Classement des logiciels libres comme patrimoine de l'humanité

Contexte

L'April et la FSF France ont mis en place un groupe de travail pour obtenir le classement des logiciels libres comme patrimoine immatériel de l'humanité par l'UNESCO (sur une idée de Pierre Jarillon, alors président de l'ABUL).

Le groupe de travail a été mis en place le 7 janvier 2002 par l'April et la FSF France. L'idée originale est de Pierre Jarillon (alors président de l'ABUL). L'objectif est d'obtenir le classement des logiciels libres au patrimoine immatériel mondial selon l'UNESCO.

Contacts

Pour tout renseignement complémentaire sur les activités de ce groupe contactez l'animateur de ce groupe Benoît Sibaud. Ce groupe de travail est inactif en recherche d'un nouvel animateur.

Vous pouvez vous inscrire sur la liste de travail du groupe.

Pourquoi un tel groupe de travail ?

Pourquoi ? D'abord il faut bien comprendre que cela serait profitable à la communauté du libre, mais aussi à l'humanité dans son ensemble. Le logiciel libre n'est pas seulement une question d'informatique, de technique ou même de licences. Il est ici question de liberté, d'égalité et de fraternité. Liberté de copier, d'étudier, de modifier et de redistribuer des logiciels ou des documentations. Égalité, les mêmes droits pour tous les utilisateurs, sans discrimination. Fraternité, car il s'agit de partage et d'entraide. Ajoutons que le logiciel libre fait déjà partie du patrimoine de l'humanité, de fait. Nous cherchons à obtenir cette reconnaissance par l'UNESCO. Les valeurs précitées sont communes à la communauté du libre et à l'UNESCO.

Voyons maintenant ce que cette reconnaissance amènerait plus particulièrement à la communauté du libre. D'abord un soutien énorme, car l'UNESCO est une organisation parmi les plus importantes et bénéficie d'une aura importante. Cela donnerait une reconnaissance majeure au libre, ainsi qu'une très large diffusion. Une promotion à l'échelle planétaire en quelque sorte. Enfin cela accorderait aussi une protection juridique aux logiciels libres (via le service juridique de l'UNESCO), contre les menaces qui pèsent sur lui.

Commençons par nos arguments éthiques/philosophiques. Nous avons déjà parlé des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, de notre philosophie bénéfique à l'humanité entière. Ajoutons aussi la valeur de transparence qui prévaut dans notre communauté. Enfin il faut bien voir que seul le logiciel libre peut être considéré comme patrimoine mondial. « Pour servir l'humanité avec le logiciel, il faut que le logiciel soit libre, parce que le logiciel libre fait partie de la connaissance humaine. Le logiciel propriétaire n'appartient pas à la connaissance humaine. » (Richard M. Stallman, fondateur du projet GNU et président de la Free Software Foundation).

Viennent ensuite les arguments sociaux. Il est ici question d'entraide et de partage de la connaissance. Rendre des outils (et même beaucoup plus que des outils) disponible à tous. Cela ne peut que correspondre aux valeurs de l'UNESCO. Le logiciel libre permet une situation où personne ne limite la liberté de personne. Personne ne vous interdit de copier, d'utiliser, de modifier ou de redistribuer, personne ne vous met des chaînes. Ajoutons aussi que les logiciels libres permettent un développement plus rapide des pays en voie de développement (pas seulement d'ailleurs, c'est aussi valable pour les autres pays). Ils permettent aussi la défense des cultures et une meilleure facilité d'accès, grâce au support multilingue.

Parlons aussi des arguments techniques. Le logiciel libre a déjà fait ses preuves (stabilité, performances, etc). Il est aussi indispensable dans le domaine de la sécurité informatique, puisqu'il est le seul à permettre la transparence et la vérification, dans un domaine où il ne peut y avoir de confiance aveugle dans tel ou tel fournisseur. Il faut aussi voir qu'Internet serait bien différent de ce qu'il est actuellement sans le logiciel libre (60% des serveurs web, une grand part des serveurs de courrier, de DNS, etc) et que le Réseau se serait développé bien moins vite sans lui. Le logiciel libre a pour lui la pérennité ; vous ne vous retrouverez jamais bloqué par la disparition d'un fournisseur ou pris au piège d'une course à la version (« désolé la version N-1 n'est plus supportée et plus rien ne marche avec elle, et il faut que vous changiez tout votre matériel pour passer à la version N, dont les fichiers sont incompatibles avec la version N-1 »). Enfin le logiciel libre c'est bénéficier du travail déjà accompli, ne pas réinventer la roue, « se placer sur les épaules des géants » (un nain placé sur un géant est plus grand que le géant lui-même).

Et que dire de l'indépendance ? Indépendance envers les gouvernements d'abord. Pas juste des électeurs ou des citoyens à satisfaire, pas d'échéances électorales qui polluent les décisions. Indépendance envers les entreprises ensuite. Pas juste des parts de marché, des consommateurs ou des actionnaires. Indépendance envers les partis politiques. Et pas de recherche effrénée du profit au mépris de tout le reste, ou d'obligation de sortir des versions non finalisées. Même si un gouvernement, une entreprise ou un parti développe un logiciel libre, les libertés des utilisateurs sont protégées et n'importe qui peu reprendre le projet de son côté si nécessaire.

Voyons maintenant les faits : le logiciel libre fait déjà partie du patrimoine de l'humanité, comme dit plus haut. Et il bénéficie de nombreux soutiens de gouvernements, d'associations, d'entreprises, et de plus en plus d'utilisateurs. L'UNESCO a d'ailleurs déjà un portail consacré au logiciel libre et mène aussi des actions en Amérique Latine.

Autres documents :

Ils en ont parlé

Cette liste est bien entendu incomplète car nous n'avons pas connaissance de toutes les citations du projet dans divers médias un peu partout sur la planète. Nous sommes d'ailleurs intéressés par de tels renseignements pour complèter la liste en notre possession. Des archives des documents sont conservées par le responsable du groupe de travail.