est une permanence qui a lieu tous les ?
Didier Clermonté : 15 jours.
Frédéric Couchet : 15 jours. Donc tous les 15 jours, LINESS, vous avez une permanence physique où les gens peuvent venir. C’est quoi ? C’est le soir ? Le week-end ?
Didier Clermonté : C’est le samedi après-midi. Tout le samedi après-midi.
Didier Clermonté : Tout le samedi après-midi. D’accord. C’est important parce que c’est une activité que n’ont pas forcément tous les GULL, d’avoir une permanence régulière. Pour les gens qui sont en Essonne c’est à Juvisy, on mettra l’adresse sur le site, sinon vous allez sur le site de LINESS, c’est liness.org, avec deux « s », l, i, n, e, deux s.
Didier Clermonté : Comme Line et Essonne.
Frédéric Couchet : La principale activité, le but c’est d’offrir de l’aide aux personnes qui découvrent le logiciel libre et de le faire en plus de façon récurrente, quelque part, avec un rendez-vous régulier. Est-ce que vous organisez aussi des conférences à LINESS en dehors de ces ateliers ?
Didier Clermonté : Historiquement c’est arrivé. Depuis que je suis président, non, mais historiquement c’est arrivé. Oui, il y a eu des conférences ; LINESS a un vidéoprojecteur. Pour l’instant c’est un peu en sommeil.
Frédéric Couchet : D’accord. Et quel type de public vient à ces rendez-vous ?
Didier Clermonté : Absolument n’importe qui. On n’a pas de tranche d’âge.
Frédéric Couchet : D’accord. Vous n’avez pas un public type ; ça pourrait être un public de jeunes qui découvrent l’informatique ou au contraire comme toi de retraités qui veulent s’y mettre ou qui veulent changer de système, ou de professionnels.
Didier Clermonté : Il y a absolument de tout.
Frédéric Couchet : De tout. D’accord. Côté Parinux, quels sont les publics visés, les principales activités, même si après on pourra rentrer un peu plus dans le détail, de Parinux ?
Magali Garnero : Si je ne rentre pas le détail on va dire que c’est tout public. Pour certains événements à la Cité des sciences on accueille tous ceux qui veulent venir. Pour d’autres événements ça va être beaucoup plus restrictif comme les soirées de contribution où on n’accueille que les gens qui viennent contribuer à des projets libres. Après il y a les apéros, les villages, on va un peu partout et là c’est ouvert vraiment à tous.
Frédéric Couchet : On va rentrer un peu plus dans le détail tout à l’heure, mais je vais quand même rappeler que tu as cité trois types, deux événements récurrents, on va les préciser. Des événements à la Cité des sciences et de l’industrie, ce sont les Premier samedi, c’est facile de s’en souvenir, c’est le premier samedi du mois. On va supposer que le prochain a lieu le, tu vérifies, le 6 avril 2019.
Magali Garnero : On est quel jour ?
Frédéric Couchet : On est mardi. C’est à la Cité des sciences et de l’industrie, au Carrefour numérique, à partir de ?
Magali Garnero : De 14 heures.
Frédéric Couchet : De 14 heures. Je cherchais si c’était 13 heures ou 14 heures.
Magali Garnero : On se retrouve à 13 heures pour manger à la pizzeria et après on va bosser.
Frédéric Couchet : Donc les personnes qui viennent se sensibiliser au logiciel libre vous avez l’information secrète. Maintenant il vous reste à trouver le nom de la pizzeria et l’adresse, mais je pense que Magali vous la donnera. Les Premier samedi on va supposer que c’est plutôt un public néophyte qui découvre.
Magali Garnero : Voilà.
Frédéric Couchet : Les soirées de contribution, on y reviendra tout à l’heure parce que c’est important, c’est un public un peu différent, parce que c’est comment contribuer au logiciel libre et pas forcément d’un point de vue technique. Là aussi c’est récurrent dans le sens où c’est chaque jeudi à la célèbre FPH qu’on cite très régulièrement dans cette émission, dans le 11e arrondissement de Paris, c’est à 19 heures ; la prochaine a lieu jeudi 4 avril à partir de 19 heures. Et puis tu as cité des événements, c’est-à-dire la présence de bénévoles du GULL à des événements qui peuvent être très variés comme l’espace numérique de la Fête de l’Huma ou des salons un peu plus professionnels comme le POSS, le Paris Open Source Summit, à la fin de l’année. Oui, je sais, je cite des événements des fois comme ça ! Côté ALDIL est-ce que c’est la même chose ou c’est un peu différent ?
Romain Volpi : En fait l’ALDIL a été créée pour gérer l’avènement qui a lieu tous les ans, les JDLL, les Journées du Libre lyonnais. Après on a développé d’autres événements plus réguliers. Tous les jeudis, par exemple, on a des permanences dans une MJC, une Maison des jeunes et de la culture.
Frédéric Couchet : Et culture. Maison des jeunes et de la culture.
Romain Volpi : C’est ça, sur Lyon, où les gens peuvent venir ; ce sont les Jeudis Bidouille, c’est ouvert à tous. On a les lundis aussi dans une autre MJC de Lyon. Après on accompagne aussi des MJC pour migrer sous Linux et on a aussi, une fois par mois, une conférence qui a lieu le jeudi soir, plus deux, trois install-parties dans l’année et deux, trois salons où on défend le logiciel libre.
Frédéric Couchet : La conférence c’est à La Maison des Rancy.
Romain Volpi : À la Maison des Rancy. Oui. Maison Pour Tous des Rancy.
Frédéric Couchet : Maison Pour Tous des Rancy. Ça me dit quelque chose parce que j’y suis déjà intervenu justement. On voit des événements assez variés avec quand même des permanences. C’est important pour les personnes qui nous écoutent de se dire que ces groupes d’utilisateurs proposent généralement des permanences. Je précise que même si on a des représentants et une représentante de Paris, l’Essonne et puis de Lyon, évidemment il y a de nombreux GULL qui existent. Le site de référence pour les retrouver c’est un site qu’on cite à chaque émission également, c’est l’Agenda du Libre, agendadulibre.org, sur lequel vous pouvez faire une recherche. Il n’y a pas que des GULL d´ailleurs il y a d’autres structures qui sensibilisent au logiciel libre. Normalement dans votre région va dire que vous avez un GULL qui ne doit pas être très loin, peut-être pas à 500 mètres, mais pas forcément très loin et que, globalement, vous allez retrouver les mêmes types d’activités avec des permanences, des conférences, de la présence à des ateliers. Je précise, si vous cherchez, si vous êtes dans une région, par exemple à Montpellier, eh bien vous allez voir Montpel’libre et si vous êtes dans une région pour laquelle vous ne savez pas s’il en existe un, vous allez sur l’Agenda du Libre. Magali.
Magali Garnero : agendadulibre.org/organisations au pluriel, vous tapez votre ville, votre département, vous les trouvez et ils font aussi des apéros. C’est une activité dont on n’a pas parlé alors que c’est quand même assez fédérateur.
Frédéric Couchet : C’est une activité dont on parle à peu près à chaque émission parce que c’est vrai que c’est une activité fondamentale pour la sensibilisation au logiciel libre et pour le partage, parce que lors des apéros on ne partage pas que les logiciels, on partage autre chose. Romain tu voulais ajouter quelque chose.
Romain Volpi : Oui. Ce qui est important à dire aussi c’est que c’est ouvert à tous et pas seulement aux membres des associations ; généralement on accueille aussi les gens qui ne sont pas membres. Certains adhérent justement à ce moment-là, mais ce n’est pas une obligation d’adhérer ; c’est un partage avant tout.
Frédéric Couchet : C’est important de le préciser parce que, effectivement, ce ne sont pas des services, quelque part, c’est ouvert à toute personne. D’ailleurs il peut y avoir des groupes qui fonctionnent différemment ; effectivement vos trois groupes fonctionnent de cette façon-là.
Sur la partie JDLL dont tu parlais tout à l’heure, les Journées du Logiciel Libre, on ne va pas trop rentrer dans le détail parce que sinon ma collègue Isabella, qui fait sa chronique tout à l’heure sur ce sujet avec toi, se dira de quoi je peux parler, mais on en parlera parce que c’est un événement important et en plus très sympathique. Pour y avoir participé de nombreuses fois, je trouve que c’est un des événements les plus sympathiques qui existent en France même si les autres événements sont sympathiques. Mais en tout cas l’organisation est fiable, il y a du public, c’est varié, mais on laissera évidemment Isabella en parler.
