Au cœur de l'April - RMLL2018 - Christian et Bookynette

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Titre : Au cœur de l'April
Intervenants : Christian Momon - Magali Garnero alias Bookynette
Lieu : Strasbourg - Rencontres Mondiales du Logiciel Libre
Date : juillet 2018
Durée : 1 h 03 min
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Licence de la transcription : Verbatim
Illustration : page 1 du diaporama support de la conférence - Licence Art libre version 1.3 ou ultérieure, licence Creative Commons By Sa version 2.0 ou ultérieure, licence GNU FDL3 version 1.3 ou ultérieure
NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.

Transcription

Christian Momon : Bonjour à tous. On va commencer la conférence « Au cœur de l’April » qui vous est présentée par…

Bookynette : Bookynette, je suis libraire, je suis administratrice de l’April, j’ai plein de casquettes. Je suis aussi une des administratrices de En Vente Libre et on fait une conférence demain avec LinuxFr et l’Agenda du Libre. Et mon collègue…

Christian Momon : Christian Momon, membre du conseil d’administration de l’April et activiste à l’April depuis 16 ans.

Bookynette : Hou la !

Christian Momon : Petite question : tout le monde connaît l’April1 ?

Public : Oui.

Christian Momon : Oui. Vous êtes tous adhérents ?

Public : Oui.

Bookynette : Waouh !

Christian Momon : C’est vrai ? Bravo.

Bookynette : Merci. Merci beaucoup.

Christian Momon : On a prévu un petit plan pour faire le tour de la présentation de l’April pour ceux qui connaissent et ceux qui ne connaissent pas. Bien sûr on réserve une partie pour vos questions parce que les RMLL sont une occasion de rencontrer nos adhérents partout en France, donc n’hésitez pas. On va passer en revue l’objet de l’association, les moyens, les initiatives et après on vous donne la parole. Donc l’April.

L’April - L’objet

Bookynette : Si vous avez des questions n’hésitez pas à nous les poser au fur et à mesure, ça évite de les oublier à la fin et on y répondra en essayant de ne pas trop sortir de notre plan.

Christian Momon : On a un plan mais c’est un prétexte, un support pour avoir des échanges avec vous.
Donc l’April. Vous connaissez l’April. Nous sommes dans la 21e année d’existence, créée par des étudiants à la fin de leur cycle universitaire.

Bookynette : Ce n’était pas dans un garage comme certains, c’était dans un bocal. En gros, un bocal c’est une salle informatique dans une université.

Christian Momon : Une rencontre avec Richard Stallman, une prise de conscience qu’il fallait faire quelque chose et c’est devenu l’April, une association qui, au début, était plus de l’ordre GULL [ Groupe d'utilisateurs de logiciels libres] qu’autre chose mais qui, très vite, a pris des initiatives entre guillemets « politiques » avec de la communication, avec des pétitions, etc., et puis qui s’est organisée, qui s’est structurée et qui, maintenant, a plus de 4000 adhérents, des permanents, etc.

Bookynette : Au départ, April c’était l’association pour la promotion et la recherche en informatique libre ; ils étaient jeunes, ils étaient en mode recherche. Et puis, on s’est vite rendu compte que la recherche c’était bien mais ce n’était pas suffisant parce que le logiciel libre était menacé. April c’est un acronyme ; maintenant c’est une association, donc on fait la promotion et la défense du logiciel libre.

Christian Momon : Nous sommes passés d’une approche technique de la problématique à une approche institutionnelle, politique. On parle de libertés numériques. L’April n’est pas un GULL, l’April se focalise sur les libertés numériques.

Bookynette : L’April n’est pas un GULL mais travaille énormément avec les GULL. Si les groupes d’utilisateurs de logiciels libres vous intéressent sachez qu’il y a une journée qui est consacrée aux GULL ; il me semble que c’est le 10, que c’est marqué 10.

Christian Momon : C’est mardi le matin et l’après-midi.

Bookynette : Voilà.

Christian Momon : On va le voir juste après. C’est important d’avoir à l’esprit, par exemple, que 40 % des adhérents de l’April ne sont pas du tout informaticiens. C’est important aussi de savoir qu’au conseil d’administration de l’April, il y a une libraire [Christian indique Bookynette, NdT], il y a une philosophe.

Bookynette : Il y a des profs.

Christian Momon : Il y a des profs. Voilà. Ce sont des enjeux sociétaux et ce n’est pas que de la technique.

