Des cartes, oui, mais sur OpenStreetMap - François Aubriot

François Aubriot

Titre : Des cartes, oui, mais sur OpenStreetMap
Intervenants : François Aubriot - Jean-Baptiste Cocagne
Lieu : RCF - Edito du web
Date : décembre 2017
Durée : 4 min 50
Écouter le podcast
Licence de la transcription : Verbatim
NB : transcription réalisée par nos soins.
Les positions exprimées sont celles des intervenants et ne rejoignent pas forcément celles de l'April.

Description

Plans, et biens communs : quand les cartes deviennent libres et participatives…

Transcription

Jean-Baptiste Cocagne : Bonsoir François Aubriot.

François Aubriot : Bonsoir.

Jean-Baptiste Cocagne : Vous êtes le président de l’association PLOSS Auvergne Rhône-Alpes qui regroupe les entreprises du numérique libre dans notre région et cette semaine eh bien vous souhaitez nous parler de cartes, de plans et de biens communs.

François Aubriot : Oui effectivement. Je vais commencer par une petite question. Est-ce que vous connaissez ou vous jouez, Jean-Baptiste, à Pokémon Go ?

Jean-Baptiste Cocagne : Je connais, mais je n’ai jamais joué. Enfin j’ai essayé une fois, mais pas plus que ça.

François Aubriot : Vous connaissez le principe. Donc c’est un jeu de réalité augmentée. On dirige un avatar, qui peut nous ressembler ou pas, et le jeu utilise la géolocalisation, vous suit, vous présente des pokémons à capturer, des arènes pour faire des combats, etc. L’éditeur de ce jeu est japonais et la licence Pokémon, donc de Nintendo, utilise géolocalisation de votre téléphone et des cartes. Et dernièrement donc, ces cartes qui étaient avec Google, ils avaient lancé le jeu avec Google, sont passées sur des cartes de OpenStreetMap.

Jean-Baptiste Cocagne : OpenStreetMap c’est plus fort que Google pour les cartes ?

François Aubriot : L’approche est tout à fait différente, en fait, et là, en l’occurrence, elle s’avère très pertinente. En trois mots, OpenStreetMap est un projet international qui a été lancé en 2004, dont le but est de créer une carte du monde libre. Donc tout le monde peut utiliser et surtout peut ajouter des informations qu’il partage et que ça soit réutilisable par n’importe qui et ça, bien sûr, sur des licences libres. Concernant le jeu dont on vient de parler, l’éditeur mise sur le fait que ses joueurs vont contribuer et faire évoluer les cartes de façon plus précise, avec des informations, et augmenter ainsi la satisfaction des joueurs. Ce qui n’est pas bête !

Jean-Baptiste Cocagne : Donc OpenStreetMap, son but c’est de réaliser une carte du monde entier, sous licence libre, et que chacun, surtout, pourra utiliser, améliorer. C’est ça ?

François Aubriot : Oui, tout à fait. Sur OSM, OpenStreetMap, on a des cartes des grandes villes. Je prends par exemple Grenoble où des personnes qui sont intéressées par la botanique ont poussé leur contribution à localiser précisément les arbres dans les parcs publics, avec les essences. Et ces cartes peuvent être utilisées par tout le monde, par exemple pour une sortie scolaire de façon à ce que les enfants puissent faire la différence entre un chêne et un tilleul. À la campagne, on peut augmenter des cartes avec les ruisseaux, les pistes cyclables. Et même dernièrement on a vu un musée qui a cartographié toutes ses salles ; c’était à Rennes. Et surtout ça devient un commun et ça c’est vraiment intéressant. On se réapproprie les données.

Jean-Baptiste Cocagne : Ça rejoint les idées de l’open data qui consiste à mettre à disposition des données à tout le monde, sans restriction particulière si ce n’est de la licence utilisée.

François Aubriot : Oui. Tout à fait. D’ailleurs l’année dernière ils ont signé un protocole d’accord avec l’IGN, l’Institut national de l’information géographique et forestière, de façon à ce que les contributeurs d’OpenStreetMap puissent utiliser les images aériennes de l’IGN, de façon à ce que tout le monde puisse en profiter. Donc on peut, comme ça, se réapproprier ces données dans le respect également de la vie privée. Si j’utilise par exemple des Google Maps, OK, c’est gratuit, mais l’éditeur, derrière, il utilise ces données, va vendre de la publicité : vous êtes passé dans trois magasins, je ne sais pas, de sport, il va vous proposer des publicités pour acheter des équipements de sport, etc. Là ce n’est pas revendu. C’est quelque chose qui appartient à tout le monde et il s’agit véritablement d’un bien commun.

Jean-Baptiste Cocagne : Un bien commun, on pense finalement à l’air, à l’eau, à beaucoup d’autres choses. Pourquoi c’est important d’avoir comme ça des cartes en tant que bien commun ?

François Aubriot : En fait on se réapproprie donc ces données : elles sont à nous et on va contribuer, on va les faire évoluer. Par exemple, il paraîtrait inconcevable aujourd’hui qu’un laboratoire pharmaceutique dépose un brevet sur une molécule qui est déjà présente dans la nature et malheureusement, c’est ce qui se fait déjà. Donc il faut vraiment lutter contre ça. Donc quand on a besoin d’utiliser une carte, et là j’invite tous vos auditeurs, c’est d’utiliser OpenStreetMap et, pourquoi pas, contribuer. C’est libre, ça nous appartient.

Jean-Baptiste Cocagne : Le nom à retenir c’est OpenStreetMap. Le site c’est openstreemap.fr1. On en avait parlé, nos auditeurs peut-être s’en souviennent, à l’occasion du mapathon avec l’association CartONG2. Merci François Aubriot d’avoir été avec nous en studio pour cette chronique. On vous retrouve la semaine prochaine.

François Aubriot : Merci.