Vous, vous êtes bénévoles. Une caractéristique des GULL, par rapport à d’autres structures – par exemple à l’April on n’est pas un GULL en tant que tel, on fait de la promotion et de la défense en général et on a une autre spécificité, une autre caractéristique c’est que nous sommes quatre personnes dans l’équipe salariée – à ma connaissance, je ne sais pas si c’est vrai, mais je pense qu’il y a très peu de GULL qui ont des personnes salariées ; c’est plutôt sur un mode bénévole.
Magali Garnero : Je n’ai pas de salariés ou alors c’est au black, parce qu’on ne paye rien !
Frédéric Couchet : Magali, c’est en direct.
Romain Volpi : Non, non ! Pas de salariés du tout. C’est compliqué.
Frédéric Couchet : De mémoire, je ne suis pas sûr qu’il y ait des structures, en tout cas dans les GULL, je ne pense qu’il y ait des structures qui ont des salariés. C’est important aussi parce que quand les personnes qui viennent vous voir à des événements, je suppose que ça se passe toujours très bien, mais il faut quand même que les personnes aient en tête qu’elles ont en face d’elles des personnes bénévoles, qui donnent de leur temps. Ça me fait penser à une question parce que vous avez quand même des profils très différents ; c’est ça qui est intéressant. Magali Garnero, tu l’as dit tu es libraire ; Didier Clermonté aujourd’hui tu es retraité et Romain, toi tu as une formation d’informaticien.
Romain Volpi : Oui, tout à fait.
Frédéric Couchet : Et même dans le Libre je suppose.
Romain Volpi : Non, pas forcément dans le Libre.
Frédéric Couchet : Pas forcément. En tout cas tu es informaticien.
Romain Volpi : Je suis sensibilisé au Libre depuis longtemps.
Frédéric Couchet : Depuis longtemps. Donc trois profils assez différents. Finalement, qu’est-ce qui vous motive chacun et chacune à contribuer dans un GULL ?
Magali Garnero : Le partage de la connaissance.
Frédéric Couchet : D’accord. On fait un premier tour de table. Didier.
Didier Clermonté : Se rendre utile, pour un retraité trouver un but et être efficace. Faire quelque chose.
Frédéric Couchet : D’accord. Romain.
Romain Volpi : Permettre de partager la connaissance de l’informatique qui n’est pas forcément aisée pour tout le monde en fait. C’est vrai que c’est vraiment le leitmotiv pour moi.
Frédéric Couchet : D’accord. Ça me fait penser à la chronique de Vincent Calame la semaine dernière, que je vous encourage à écouter, qui était justement sur le fait de partager ce qu’on découvre. Lui parlait des trucs et astuces dans l’utilisation d’un logiciel. Là effectivement il y a le partage. Ça me fait penser aussi à une autre chronique de Véronique Bonnet, qui sera diffusée la semaine prochaine, qui est intitulée « Partager est bon ». Donc c’est le partage, c’est l’entraide. Je sais un peu comment Magali est arrivée dans le logiciel libre. On ne va pas révéler. La semaine dernière j’ai révélé le petit nom d’un de mes invités que je connais depuis longtemps, on ne va pas rentrer dans tous les détails, mais on se connaît effectivement depuis quelques années. Didier, toi qu’est-ce qui t’as amené au logiciel libre dans ton parcours ?
Didier Clermonté : Professionnellement j’ai été vite confronté aux limites des logiciels propriétaires ; il n’y a pas tellement de logiciels de calcul de béton armé et en plus, s’ils ne conviennent pas, eh bien on ne peut rien faire, on est coincé. Je me suis dit il faut que je me fasse les miens et il faut qu’on puisse les modifier, les analyser, savoir ce qu’ils font.
Frédéric Couchet : D’accord. Je précise aussi que maintenant tu participes à une autre activité dont on parlera dans deux semaines, donc le 16 avril, pas avec toi mais avec d’autres personnes, le chaton de l’April. On va faire un test. Est-ce que Magali se souvient de ce que veut dire CHATONS ? Généralement tu es la spécialiste !
Magali Garnero : Le CHATONS c’est le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires. Par contre, pour le Chapril, je ne sais pas exactement parce que vous avez choisi un acronyme, Chapril, mais comme ça change suivant qui en parle !
Frédéric Couchet : Le projet CHATONS avec un « S », donc chatons.org, initié par Framasoft vise à offrir des services éthiques, loyaux, libres, en alternative aux services des GAFAM et le chaton de l’April s’appelle Chapril. Il peut y avoir plusieurs significations ; ça vient sans doute d’une contraction de « chat » et de « April », donc c’est chapril.org. Il y a actuellement quatre services et d’autres vont venir. Toi, Didier, tu contribues notamment sur deux de ces services, le « date » et le « paste », c’est-à-dire permettant d’échanger des données de façon sécurisée. Voilà ! Tu t’investis très largement dans le logiciel libre en plus de ton activité à LINESS. Je tenais à le préciser parce qu’on peut contribuer sans forcément être informaticien ou informaticienne ou avoir des connaissances techniques.
Donc les GULL c’est principalement des bénévoles. Vous accueillez tout public. Est-ce que vous travaillez sous un mode de partenariat ? Parinux par exemple a une sorte de partenariat avec la Cité des sciences parce que, finalement, la Cité des sciences accueille Parinux et d’autres groupes, d’autres structures lors de ce qu’on appelle les Premier samedi et globalement lors les conférences, mais est-ce que vous avez l’occasion de travailler avec des partenariats par exemple pour sensibiliser des publics différents ? Je ne sais pas. Romain.
Romain Volpi : Oui. Dans le cadre de la Maison Pour Tous des Rancy c’est vrai qu’on intervient beaucoup chez eux. Effectivement, ils ont des espaces publics numériques qui se tiennent à peu près tous les six mois dans lesquels on va faire, par exemple, une install-partie. C’est vrai qu’on a aussi des partenariats avec d’autres MJC ou d’autres Maisons pour tous où, en gros, ils adhèrent à l’association, on vient et on encadre les gens pour leur installer Linux ; on intervient plusieurs fois pour les accompagner.
Frédéric Couchet : D’accord. LINESS, vous avez des partenariats ?
Didier Clermonté : Avec le RERS, Réseau d'Echanges Réciproques de Savoir. Notre adresse légale est chez eux et en échange tous leurs postes sont sous Ubuntu et c’est moi qui les entretiens, qui assure la maintenance des postes. C’est un réseau d’échanges de savoir.
Frédéric Couchet : D’accord. Magali ?
Magali Garnero : On va citer à nouveau la FPH qui nous reçoit tous les jeudis soir. On a aussi des partenariats un peu temporels, ponctuels, on va dire ponctuels, avec l’université Paris Descartes ; deux fois par an on va leur des install-parties. On va aussi aller aux Geek Faëries.
Frédéric Couchet : Ah ! Les fameuses ! Explique-nous ce que sont les Geek Faëries parce que c’est intéressant.
Magali Garnero : Les Geek Faëries c’est un des festivals que je préfère parce que j’y vais en tant qu’informaticienne mais je ne parle qu’avec des gens qui ne le sont pas. En gros c’est le festival de l’imaginaire. Donc on va trouver des fans de tout ce qui est Manga, d’Harry Potter, de fantastique et ainsi de suite, qui se costument ou pas et qui sont, en fait, hyper-réceptifs à ce qu’on leur dit. Leur liberté c’est très important même si eux ne respectent pas forcément le droit d’auteur. En tout cas ils aiment bien savoir ce qu’ils peuvent faire, ne pas faire et ainsi de suite.
Frédéric Couchet : Ça se passe où ?
Magali Garnero : Ça se passe à Selles-sur-Cher.
Frédéric Couchet : C’est situé où pour les personnes qui ne maîtriseraient pas la géographie ? Je vois que Magali qui y a pourtant été plusieurs fois…
Magali Garnero : Ça se passe environ à 4 heures 15 de Paris en voiture.
Frédéric Couchet : Dans quelle direction ?
Magali Garnero : Je n’en sais rien !
Frédéric Couchet : D’accord. Selles-sur-Cher vous cherchez sur un moteur de recherche.
Magali Garnero : Après Orléans.
Frédéric Couchet : Après Orléans, et c’est en juin.
Magali Garnero : C’est en juin et cette année ça sera les 8-9 juin.
Frédéric Couchet : D’accord. Comme peut pas être à la fois sur le webchat et autres on va demander aux gens qui sont sur le webchat de nous chercher où est Selles-sur- Cher.
On va préciser que la FPH, on n’explicite pas l’acronyme à chaque fois parce qu’il est assez long, c’est devenu carrément un mot clé la FPH, mais sinon ça veut dire la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme.