Bookynette : Il y a des techniciens et des informaticiens aussi, on ne les a pas totalement virés, ils sont toujours là. Mais en tout cas, ils ne sont plus forcément en majorité ce qui est assez particulier dans le monde du Libre.

Christian Momon : Deux axes principaux d’action : la promotion et la défense du logiciel libre.
Promouvoir parce que aujourd’hui l’informatique n’est plus uniquement dans des laboratoires, elle est dans toute la société, chez tout le monde. Et, malheureusement, il y a des concours de circonstances qui font qu’on pousse les gens à utiliser certains logiciels, certains systèmes d’exploitation, sans leur expliquer qu’à côté il y a des alternatives qui existent. Ces alternatives les protègent, respectent leurs données personnelles, leur garantissent une vraie sécurité de leur informatique, un vrai contrôle de leurs outils. Donc c’est important de porter cette information le plus possible partout. Pour ça on fait des documents de sensibilisation, on a des initiatives avec Libre en Fête, on fait des conférences et des ateliers, on a l’Expolibre, on a l’Agenda du Libre, on a un certain nombre d’initiatives pour la promotion : informer, diffuser l’existence de cette alternative qui est la seule qui permet de contrôler son informatique.

Bookynette : Et puis il y a tout le côté de la défense. Là ce sont surtout les salariés qui s’en occupent. Nous avons la chance d’avoir Étienne Gonnu, on en parlera peut-être un peu après, qui va faire de la surveillance institutionnelle. Donc on combat des dangers qui ont été définis par quatre il y a quelques années mais qui maintenant sont beaucoup plus nombreux. Tu parles de brevets logiciels, on a parlé de TAFTA [Trans-Atlantic Free Trade Agreement] qui n’est pas passé, EUCD [European Union Copyright Directive], ACTA [Anti-Counterfeiting Trade Agreement], le contrat Open Bar ; le contrat, ce sont les contrats Open Bar parce que Microsoft a signé un contrat avec le ministère de la Défense, il y a aussi signé un contrat avec l’Éducation et il me semble qu’il a aussi signé un contrat avec la Santé. C’est sur ce genre de contrats-là qu’on essaye d’intervenir, de prévenir les élus locaux, que « attention danger ! » Et puis il y a plein d’autres choses aussi, il y a des lois qui sont passées. On est intervenus sur la loi de finances, on est intervenus sur la loi pour une République numérique. Là, en ce moment, on est en train d’intervenir au niveau européen parce que l’April ne se contente pas juste de la France mais aussi de l’Europe sur toute la loi sur le droit d’auteur et on est focalisés sur l’article numéro 13, mais c’est une autre histoire.

Christian Momon : Oui. Et c’est là où on voit que la dimension institutionnelle de l’April est fondamentale. Au niveau parlementaire européen, au niveau du Parlement français, les députés, au niveau du Sénat, au niveau des collectivités locales, etc. Là, eux ont besoin d’être motivés, poussés. Dans nos adhérents nous avons la ville de Paris, nous avons la région Rhône-Alpes. On a eu la région Île-de-France, il n’y a pas longtemps, mais ça reviendra.

Bookynette : On a la ville de Toulouse. On a des villes plus petites. On a aussi Digne-les-Bains. Bref ! On a pas mal d’adhérents qui ne sont pas des personnes physiques comme vous et moi mais qui sont des collectivités, des communautés de communes ou même des régions.

Christian Momon : Il y a aussi plus de 400 entreprises adhérentes. C’est tout ce tissu dans lequel l’April insuffle de l’information et des combats. Dernièrement il y avait un problème avec une loi sur les logiciels de caisse des commerçants. Grâce à la démarche de l’April et de bénévoles qui s’intéressaient à la question nous avons pu, lors d’un rendez-vous avec le ministère concerné, trouver une solution qui faisait que les logiciels libres n’étaient plus exclus de cette loi.

