Quatre questions à Benoît Sibaud sur le groupe « Classement des logiciels libres comme patrimoine de l'humanité à l'UNESCO »

Dans l'optique de mieux présenter les groupes de travail et les actions de l'April nous proposons une serie de petites interviews d'animateurs de groupes de travail sous la forme de « 4 questions à ».

Quatre questions posées à Benoît Sibaud sur le groupe « Classement des logiciels libres comme patrimoine de l'humanité à l'UNESCO », groupe « inactif en recherche d'un nouvel animateur ».

Que fait le groupe ?

Le groupe de travail a pour objectif d'obtenir le classement des logiciels libres au patrimoine immatériel mondial selon l'UNESCO.

Le logiciel libre n'est pas seulement une question d'informatique, de technique ou même de licences. Il est ici question de liberté, d'égalité, de fraternité, de transparence, d'entraide, de partage de la connaissance, de pérennité, d'indépendance, etc.

De nombreuses associations/ONG, personnes, entreprises et administrations sont utilisatrices et contributrices. De fait, le logiciel libre fait déjà partie du patrimoine de l'humanité. Nous cherchons à obtenir cette reconnaissance par l'UNESCO, une promotion à l'échelle planétaire en quelque sorte. L'UNESCO a d'ailleurs déjà un portail consacré au logiciel libre et mène aussi des actions en Amérique Latine.

Comment peut-on participer, quelles compétences cela demande, temps...

Une petite partie du travail consiste à prendre contact d'une part avec l'UNESCO pour savoir quels sont les dossiers à remplir pour candidater et pour assurer le suivi, et d'autre part avec les différents experts (demandés dans les dossiers UNESCO). La majeure partie reste néanmoins de remplir les dossiers, donc de rédiger les argumentaires.

Actuellement le groupe aurait surtout besoin d'un(e) nouvel(le) animateur(trice) pour le relancer, il est un peu trop inactif depuis que je suis devenu président de l'April.

Pour résumer les actions réalisées : en juillet 2002, action aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre (invitation du directeur de l'UNESCO, table ronde, remise de logiciels et demande d'entrée des logiciels au patrimoine mondial transmise à un représentant) avec une forte retombée médiatique, 2002-2003 candidature au projet « Mémoire du monde ». En janvier 2004, le logiciel GNU inscrit parmi les Trésors du monde par les clubs amis de l'UNESCO (voir cet article). Ce dernier succès (indirect) est à développer auprès de l'UNESCO.

Que fais-tu dans la vie ?
Comment as-tu commencé à participer au groupe ?

Fin 2001, je travaillais comme ingénieur R&D dans le domaine des télécoms (développement et administration système). J'étais déjà actif dans le monde du logiciel libre, comme ancien membre fondateur d'un groupe d'utilisateurs (Linux Arverne), comme développeur et modérateur pour le site LinuxFr.org, comme traducteur de documents. Et je souhaitais rejoindre une association de promotion et de défense du logiciel libre, pour agir au niveau national, et pas sur des aspects techniques mais sur le plan des idées et de leur diffusion.

Je suis donc entré à l'April, me suis présenté et ai demandé des nouvelles d'une volonté de « classement du libre comme patrimoine de l'humanité » que j'avais vue évoquée quelque part. (voir http://www.april.org/wws/arc/april/2001-12/msg00083.html) J'ai rapidement reçu une réponse disant en résumé « ça ne te dirait pas de prendre en main le sujet ? » ce que j'ai fait. Le groupe de travail a été mis en place quelques jours après mon entrée, le 7 janvier 2002, par l'April et la FSF France, sur une idée originale est de Pierre Jarillon (alors président de l'ABUL).

C'est cette action en 2002, ma première en tant qu'aprilien, qui m'a donné envie de rejoindre le conseil d'administration de l'association un an après mon arrivée. Plus tard, en décembre 2004, je suis devenu président de l'association. Ce groupe de travail est donc très particulier à mes yeux, comme étant la fondation de mes activités au sein de l'association.