On me signale aussi que je n’ai pas explicité GAFAM. GAFAM c’est un peu l’acronyme pour Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft ; en fait ce sont tous ces géants du Net, de l’informatique qui font notamment commerce de vos données ou de vos libertés. Quand à BSD initialement ça veut dire Berkeley Software Distribution, c’est un système d’exploitation libre qui vient du monde universitaire américain. Pareil, BSD c’est maintenant un mot clef qui est effectivement largement utilisé, un peu comme GNU, on n’explique pas ce qu’est GNU mais en fait GNU c’est un acronyme récursif pour GNU’s Not UNIX ; Unix c’est un système originellement multitâche, multi-utilisateur. J’encourage les gens qui s’intéressent à cette histoire de l’informatique, qui est passionnante, de rechercher notamment sur les pages de Wikipédia, ce qui me fait penser que la semaine prochaine nous parlerons à nouveau de Wikipédia.
Nous allons bientôt faire une petite pause musicale. On va quand même finir sur les partenariats. Je dis ça aussi pour encourager les autres GULL à aller chercher des partenariats. Un partenariat qui est assez logique et qui rejoint une autre activité de l’April dont parlera tout à l’heure Isabella – voyez ce talent pour faire des liens entre les différents sujets – qui est évidemment Libre en Fête. Un partenariat classique c’est avec les structures d’initiation à l’informatique, les espaces publics numériques, quel que soit le nom qu’on leur donne, comme les Cyber-bases, ce sont des endroits où les gens viennent se sensibiliser à l’informatique, s’initier à l’informatique et il y a beaucoup de ces espaces publics numériques qui font leurs formations, leurs initiations sur logiciel libre. Les GULL peuvent trouver là un mode de partenariat assez pratique et utile tout simplement parce qu’il y a des ordinateurs qui sont déjà disponibles. Assez souvent c’est en dual-boot. Je vais par exemple parler de ma ville, Saint-Denis : la Cyber-base de Saint-Denis, place de la Résistance, c’est en double amorçage ; dual-boot ça veut dire double amorçage. Ça veut dire qu’on peut démarrer soit un système d’exploitation privateur soit un autre système d’exploitation libre comme Debian GNU/Linux dont on a parlé ou Ubuntu dont on a déjà parlé dans une émission. Les ordinateurs sont déjà présents, vous avez là des personnes qui peuvent aider et vous pouvez faire des événements soit récurrents, donc des permanences quelque part, ou des événements ponctuels par exemple les samedis du Libre ou des dimanches du Libre ou des mardis soir du Libre. Ce sont des événements importants et ça permet en plus de toucher un public qu’on ne toucherait pas forcément directement. Tu voulais réagir Didier ?
Didier Clermonté : Nous à LINESS samedi prochain on fait une install-partie. On a mis des annonces dans le journal local, on va voir si on attire du monde.
Frédéric Couchet : Une install-partie, ce qu’on appelle une fête d’installation même si ça n’a pas forcément un côté festif : des personnes viennent avec leur ordinateur – ça peut être leur ordinateur portable, ça peut être leur tour – et elles vont être accompagnées pour installer un système d’exploitation libre. Ce ne sont pas forcément les gens bénévoles qui vont le faire, c’est accompagner de manière aussi à ce qu’il y ait vraiment un partage de la connaissance, du savoir. On encourage les personnes qui viennent à faire des sauvegardes de leurs données avant au cas où, parce que ça reste de l’informatique, de toute façon ce n’est pas de la magie.
Je vais donner à la parole à Magali, mais juste avant je vais préciser que Selles-sur-Cher c’est en Loir-et-Cher.
Magali Garnero : J’avais trouvé !
Frédéric Couchet : Tu avais trouvé, c’est ce que tu voulais dire ?
Magali Garnero : Non.
Frédéric Couchet : Non ! Je te laisse intervenir et après on fera la pause musicale.
Magali Garnero : Les partenariats ce n’est pas forcément avec des lieux. Nous, en tant que GULL, régulièrement on a exposé des choses qu’avait faites l’April comme l’Expolibre. On a aussi retransmis à nos adhérents la lettre ouverte de La Quadrature. Bref ! En tant que GULL on peut se servir de ce que font les associations nationales pour relayer. On a participé à Libre en Fête. On peut se servir de ce que vous faites à l’April pour animer des événements ou même pour transmettre des informations.
Frédéric Couchet : On pense notamment aux campagnes du Pacte du logiciel libre : lors des élections, on encourage des candidats et candidates aux élections à signer un Pacte les engageant à promouvoir et à défendre le logiciel libre. Évidemment ce n’est pas l’April avec sa petite équipe de salariés et ses nombreux bénévoles quand même…
Magali Garnero : Mais qui sont merveilleux.
Frédéric Couchet : Mais qui sont merveilleux effectivement, surtout mes collègues… Il y a un relais d’informations et d’actions locales ; il y a une action nationale et puis il y a les actions locales. Tu as tout à fait raison de préciser qu’un partenariat ce n’est pas forcément avec lieu physique, ça peut être avec d’autres structures ou ça peut être dans le cadre d’un projet.
Nous discutons, nous discutons et le temps avance et là je sens qu’on veut une pause musicale. Nous allons lancer une pause musicale, le temps pour moi de retrouver le titre. Ça s’appelle Rats par Franky Barbano et on se retrouve juste après.
Pause musicale : Rats par Franky Barbano
Frédéric Couchet : Vous écoutez toujours Cause Commune sur 93.1 en Île-de-France et partout ailleurs sur causecommune.fm. Je suppose que les gens de la région de Lyon écoutent avec attention Romain Volpi pour l’ALDIL, l’Association Lyonnaise pour le Développement de l’Informatique Libre. Toujours en compagnie de Didier Clermonté de LINESS, le logiciel libre en Essonne. On va citer d’ailleurs le site web de l’ALDIL, on a oublié aldil.org ; LINESS, liness.org et Magali Garnero dite Bookynette pour Parinux, le GULL de Paris et de sa région, c’est parinux.org. Magali est tout à fait sympathique parce qu’en fait elle lève le doigt pour intervenir. Donc Magali.
Magali Garnero : J’espère que des Lyonnais et des Stéphanois te regardent parce que tu es magnifique ! Tu es en costume !
Frédéric Couchet : On avait dit qu’on ne balançait pas. On ne touche ni aux cheveux, ni à la façon dont les gens s’habillent, mais c’est vrai qu’il est magnifique, Romain Volpi. Évidemment Didier est aussi magnifique, dans un autre style.
Nous venons d’écouter Rats par Franky Barbano. Évidemment c’est sous licence libre, les références sont sur le site de l’April, april.org, et nous parlions avant la pause des groupes d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres, donc les GULL. On a parlé un petit peu des partenariats qui pouvaient être des partenariats avec des lieux physiques mais également avec des projets ou d’autres structures. J’en profite pour signaler que la lettre ouverte de La Quadrature du Net dont parlait tout à l’heure Magali, je suppose que c’est la lettre ouverte contre le projet de règlement terroriste/censure sécuritaire.
Magali Garnero : Exactement.
Frédéric Couchet : Tout de suite j’en profite, même si je le rappellerai à la fin d’émission, que le vote en Commission affaires libertés civiles au Parlement européen aura lieu lundi prochain, le 8 avril, et que toutes les informations pour se mobiliser, pour comprendre l’enjeu de ce dossier censure sécuritaire sont sur le site de La Quadrature du Net, laquadrature.net.
On va revenir à notre sujet sur les GULL, les groupes d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres. On a vu que ça visait des publics très variés, que le mode d’organisation de ces groupes était principalement du mode bénévolat, qu’il y avait des rendez-vous réguliers, des permanences ; des fois c’est tous les quinze jours, des fois c’est toutes les semaines, tous les mois à Paris. Évidemment dans les autres régions, il y a des événements ponctuels importants, on en reparlera tout à l’heure notamment avec les Journées du Logiciel Libre de Lyon qui approchent, qui auront lieu ce week-end.
Là on va peut-être parler un petit peu des personnes qui voudraient contribuer à un GULL. Quelles compétences faut-il pour contribuer à un GULL ? Pour contribuer à ses activités ? On a bien compris le public que vous visiez. Est-ce qu’il faut des connaissances techniques ? Est-ce que quelqu’un qui n’a pas de connaissances techniques et qui veut simplement partager le savoir comme vous l’avez dit tout à l’heure, ou aider comme l’a dit Didier, quelles sont les compétences pour contribuer à la vie d’un GULL ? Romain.
Romain Volpi : Sur l’ALDIL on ne cherche pas forcément de compétences particulières. On ne demande de compétences techniques. On cherche des personnes motivées, en fait, et qui sont prêtes à donner un peu de temps de temps en temps et à parler du logiciel libre aux gens. Pendant les install-parties effectivement on a besoin de personnes techniques, mais même une personne non technique peut aider, même pour les JDLL, par exemple en venant accueillir les intervenants, en venant parler avec les personnes, aller prospecter un petit peu pour voir les gens pour leur demander de venir aux événements ou des trucs comme ça. Il n’y a pas besoin d’une compétence particulière ; c’est ça l’avantage des GULL et du Libre en général.