Bookynette : Sans rentrer dans les détails, il faut savoir qu’on combat des juristes qui n’ont aucune idée de ce que sont les logiciels libres. Donc notre première action c’est de leur expliquer ce que c’est et de leur expliquer surtout en quoi les lois qu’ils veulent faire passer vont à l’encontre de tout le système économique du logiciel libre. Ils pensent rentabilité, ils pensent chiffre d’affaires, ils oublient totalement le côté partage. Souvent le combat, ce n’est pas toujours le cas, mais souvent le combat ça va être : on vous informe de ce qui existe, on vous dit en quoi c’est bien, on vous explique en quoi ce que vous faites va ou risque de détruire notre système économique, si on peut dire, nos libertés et ainsi de suite. La plupart du temps ils nous disent : « Ah oui, c’est vrai, vous avez raison, on va modifier la loi ». En tout cas pour la loi des finances c’est ce qui s’est passé, on a été reçus plusieurs fois, on a pu leur expliquer, on a pu proposer des amendements qui sont passés. Donc on est contents, on a pu faire évoluer les choses. Il y a plein d’associations et d’entreprises du logiciel libre qui sont ravies que l’April se soit saisie du dossier. Il y a d’autres lois où c’est plus compliqué parce qu’il y a différents lobbies beaucoup plus forts, beaucoup plus riches et là on est en confrontation totale.

Christian Momon : Mais nous sommes là avec nos permanents, beaucoup grâce aux permanents et aux bénévoles qui s’investissent pour faire le plus possible dans ces combats.
Vous trouverez le détail de toutes les activités dans le monumental rapport moral2 que nous sortons une fois par an à l’occasion de l’assemblée générale, en février. Il fait 76 pages, quelque chose comme ça.

Bookynette : L’année dernière il en faisait 64, on a fait plus de choses, donc il a encore grossi.

Christian Momon : On met des photos en plus.

Bookynette : On essaye de le rendre vivant en mettant des photos, des dessins, des schémas, un peu de couleur, pas que du texte. Si vous voulez le récupérer pour voir exactement ce qu’on fait parce que vous imaginez que ce n’est pas en deux heures qu’on peut vous raconter tout ça, eh bien vous pouvez le télécharger librement sur le site internet.
On n’est pas actifs que sur du papier, on est très actifs dans les Rencontres parce qu’on donne des conférences, aujourd’hui il y avait « Au cœur de l’April », mais il me semble qu’il y a Étienne qui va intervenir.

Christian Momon : Mercredi à 16 heures. Étienne est notre attaché affaires publiques.

Bookynette : Chargé des dossiers institutionnels, c’est la même chose. C’est lui qui fait tout ce qui est veille, c’est lui qui contacte les élus, c’est lui qui propose des morceaux d’amendements. Tout ce qui est côté un peu politique, institutionnel, c’est son travail, il est payé pour ça et il le fait bien.

Christian Momon : Il lit tous les textes en anglais.

Bookynette : Oui. Il fait des communiqués de presse.

Christian Momon : Donc il pourra vous parler plus précisément de ses dossiers mercredi à 16 heures.

Bookynette : C’est pour ça qu’on n’en parlera pas, on a le laisser faire sinon vous n’auriez plus rien à découvrir mercredi, ce serait dommage.

Christian Momon : Nous avons une autre conférence : « Ces plateformes du Libre qui soutiennent les communautés ».

Bookynette : Oui. Ça c’est mardi à 14 heures en fait, monsieur Emmanuel Charpentier qui est là-bas, monsieur Benoît Sibaud qui est là-bas et moi-même allons vous parlez de trois plates-formes, trois sites internet qu’on estime indispensables à la communauté. Ces trois plates-formes c’est l’Agenda du Libre pour Emmanuel qui est un agenda où vous pouvez trouver tous les événements de la communauté du Libre et vous pouvez aussi trouver toutes les associations de cette communauté. Ensuite LinuxFr3 par Benoît qui est un site qui vous donne plein d’informations sur les communautés du Libre, sur les logiciels, sur plein de choses, bref ! Si vous voulez avoir des informations, c’est là qu’il faut aller. Et En Vente Libre4 c’est une plate-forme qui est beaucoup moins connue mais qui permet de vendre des gooodies d’associations du Libre ou de récupérer des dons. En gros c’est une plate-forme qui mutualise les coûts pour plein d’autres associations. On donne une conférence mardi à 14 heures.

Christian Momon : Et mardi également, du matin jusqu’au soir, il va y avoir une journée inter-GULL où, évidemment, l’April va intervenir étant donné qu’en tant qu’association nationale il y a aussi besoin d’avoir des appuis locaux, on ne peut pas tout faire de notre côté, on travaille avec beaucoup de GULL. Donc ces sujets seront abordés mardi matin avec un atelier mardi après-midi. Donc vous êtes les bienvenus.

Les moyens

Les moyens humains

Il y a trois types de moyens dans l’association. Il y a d’abord les moyens humains qui sont les plus précieux. Il y a bien sûr les quatre permanents ; le délégué général Frédéric Couchet.

Bookynette : Qui est un des fondateurs de l’association.

