Le gouvernement britannique impose à son administration le respect des standards ouverts

Le 1er novembre 2012, le gouvernement britannique a décidé que son administration devrait dorénavant respecter les standards ouverts afin d'améliorer l'innovation au sein de son système d'information, de réaliser des économies et d'introduire plus de compétition dans les marchés publics. Cette décision fait suite à la consultation publique qui avait été lancée sur ce sujet en février 2012 s'intitulant "les standards ouverts: possibilités ouvertes - flexibilité et efficience dans les systèmes d'information du gouvernement". Rappelons que en France la notion de standard ouvert est définie par la Loi pour la confiance en l'économie numérique comme "tout protocole de communication, d'interconnexion ou d'échange et tout format de données interopérable et dont les spécifications techniques sont publiques et sans restriction d'accès ni de mise en oeuvre". L'April se réjouit donc de cette nouvelle qui ne peut qu'encourager le choix pour des logiciels libres.

En effet, un document enregistré dans un format ouvert devient indépendant du logiciel qui a servi à sa création. Ainsi tout logiciel peut servir à sa lecture et notamment du logiciel libre. Cela signifie, d'une part que l'administration pourra choisir des solutions libres étant sûre de l'interopérabilité de son système d'information et d'autre part, que ses données seront accessibles par tous : les utilisateurs de logiciels libres et les utilisateurs de logiciels propriétaires.

Il faut cependant rester prudent et attendre de connaître les préconisations concrètes et précises que donnera le gouvernement britannique, car s'il pose clairement les principes au coeur des standards ouverts, il ne mentionne pas encore de standards en particulier. En France, le Référentiel général d'interopérabilité (RGI) devait faire la promotion des standards ouverts. Suite à un lobbying intensif mené par Microsoft, le standard Office Open XML de la société Nord américaine avait finalement été intégré au RGI bien qu'il ne s'agisse pas d'un standard ouvert. Le RGI est devenu illisible et donc inapte à développer l'interopérabilité au sein des systèmes d'information des administrations.

Il faut espérer que le gouvernement britannique ne commettra pas la même erreur et résistera aux pressions des sociétés privées afin d'assurer l'utilisation de standards effectivement ouverts.