Frédéric Couchet : D’accord. Didier, Magali. Didier.
Didier Clermonté : D’abord nous on est quand même beaucoup plus petits que mes deux amis.
Magali Garnero : Ce n’est pas la taille qui compte !
Didier Clermonté : Oui. Pour aider les gens j’ai quand même besoin de gens qui soient un peu techniques.
Frédéric Couchet : Excusez-moi. On est quand même partis dans une barre de rire. Je pense que les personnes qui écoutent l’émission régulièrement se disent que cette émission est particulière, elle n’est pas comme les autres ; je pense que c’est en grande partie dû aux personnes invitées. Ceci dit, il y a une question que je vais poser mais vous me répondrez après. Tu disais que tu n’as pas la même taille que l’ALDIL ou Parinux au niveau LINESS. La question pour tous les trois après c’est : combien de membres bénévoles font partie de vos groupes ? On continue sur la partie compétences. Vas-y Didier.
Didier Clermonté : Pour aider les gens j’ai besoin de gens qui s’y connaissent un tout petit peu. On peut soit venir se faire aider, soit on aide. Mais pour aider eh bien il faut quand même maîtriser un tout petit peu, sans ça on n’aide pas.
Frédéric Couchet : Justement, et après je passe la parole à Magali, est-ce qu’une personne qui découvre le logiciel libre et qui dit ce monde de partage, d’entraide me plaît bien je voudrais un peu contribuer à un GULL, peut, comme l’a dit Romain, participer sur l’accueil, sur l’accompagnement des gens, sur la prospection – j’aime beaucoup ce terme prospection, c’est peut-être lié au fait que tu es habillé comme ça aujourd’hui –, mais si une personne souhaite aller un peu plus loin pour aider à l’accompagnement lors d’une fête d’installation, est-ce que vos groupes organisent, je ne sais pas, des sessions entre guillemets pour « les former » ou en tout cas leur expliquer un petit peu les bases leur permettant de mettre le pied à l’étrier quelque part ? Didier.
Didier Clermonté : Moi j’explique ce que je fais au fur et à mesure. Maintenant ça reste quand même assez limité, bien sûr. Maintenant quelqu’un qui a commencé à apprendre, après il peut apprendre aux autres, c’est une autre forme de partage, quand on a vu une fois.
Frédéric Couchet : D’accord. Parinux, Est-ce que vous avez ce genre de système ?
Magali Garnero : Nous on a besoin de tout profil. Pour les Premier samedi du Libre on a besoin de personnes qui accueillent, on a besoin de personnes qui installent, on a besoin de personnes qui soient suffisamment douées pour enlever les bugs qui sont créés parce qu’il y a toujours un bug qui se glisse dans une installation. Parfois on a besoin de personnes qui seront là avant et après, qui n’ont pas besoin de savoir faire grand-chose, juste d’être là et d’aider à porter des colis, des câbles, des ordinateurs. C’est tout bête, mais c’est indispensable.
Frédéric Couchet : D’accord. Tant qu’on est à la question de la contribution, tout à l’heure tu parlais d’une des activités de Parinux que sont les soirées de contribution. Je ne suis pas sûr que beaucoup de GULL pratiquent ce genre d’activité car finalement c’est un peu le niveau au-dessus, quelque part, c’est d’encourager des personnes à venir contribuer au logiciel libre. Est-ce que tu peux nous expliquer comment ça fonctionne ?
Magali Garnero : En fait, en juillet 2014, on se retrouve avec Emmanuel Seyman, qui est très actif dans la communauté que ce soit chez Fedora, chez Perl, chez Borsalinux.
Frédéric Couchet : Chez Parinux aussi, c’est un ancien président de Parinux.
Magali Garnero : C’est un ancien président de Parinux et on se dit que ça serait bien que des fois on se donne des petits temps, juste pour nous, entre contributeurs, pour faire avancer des projets, que ce soit du code, que ce soit de la traduction, quelle que soit la compétence, mais juste prendre un projet et le faire avancer. Lui je sais qu’il s’intéressait pas mal aux journées Perl qu’il allait y avoir.
Frédéric Couchet : On va préciser que Perl est un langage de programmation.
Magali Garnero : Exactement. Il faisait un événement autour de journée-là et il s’était rendu compte que l’année précédente il avait ça depuis chez lui et que ça n’avait pas avancé aussi vite qu’il voulait. Moi je me suis rendu compte que pour certains événements aussi qu’on avait besoin de se retrouver et de discuter ensemble, de contribuer à des projets. Ce qui est amusant c’est que c’est une réflexion qu’on a eue bien avant Contributopia de Framasoft.
Frédéric Couchet : Est-ce que tu peux expliquer en une phrase, si tu as compris, ce qu’est Contributopia de Framasoft ?
Magali Garnero : Dans Contributopia de Framasoft, il y a énormément d’objectifs et de points de vue différents. Moi je l’ai compris de telle manière que ça permette de rendre les gens acteurs dans leur informatique. Ils peuvent contribuer, ils peuvent voir comment ça se passe, ils peuvent faire progresser les choses, ils peuvent se former à ce qui les intéresse et ils peuvent former les autres. On n’est vraiment plus dans une société de consommation — on achète bêtement, on consomme —, on est vraiment dans une société de contribution. On devient actif, on devient réactif et du coup, après, on partage avec les autres.
Frédéric Couchet : D’accord.
Magali Garnero : C’est ma vision à moi, ce n’est pas forcément celle de Framasoft parce que je vous dis, on est une trentaine de membres et chacun a une définition un peu différente, mais l’idée est là.
Frédéric Couchet : Je pense que Framasoft sera notre invité en juin, je pense que nous aurons notamment Pierre-Yves Gosset qui viendra présenter tous les projets de Framasoft.
Magali Garnero : Bande de veinards ! Bref. Nos soirées de contribution on se retrouve avec Emmanuel et on décide de mettre ça au point parce que ça nous évite de procrastiner chez nous et là, en étant à plusieurs, on est là, on peut se soutenir pour faire avancer des projets. Au départ on décide de faire ça tous les quinze jours. On en parle à la FPH, donc à Vincent Calame qui dit : « Oui, pas de souci, en plus le jeudi moi je n’ai rien de prévu donc je vous accueille ». On commence à se dire : on fait ça le premier et le troisième, le deuxième et le quatrième, on fait deux jeudis consécutifs ; bref ! Pour que ce soit beaucoup plus simple on décide de faire ça tous les jeudis. Plus simple, oui. Comme ça les gens ne se posent pas de question et savent qu’il y a une soirée de contribution, mais après c’est de l’organisation. Il est hors de question qu’on vienne tous les jeudis, tous, enfin Emmanuel et moi, pour animer ces soirées, donc on cherche d’autres contributeurs qui seront responsables. Il se trouve que dans la réalité Emmanuel et moi on vient tous les jeudis, mais on n’est pas obligés d’être là du début à la fin.
Frédéric Couchet : Parce que vous n’avez pas de vie sociale en dehors du logiciel libre quelque part.
Magali Garnero : Si, si, on a plein de vie sociale, je te rassure, d’ailleurs ça fait longtemps que je n’ai pas mangé de cancoillotte, rien à voir private joke, message subliminal.
Frédéric Couchet : On balance des suggestions d’invitations. OK ! Continue Magali, donc les soirées de contribution, chaque jeudi à la FPH.
Magali Garnero : Au départ c’est juste des soirées de contribution, plusieurs personnes venaient ; en moyenne on est à peu près une vingtaine, des fois moins, des fois le double, tous les jeudis soir.
Cette année en septembre, avec ma présidente Khrys, on s’est dit : si on mettait une thématique à ces soirées parce que les gens veulent contribuer, mais ils ne savent pas forcément à quoi. On s’est dit que le premier jeudi on allait faire des soirées Ubuntu et Ouvre-boîte pour aider les associations d’Ubuntu-fr et l’association Ouvre-boîte que tu as peut-être déjà invitée.
Frédéric Couchet : Pas encore, ça fera partie des personnes invitées, mais tu peux expliquer ce que fait Ouvre-boîte.
Magali Garnero : Ouvre-boîte, ce sont des gens merveilleux qui encouragent les administrations à ouvrir leurs données, que ce soit du code, que ce soit des bases de données et ainsi de suite. Et quand ils n’ont pas de réponse de ces administrations, ils appellent la CADA, ils envoient un petit mail bien réglementaire avec du texte bien écrit en disant « on ne nous a pas répondu » ou alors « on nous a répondu par la négative » et ils argumentent sur pourquoi il faudrait libérer ces données-là.
Frédéric Couchet : On précise que la CADA c’est la Commission d’accès aux documents administratifs. On a déjà traité ce sujet dans une émission Libre à vous ! avec notamment le président de la CADA, avec Regards Citoyens et Next INpact. Vous allez sur le site de l’April, april.org, dans les archives de l’émission. Vas-y.
Magali Garnero : Ça c’est pour le premier jeudi.
Pour le deuxième jeudi on a contacté Wikimédia France pour qu’ils viennent nous parler des projets différents. Comme ils ont énormément de projets ils peuvent tenir toute l’année sans souci.
Le troisième jeudi c’est l’April qui se réunit à partir de 18 heures 45 pour le groupe Sensibilisation, et à 20 heures 30 voire 21 heures si le groupe Sensibilisation a pris trop de place, eh bien c’est le groupe Transcriptions qui se met à la tâche et qui transcrit pendant une heure et demie des vidéos ou des émissions de radio comme celle qu’on écoute actuellement.
Et puis le quatrième jeudi, eh bien c’est Framasoft, donc la soirée de contribution se transforme en Contrib’Atelier. Je salue les participants comme Sangokus ou Rijaka qui ont animé ces soirées de contribution-là.
Frédéric Couchet : D’accord. C’est une bonne présentation. On précise que les noms que tu viens de citer sont des pseudos de personnes.
Magali Garnero : Exactement.
Frédéric Couchet : Souvent dans la communauté du logiciel libre, même dans d’autres communautés, l’utilisation de pseudos est assez récurrente ; d’ailleurs toi tu es plus connue…
Magali Garnero : Ça fait bizarre chaque fois que tu dis Magali.
Frédéric Couchet : Ça fait bizarre. D’ailleurs récemment j’ai reçu un courriel de quelqu’un qui me demande : « Est-ce que tu connais une certaine Magali Garnero parce que je ne trouve pas d’informations sur elle ? » Je lui ai dit : « Cherche Bookynette et tu verras, tu trouveras un peu plus d’informations. »
Est-ce que à LINESS et à l’ALDIL vous avez ce genre de soirées de contribution ou pas du tout ?
Romain Volpi : Non, pas du tout.
Didier Clermonté : Non, pas du tout.
Frédéric Couchet : D'accord. Si d’autres GULL ont ce genre de soirées de contribution nous sommes preneurs de l’information. Effectivement, comme tu l’as dit, il y a chaque jeudi à la FPH, mais on pourra annoncer sur la page de l’émission sur le site de l’April les autres soirées de contribution. Magali tu veux ajouter quelque chose ?
Magali Garnero : Oui, parce qu’en fait il y a quelque chose qui est très particulier avec Parinux, et qui explique qu’on fait ces choses-là, c’est que la plupart des associations ont leur siège à Paris. C’est-à-dire qu’elles n’ont pas besoin de nous pour marcher. Elles fonctionnent, elles ont leurs adhérents, elles ont leurs lieux. Donc nous, à Parinux, notre but ça va être de les mettre en rapport les unes avec les autres. Je suis allée à Montpel’libre, eux organisent plein d’événements avec des drapeaux April, des drapeaux La Quadrature et ainsi de suite, mais ce sont eux-mêmes qui les animent. Alors que nous on n’a pas besoin d’animer ce genre d’événements-là parce que les associations sont déjà là. Donc c’est une force qu’on a à Paris.
Frédéric Couchet : Exactement.
Romain Volpi : À part Wikipédia qui est à Lyon.
Magali Garnero : Et Framasoft aussi est à Lyon.
Frédéric Couchet : Le siège de Wikipédia est à Lyon. C’est ça ?
Romain Volpi : Non, c’est Framasoft. Je me suis trompé.
Frédéric Couchet : C’est Framasoft, oui, c’est ce qui me semblait. Sinon je demanderai la semaine prochaine à mes invités de Wikipédia de confirmer.
On va revenir un petit peu sur le principal public cible que sont quand même les personnes qui découvrent le logiciel libre. Est-ce que sur vos sites web vous avez une sorte de support via forum ? Est-ce que vous faites du support par courriel ou est-ce que ce n’est vraiment que du présentiel ? Romain ? Didier ?
Romain Volpi : On fait du support par mail et on a aussi un Mastodon où, du coup, on va répondre aux questions. Après il n’y a pas forcément beaucoup de monde. On reçoit deux, trois mails de temps en temps, mais généralement c’est lors des soirées.
Frédéric Couchet : Lors des événements.
Romain Volpi : Oui, lors des événements ou lors des soirées Jeudis du Libre ou des trucs comme ça qu’on va avoir des questions, mais très peu sur les forums.
Frédéric Couchet : D’accord. Et côté LINESS ?
Didier Clermonté : On a une liste de diffusion sur laquelle chacun peut s’inscrire totalement librement. On a de temps en temps des questions, pas énormément.
Frédéric Couchet : D’accord. Et côté Parinux, est-ce que vous avez un support par mail ou par Web ?
Magali Garnero : On a des questions, mais on les renvoie aux Samedi du Libre ou aux APL, les apéros parisiens du Libre qui ont lieu tous les 15 du mois.
Frédéric Couchet : Oui, parce que les APL ça peut vouloir signifier d’autres choses.
Magali Garnero : On l’a choisi pour ça.
Frédéric Couchet : Ah ! Vous l'avez choisi pour ça. Ce qui me fait penser qu’un autre événement important dans la vie des GULL et même dans les organisations du logiciel libre ce sont les fameux apéros. Par exemple à l’April on a un apéro par mois, un vendredi, la date du prochain n’est pas encore fixée. Côté Parinux c’est facile, c’est le 15 du mois. LINESS vous avez plus des permanences, vous n’avez pas d’apéros et Lyon, de temps en temps, vous avez des apéros à Lyon, à l’ALDIL. Pas tout le temps ?
Romain Volpi : Non.
Frédéric Couchet : Peut-être la veille des JDL ? Peut-être le vendredi ?
Romain Volpi : Oui, c’est ça.
Frédéric Couchet : Par exemple tout à l’heure tu citais le GULL de Montpellier, Montpel’libre, chaque troisième jeudi du mois c’est un apéro April ; je sais que régulièrement ils font des apéros, ils accueillent d’autres structures.
Je reviens à une question que j’ai posée tout à l’heure sur laquelle je n’ai pas eu de réponse parce que je n’ai pas fait de relance, c’était la remarque de Didier laissant sous-entendre que LINESS était un petit GULL par rapport aux gros GULL que pourraient être l’ALDIL et Parinux. Une question simple : dans ces structures vous avez combien de bénévoles, enfin de membres actifs ?
Romain Volpi : De membres actifs qui viennent aider tout le temps, qui participent ?
Frédéric Couchet : Qui participent aux événements, pas forcément tout le temps mais en tout cas qui participent ?
Romain Volpi : Je dirais une vingtaine.
Frédéric Couchet : Une vingtaine. Côté LINESS ?
Didier Clermonté : De cotisants une dizaine et puis un petit peu plus, quelques électrons libres qui passent de temps en temps, quinze.
Frédéric Couchet : Magali ?
Magali Garnero : À Parinux c’est un peu compliqué parce que les bénévoles se mélangent, ils font partie de plusieurs associations. Dans le nombre de bénévoles je vais peut-être compter des gens qui sont à FDN ou des gens qui sont à l’April ou ainsi de suite. Mais je dirais que ceux qu’on voit le plus souvent et pas forcément aux mêmes événements, on doit être une trentaine, peut-être un peu moins. On va dire qu’on est une trentaine, mais ils ne sont pas tous adhérents à Parinux.
Frédéric Couchet : D’accord. Finalement LINESS ce n’est pas forcément si petit que ça par rapport à d’autres structures du Libre, que ce soit Parinux et l’ALDIL.
On va quand même rappeler, encore une fois, qu’il y a d’autres GULL qui existent, voir le site de l’Agenda du Libre.
Est-ce que vous êtes en recherche, justement, de nouveaux bénévoles ou est-ce que vous avez des perspectives de nouvelles activités ? Ou est-ce que les activités que vous faites vous suffisent déjà et remplissent déjà votre vie ? Ou est-ce que vous dites : tiens, dans les années à venir j’aimerais bien développer de nouveaux types d’activités, je ne sais pas, peut-être des formations ? l’ALDIL. Vas-y Romain.
Romain Volpi : Les apéros.
[Rires]
Romain Volpi : Réellement on y pense ; il faut juste qu’on trouve l’endroit, le lieu qui nous permette de le faire sans problème et qu’on puisse discuter tous ensemble sans avoir trop d’interférences autour, quelque chose de sympa. Mais il faut le mettre en place et ça demande des autorisations, des assurances et des trucs comme ça.
Frédéric Couchet : Ça c’est une bonne question, tiens ! Une question pratique en fait. On va poser une question sur des GULL qui n’existent pas, justement. Supposons qu’on est dans une région, je ne sais pas quelle région, mais une région où il n’y a pas de GULL actif ou en tout cas pas proche. Une personne se dit ou des personnes se disent je veux monter un GULL, est-ce qu’il faut un statut juridique particulier ? Est-ce que c’est forcément une association ? Est-ce qu’il faut des assurances particulières ? Quels conseils vous donneriez à quelqu’un qui voudrait monter un GULL dans une région où à priori il n’y en pas selon l’Agenda du Libre, le site de référence ?
Magali Garnero : Être à plusieurs.
Frédéric Couchet : Déjà être à plusieurs, pas une seule personne.
Magali Garnero : Être au moins deux, ça c’est le minimum pour monter une association ou une entreprise, mais surtout être à plusieurs pour se motiver les uns les autres à faire les choses. C’est le premier conseil que je donne, c’est gratuit, c’est cadeau, être à plusieurs, parce que si on est tout seul c’est forcément voué à l’échec. Quand on est deux on peut faire des brainstormings, on peut habiter deux réseaux différents, donc ça a plus de chances.
Après, dans les autres conseils, faire ce que vous aimez faire. Ne faites une activité comme de la maintenance informatique ou du service après installation si vous n’aimez pas ça, parce que du coup ça deviendra vite une contrainte et vous arrêterez très rapidement. Ne proposez que des activités que vous aimez et si ce n’est que des apéros eh bien n’organisez que ça. Peut-être que lors de ces apéros il y a des gens qui discuteront avec vous et qui vous diront : « C’est cool, moi j’aimerais bien faire ça » et du coup pouf ! Nouvelle activité.
Frédéric Couchet : Didier ?
Didier Clermonté : Oui. Pour compléter ce que j’ai dit tout à l’heure sur les partenariats, le RERS effectivement on est basé chez eux au point de vue légal mais par contre, physiquement, on fait nos réunions dans un petit club informatique local de Juvisy, le club informatique de Juvisy qui nous héberge. En somme ils nous prêtent leur salle deux samedis par mois gratuitement. On en a besoin, ça nous permet de ne pas avoir de frais.
Frédéric Couchet : D’accord. Donc se rapprocher d’une structure.
Didier Clermonté : D’une structure existante.
Frédéric Couchet : D’une structure existante. Ça peut être celle que tu cites, ça peut être un espace public numérique comme j’en ai cités tout à l’heure. Romain, est-ce que tu as des conseils ? Sur l’habillement, est-ce qu’il faut forcément avoir un tee-shirt ou est-ce qu’il faut avoir un costume, une cravate, une chemise blanche ? Le pauvre. C’est Magali qui a commencé !
[Rires]
Romain Volpi : Je prends cher ! Je n’aurais pas dû venir en fait.
Non, je n’ai pas forcément de conseils. Les conseils qui ont été donnés sont largement suffisants. Il faut être plusieurs, il faut être motivés, il ne faut pas se lancer dans quelque chose qu’on n’a pas envie de faire, sinon c’est là où on va courir à la catastrophe. Ce sont les meilleurs conseils, je crois, qu’on peut donner : se regrouper à plusieurs et être motivés pour ce qu’on fait.
Frédéric Couchet : Magali.
Magali Garnero : Pour revenir à la question que tu avais posée juste avant et comme il ne reste pas beaucoup de temps je fais un appel. Nous, à Parinux, on s’est lancés pour devenir un chaton. On va être un chaton de la portée du mois de juin, enfin je l’espère, je croise les doigts. On va l’appeler Bastet.
Frédéric Couchet : Attends ! Vous allez l’appeler comment ?
Magali Garnero : Bastet, comme la déesse égyptienne de la fertilité. Donc pour ce chaton on cherche des cat-sitters.
Frédéric Couchet : Des cat-sitters ? Qu’est-ce que ça veut dire, un cat-sitter ?
Magali Garnero : Tu vois ce qu’est une baby-sitter ?
Frédéric Couchet : Oui à peu près.
Magali Garnero : Eh bien un cat-sitter c’est pour animer des services de notre chaton que ce soit un « date » ou… Je sais qu’il y en a déjà une dizaine à peu près parce que comme on a Dino, Nicolas Schont qui nous a installé ça, il a installé un IEX Cloud, enfin il a installé énormément de choses donc on en a déjà pas mal, mais on a beaucoup de services et on n’a pas assez d’animateurs, ce qui est à peu près courant chez les chatons. Donc je fais un appel : si vous avez envie de participer à notre chaton – je suis désolée je fais de la concurrence à Chapril – n’hésitez pas. Sachant que si vous êtes motivé pour venir chez nous vous pourrez aussi être motivé pour installer le même service au Chapril, donc ça peut être sympa.
Frédéric Couchet : Et le principe des chatons avec un « s », justement le « s » c’est la multiplicité de ces services plutôt que de défendre d’une seule structure qui gère à la fois les services et vos données.
On va bientôt passer au sujet suivant tout en restant avec un de nos invités, notamment Romain. On en était au niveau des appels. Est-ce que côté LINESS et l’ALDIL vous avez des appels à faire passer, des besoins particuliers ? LINESS, Didier Clermonté ?
Didier Clermonté : Que les gens viennent plus.
Frédéric Couchet : Que les gens viennent plus.
Didier Clermonté : Oui. O a quand même quelques actifs, c’est sympa. Il faut voir que maintenant on est plutôt dans une phase de renaissance de LINESS qui a eu un gros passage à vide il y a quelques années, qui était quasiment mort. Pour l’instant on redémarre un peu. Espérons. On verra l’année prochaine.
Magali Garnero : Il espère, modeste. La première fois que j’ai rencontré Didier c’était à une AG de l’April, il m’a dit : « Je suis tout seul dans mon GULL, je m’ennuie ». Et maintenant ils font des permanences tous les mois, vous êtes une vingtaine, ce n’est pas juste une renaissance, c’est génial ce que tu as fait avec ton GULL !
Didier Clermonté : Historiquement ça a été beaucoup plus gros. Il y a eu historiquement des réunions communes Parinux LINESS, il y a quinze vingt ans.
Magali Garnero : On refait ça quand tu veux.
Frédéric Couchet : Ils sont en train de prendre rendez-vous tous les deux ! Après ça fait partie de la vie des GULL et même globalement des associations, il y a des hauts et des bas. On connaît des associations qui aujourd’hui n’existent plus ou en tout cas que sur le papier. Ça existe, c’est la vie ! Je salue effectivement le travail mené notamment par Didier et des autres bénévoles de LINESS pour cette renaissance de LINESS. Côté ALDIL, à part avoir du public samedi et dimanche à Lyon pour les Journées du Libre, on va en parler juste après avec Isabella, est-ce qu’il y a des besoins particuliers ?
Romain Volpi : Je dirais plus de membres actifs ça ne serait pas mal.
Frédéric Couchet : C’est assez traditionnel on va dire, avoir plus de membres actifs pour ne pas reposer sur la même petite équipe, quelque part, de gens sur-motivés mais qui peuvent se fatiguer un petit peu.
Romain Volpi : C’est ça, tout à fait. Plus on a de monde plus on peut organiser d’événements et surtout plus on peut avoir de monde différent et croiser plus de têtes.
Frédéric Couchet : Exactement. Je vous remercie tous les trois. Le site de référence pour trouver le GULL près de chez vous et lui dire « Bouge ton GULL », je le refais une deuxième fois, c’est évidemment le site de l’Agenda du Libre, agendadulibre.org. Je vais rappeler les sites web des trois GULL qui étaient présents ici : côté lyonnais c’est ALDIL, aldil.org ; LINESS, liness.org ; Parinux, parinux.org. C’est assez facile, souvent ça se finit en point org. Sur l’Agenda du Libre il y a, je dirais de mémoire, 180 peut-être 200 GULL répertoriés. Moins ?
Magali Garnero : La moitié.
Frédéric Couchet : La moitié. Peut-être que toutes les organisations, globalement.
Magali Garnero : À peu près un par département pour les GULL, sauf certains départements où il y en a plusieurs. Mais effectivement si tu rajoutes toutes les associations nationales, les tiers-lieux et ainsi de suite on monte à 200.
Frédéric Couchet : Voilà. On monte à 200.
Je vous remercie tous les trois. Vous allez rester pour la suite et notamment Romain. Nous allons faire une pause musicale. Le morceau s’appelle S’ils savaient par Löhstana et on se retrouve juste après.
Pause musicale : S’ils savaient par Löhstana.
Frédéric Couchet : Vous écoutez toujours l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune 93.1 en Île-de-France et sur causecommune.fm partout ailleurs.
Nous venons d’écouter S’ils savaient par Löhstana. Les références sont sur le site de l’April, april.org.
Chronique « Le libre fait sa comm' »
On va essayer de retrouver un peu de sérieux pour aborder le sujet suivant, la chronique de ma collègue Isabella Vanni intitulée « Le libre fait sa comm’ ». Isabella est coordinatrice vie associative et responsable projets à l’April. La chronique « Le libre fait sa comm’ » a notamment pour objectif d’informer sur les actions de type sensibilisation menées par l’April, mais c’est aussi l’occasion d’annoncer des événements libristes à venir. Comme on a déjà eu l’occasion de l’annoncer il y a un événement libriste qui approche à Lyon. Donc Isabella je te passe la parole.
Isabella Vanni : Merci Fred. Bonjour à tout le monde. Effectivement les 6 et 7 avril il y a les Journées du Logiciel Libre à Lyon. Comme ça a été dit tout à l’heure, c’est un événement qui est devenu incontournable dans l’agenda libriste et c’est pour cette raison que l’April y participera de deux façons : on va avoir un stand dans le village associatif et notre collègue Étienne Gonnu, chargé de mission affaires publiques pour l’April, va faire deux interventions dans la journée de samedi. On s’est bien rentabilisés !
D’abord, il participera à une table ronde qui a un superbe titre : « Killing me(mes) softly ? ». Vous l’aurez peut-être compris, mais sinon je vais l’expliquer, c’est une table ronde consacrée à la nouvelle directive sur le droit d’auteur qui a été votée récemment par les parlementaires européens. Pour rappel cette directive contient malheureusement un article qui instaure en fait de facto le filtrage automatisé des contenus qui sont hébergés sur le Web. Cette table ronde, c’est l’occasion de parler de ce sujet, de revenir sur la campagne qui a été menée contre cet article, campagne à laquelle l’April a bien évidemment participé activement, de faire le point aussi sur les prochaines étapes, les prochaines actions qu’on peut mener. Autour de la table, avec Étienne, il y aura Pierre-Yves Beaudouin, président de Wikimédia France, et une représentante du mouvement d’artistes Create Refresh. Cette table ronde se tiendra de 11 heures à 13 heures dans la salle des Rancy.
La deuxième intervention d’Étienne est une conférence qui a pour titre « Le logiciel libre, un enjeu politique et social. Discussion autour de l’action institutionnelle de l’April ». Ce sera une présentation un peu plus globale des actions institutionnelles menées par l’April, donc directive droit d’auteur, bien sûr, mais aussi priorité au logiciel libre dans l’administration publique, ou par exemple l’accord entre Microsoft et le ministère des Armées, l’accord dit Open Bar sur lequel, encore, l’April a été très active.
Aujourd’hui, on a l’occasion d’avoir avec nous Romain Volpi, bénévole actif pour l’ALDIL, l’Association des utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres sur Lyon qui, je l’ai découvert aujourd’hui, est née exprès pour organiser les Journées du Logiciel Libre. Si j’ai bien compris…
Romain Volpi : Née exprès pour ?
Frédéric Couchet : C’est ce que tu as dit tout à l’heure.
Romain Volpi : Ah oui, l’association est née exprès.
Isabella Vanni : Je ne savais pas.
Romain Volpi : En fait, la première JDLL a eu lieu avant même la création de l’ALDIL.
Isabella Vanni : Ah oui, je me suis renseignée. En fait ça existe depuis 1998 et ce n’était pas organisé à la Maison Pour Tous, par contre.
Romain Volpi : Non, au tout départ, c’était organisé sur le campus de La Doua en fait, j’ai perdu le nom de l’école qui nous accueillait et maintenant, effectivement, c’est à la Maison Pour Tous depuis quelques années, puisque maintenant on est en partenariat avec eux pour les JDLL, notamment aussi avec Illyse et on organise à trois cet événement.
Isabella Vanni : Est-ce que tu peux nous dire ce que fait l’association Illyse ?
Romain Volpi : Illyse c’est un FAI, un fournisseur d’accès à Internet associatif local, donc ça veut dire : Internet Libre Lyon et Saint Étienne. J’espère que je ne me ferai pas reprendre, mais normalement, c’est ça.
Isabella Vanni : Je pense que c’est correct. En tous cas, quelqu’un va me corriger, s’il y a besoin. Donc, ça existe depuis 22 ans désormais, on est à la vingt-deuxième édition et le thème de cette année est particulièrement beau : « Ecologeek : pour une terre communautaire ». Je voulais un peu savoir ce que vous avez concocté pour l’édition de cette année. Pourquoi cette thématique, et comment ?
Romain Volpi : Pourquoi cette thématique ? J’avoue que je n’étais pas là quand ils ont décidé la thématique, je n’ai rejoint qu’après l’organisation des JDLL.
Isabella Vanni : C’est une excuse !
Romain Volpi : Mais non, au final, « Ecologeek », le partage, ça permet aussi d’avoir de l’écologie derrière. En gros on peut appliquer le partage qu’on utilise pour le logiciel libre à toutes les ressources qu’on a sur Terre, en fait, pour l’appliquer à l’écologie au final et, du coup, avoir moins de déchets. Au final, ce ne sont pas des choses dissonantes. Ça reste dans des thèmes assez proches.
Isabella Vanni : Ce sont des philosophies très proches. Ça permet de proposer des styles de vie, d’actions, alternatifs. D’ailleurs j’ai vu que vous proposez aussi une buvette responsable avec des produits du terroir. Il y a une monnaie locale qui peut être utilisée. Donc c’est vraiment tout…
Romain Volpi : Ça, ça fait déjà plusieurs années, depuis deux ou trois ans, je crois, la buvette est tenue par un acteur local. C’est important aussi de faire participer les acteurs locaux quand on organise nos événements.
Isabella Vanni : Très bien. Je voulais savoir le programme de cette année. Quelles sont les activités que vous proposez ?
Romain Volpi : Il y a des conférences : sur les deux jours, on a 160 conférences, si je me rappelle bien. 80 ateliers où des gens vont pouvoir venir et participer aux ateliers et justement, par exemple, on a des ateliers sur la découverte de Linux où, en gros, ils vont apprendre à utiliser le logiciel ou des choses comme ça. On a une install-partie qui aura lieu durant tout le week-end et on a aussi une session de certification dans laquelle on a une réduction par rapport au prix normal de la certification sur le reste de l’année, qui est la certification ALPIC.
Isabella Vanni : Quels sont les publics ciblés ?
Romain Volpi : Ça va être du tout public, ça va être aussi du public enfant puisqu’on a un pôle gones.
Isabella Vanni : J’allais te demander. C’est très bien, ça.
Romain Volpi : Le gone c’est l’enfant sur Lyon et, du coup, ça va être des ateliers pour les enfants. Du coup on a tout public. Du public un peu plus technique parce qu’on a des conférences un peu techniques. On essaie de viser un peu tout le monde pour qu’il n’y ait personne qui s’ennuie. Après, c’est aussi une possibilité de rencontrer l’April, d’autres grands noms de la défense du logiciel libre en France qui seront présents avec leurs stands ou même qui feront des conférences. Voilà.
Isabella Vanni : Il y aura un grand village associatif, effectivement. Je ne me souviens plus combien de stands sont prévus, mais ça avait l’air…
Romain Volpi : Là, comme ça, je ne me rappelle plus puisque je ne me suis pas occupé du pôle stands, j’avoue.
Isabella Vanni : Je pense qu’il y en a quelques dizaines, c’est plutôt pas mal.
Romain Volpi : On a même des institutions en plus, cette année. On a le Grand Lyon qui vient, puisqu’ils font de l’open data. Ils ont eu droit à une conférence et un stand qui sera tenu par eux sur ce week-end.
Isabella Vanni : J’ai vu qu’il y aura aussi la projection du film documentaire La Bataille du Libre qui est sorti récemment. Donc ça fait une activité de plus.
Romain Volpi : Tout à fait, ça ce sera le dimanche en fin d’après-midi.
Isabella Vanni : Et bien sûr, il y aura toujours les démonstrations des fab labs.
Romain Volpi : Oui, oui, bien sûr.
Isabella Vanni : Ça, c’est assez récurrent, je crois, dans les Journées du Logiciel Libre.
Romain Volpi : Je ne me rappelle plus si c’est récurrent, mais il y en avait déjà eu l’année dernière et il y en aura aussi cette année dans le cadre des ateliers et aussi sûrement sur les stands dans un espace, justement, fab lab.
Isabella Vanni : Est-ce que tu veux rappeler ce que c’est, un fab lab ? Je te laisse le faire, mais, sinon, je peux le faire.
Romain Volpi : Non, je vais te laisser la main.
Isabella Vanni : D’accord. Donc un fab lab, on va dire que c’est un laboratoire, un tiers-lieu, donc un lieu où les personnes peuvent aller apprendre à construire, bidouiller, vérifier comment les objets sont faits, se faire aider pour en construire d’autres. C’est une autre façon, en fait, de partager la connaissance. C’est pour ça que les deux philosophies, le Do it yourself, « fais-le-toi-même » du fab lab, ça marche très bien avec le logiciel libre.
Frédéric Couchet : Si je peux préciser, l'un des fab labs les plus sympas se trouve au Carrefour numérique de la Cité des sciences et de l’industrie. Fab lab ça veut dire laboratoire de fabrication. Ça vient de l’anglais. En tous cas pour les Parisiens, enfin les Franciliens, on vous encourage à aller au Carrefour numérique de la Cité des sciences.
Romain Volpi : Mais à Lyon, on a le LOL et le LOV.
Frédéric Couchet : Ah, le LOV, c’est un très beau mot. Je vous laisse poursuivre.
Isabella Vanni : Très bien. On a bien placé le Carrefour numérique de Paris, c’est super. On va donner les informations pratiques pour les Journées du Logiciel Libre. Ça se passe en week-end. Les horaires ?
Romain Volpi : 10 heures-18 heures. Les conférences vont commencer à 10 heures le samedi. Par contre elles commenceront à 11 heures le dimanche, ce qui permettra aux gens d’aller aussi visiter un peu les stands parce qu’on est bien chargés au niveau conférences.
Isabella Vanni : Magnifique. Et au niveau pratique, pour les personnes qui souhaitent venir aux Journées du Logiciel Libre, il faut s’inscrire ? On peut venir librement ?
Romain Volpi : Non, aucune inscription. Vous venez, on vous met un bracelet pour vous compter, pour savoir si ça marche bien et c’est tout. Rien à payer, pas d’inscription, vous venez et vous êtes les bienvenus.
Isabella Vanni : Et si je veux savoir ce qu’il y a comme programme, je le trouve sur place ?
Romain Volpi : Il y a un programme sur place, il doit y avoir des programmes déjà actuellement à la Maison Pour Tous des Rancy, disponibles en version papier. Et sinon il y a le site jdll.org sur lequel on peut trouver toutes les informations sur les programmes, sur ce qui se passe, quand et comment.
Isabella Vanni : Est-ce qu’il y aura des diffusions audio, vidéo, ou est-ce que vous prévoyez de les rendre disponibles pour ceux et celles qui ne peuvent pas se rendre sur place ?
Romain Volpi : Il va y avoir des captations sur certaines conférences.
Isabella Vanni : C’est très bien ça.
Romain Volpi : Mais pour le coup, je ne sais pas où. Je ne sais pas comment ça va être diffusé.
Isabella Vanni : On le découvrira et on mettra l’information à disposition. J’aurais aimé savoir, comme il s’agit d’un événement qui est organisé bénévolement, je suis plutôt épatée par la variété des activités que vous proposez et c’est quand même un événement qui a besoin de financements. Donc je voulais savoir comment vous avez fait pour vous financer.
Romain Volpi : L’ALDIL prend en charge une partie. Chaque année elle fait un don pour les JDLL.
Isabella Vanni : Donc ce sont les cotisations des membres.
Romain Volpi : Oui, grâce à la cotisation des membres. Après on va démarcher des institutions telles que l’Université de Lyon 1, le Grand Lyon et tout ça. Et le reste c’est du financement participatif à travers une plate-forme de crowdfunding.
Isabella Vanni : Est-ce qu’on peut encore vous faire des dons ?
Romain Volpi : Non, c’est trop tard.
Isabella Vanni : Incroyable !
Romain Volpi : Ça s’est fini il y a deux semaines, je crois.
Isabella Vanni : OK, pour l’année prochaine. Non ? C’est trop tard ? Est-ce que tu veux rajouter quelque chose, l’interview arrive bientôt à sa fin ?
Romain Volpi : Non, je n’ai rien à rajouter. Venez nombreux aux JDLL et participez. Voilà. C’est tout.
Isabella Vanni : Très bien.
Frédéric Couchet : Eh bien, merci Isabella, merci Romain. Est-ce que tu veux rajouter quelque chose sur ta chronique ?
Isabella Vanni : J’aurais aimé, mais s’il n’y a plus de temps…
Frédéric Couchet : Vas-y, en quelques secondes.
Isabella Vanni : Je veux profiter du fait qu’on participe aux Journées du Logiciel Libre pour dire que l’April participe à beaucoup d’événements au cours de l’année, des événements libristes ou des événements grand public, et qu’on arrive à le faire grâce à nos membres qui, localement, répondent présent ou présente à nos appels et qui nous permettent, du coup, d’être présents sur plein d’événements. En 2018, on a participé avec un stand à 17 événements, donc on a doublé par rapport à 2017. Je souhaitais vraiment remercier tous les membres bénévoles qui nous ont aidés.
Frédéric Couchet : Tout à l’heure, on parlait de love [LOV], on aime les bénévoles, évidemment. Eh bien, merci Isabella pour cette chronique « Le libre fait sa comm’ ». Merci Romain pour toutes ces précisions sur les Journées du Libre de Lyon qui ont lieu ce week-end.
Maintenant un petit jingle pour les annonces de fin, avant la fin de l’émission.
Jingle musical basé sur Sometimes par Jahzzar.
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Frédéric Couchet : J’en ai parlé tout à l’heure : la campagne contre la proposition de règlement terroriste/censure sécuritaire se poursuit. Le site de référence c’est laquadrature.net. Le vote en Commission des affaires liberté civile aura lieu au Parlement européen le 8 avril. Pour les personnes qui seraient intéressées pour en savoir plus vous pouvez aussi réécouter l’émission Libre à vous ! du 12 mars ; nous avions deux personnes de La Quadrature du Net pour discuter de ce sujet.
On parlait de sensibilisation tout à l’heure. Ce week-end se termine aussi un événement important, plutôt des événements importants, plus de 240 événements dans le cadre du Libre en Fête, donc libre-en-fete.net. Il reste encore quelques jours pour profiter de ces événements et là encore, évidemment, ce sont beaucoup de GULL qui justement organisent ces événements dans le cadre de ce Libre en Fête proposé par l’April depuis 2002.
On a parlé tout à l’heure de la soirée de contribution au Libre, donc à la FPH jeudi soir.
Les JDLL, Journées du Logiciel Libre à Lyon, ce week-end.
Le Premier samedi du Libre à la Cité des sciences et de l’industrie, samedi. Vous voyez, où que vous soyez, vous pouvez participer à plein de choses et évidemment tous les autres événements vous les retrouvez sur le site de l’Agenda du Libre, agendadulibre.org.
Notre émission va se terminer. Je remercie évidemment toutes les personnes qui ont participé : Magali Garnero dite Bookynette et à qui je promets effectivement de la cancoillotte bientôt à la maison. Romain Volpi pour l’ALDIL. Didier Clermonté pour LINESS. Isabelle Vanni pour l’April et mon collègue Étienne Gonnu qui non seulement fait des conférences à Lyon ce week-end mais s’occupe aussi est de la régie. Donc Étienne Gonnu qui est en régie, merci.
Vous retrouverez sur le site de l’April, april.org, toutes les références utiles ; il y a déjà une page, mais elle va être enrichie avec les références citées pendant l’émission.
Notre prochaine émission aura lieu mardi 9 avril à 15 heures 30. Notre sujet principal portera sur Wikipédia. C’est l’occasion d’approfondir la connaissance de cette encyclopédie libre parce que nous avons déjà consacré une émission à Wikipédia, c’était le 5 mars 2019. D’ailleurs l’émission sur Wikipédia sera diffusée exceptionnellement ce soir à 21 heures, comme ça vous pouvez, si vous ne l’avez pas écoutée, écouter cette émission ou la réécouter. Nous aurons l’occasion avec les mêmes invités d’aller un peu plus en détail à la fois sur le fonctionnement de l’encyclopédie Wikipédia et de la Fondation Wikimédia ; c’est une demande des personnes qui ont écouté la première émission. Donc voilà, nous sommes à l’écoute des personnes qui nous écoutent.
Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve mardi prochain et d’ici là portez-vous bien.
Générique de fin d’émission : Wesh Tone par Realaze.