Christian Momon : Isabella Vanni qui a un titre que je n’arrive jamais à sortir en entier, qui est responsable… Mince ! C’est à la fois l’assistante de l’association, c’est à la fois la chargée des membres, de la gestion des membres, de l’accompagnement des membres et aussi des projets associatifs avec les membres… Elle va m’en vouloir ! Elsa Pottier qui nous a rejoints récemment pour faire de l’assistance administrative et Étienne Gonnu notre chargé des affaires publiques et institutionnelles.
C’est un point très fort de l’April grâce à vos cotisations, à vos nombreuses cotisations et vos nombreux supports, nous arrivons à avoir des permanents. Ces permanents sont indispensables pour mener une action sur le long terme et régulière. Si on fait appel à des bénévoles, vous savez ce que c’est que la problématique du temps, j’imagine, en pointillés ce n’est pas aussi efficace que si vous y êtes tous les jours et que vous pouvez vous concentrer dessus. Les permanents nous apportent cette force-là. Soyez nombreux adhérents parce que ça leur permet d’ouvrir des portes auprès des ministères, auprès des députés. C’est très important.
Nous avons aussi un conseil d’administration qui soutient nos permanents.

Bookynette : Dont nous faisons partie tous les deux.

Christian Momon : Ici ce sont ceux de l’année dernière, mais ils sont tous quasiment-là, donc ça représente une douzaine de personnes. On vous disait tout à l’heure, une philosophe, une libraire et qui sont répartis un peu partout sur la planète puisqu’on en a au Québec, on en a à Digne-les-Bains, on en a à Toulouse, on en a à Dijon. Du coup c'est pratique parce qu'ils peuvent intervenir, on peut intervenir un peu partout, on n’est pas que parisiens, l’April est vraiment une association nationale.

Bookynette : Grâce à notre administratrice qui est au Québec on a pu intervenir à Boston.

Christian Momon : On a souvent fait le voyage jusqu’à Boston lors du grand meeting de la Free Software Foundation, mais Marianne est quand même plus poche que nous pour y aller.

Bookynette : On a plein de bénévoles, soit des bénévoles en mode ponctuels comme ceux qui viennent tenir des stands de temps en temps, ou des bénévoles qui nous font de la transcription, des bénévoles qui nous font de la traduction, des bénévoles qui animent des groupes de travail, bref ! On a énormément de bénévoles, on va dire qu’on en a moins 100 très réguliers, plus tous les autres par-ci par-là, on ne peut pas les compter, puisqu’ils sont actifs sans forcément nous le dire, mais il y a pas mal de bénévoles.

Christian Momon : Pas forcément au même moment dans l’année, mais c’est le but du jeu, c’est que chacun puisse participer quand il est disponible sur les sujets qui l’intéressent et il y a largement de quoi faire à l’April pour trouver son bonheur d’activiste. Et bien sûr, les bénévoles.

Bookynette : Non, les adhérents !

Christian Momon : Les adhérents, vous êtes merveilleux, merci beaucoup ! Et plus nous sommes nombreux et ça c’est important, c’est une stratégie de l’association qui a été mise en place en 2006, la volonté de grossir, d’avoir une large base d’adhérents pour, justement, nous ouvrir des portes, pour montrer qu’il y a du monde derrière nous. Et je peux vous dire qu’on est reçus aussi bien par des députés que par des ministres. La semaine dernière j’ai eu l’occasion d’accompagner la ministre de la Transition écologique, Brune Poirson ; on nous tend l’oreille.

Bookynette : En 2005, quand on était 250, 500, qu’on allait frapper à une porte, on nous riait au nez. Maintenant quand on dit qu’on est 4000, eh bien ils ne peuvent plus nous ignorer.

Christian Momon : Donc si vous pensez que vous êtes adhérent et que vous ne faites rien, non ! Vous faites énormément, c’est très, très important.

Bookynette : Le nombre est vraiment important. Moi j’ai fait adhérer mon père qui n’y connaît rien en informatique, mais je me dis que si tout le monde fait ça, si tout le monde fait adhérer quelqu’un, on peut encore plus grossir et moi ça me va bien. Atteindre, ré-atteindre les 5000 et pourquoi pas les 8. Voilà, petit message !

Christian Momon : En théorie des groupes en fait, c’est soit 5000 soit 20 000, donc moi je voudrais qu’on passe au cap d’après.

Bookynette : Tu es gourmand. Mais il est gourmand ! Ce n’est pas possible!
Il y a d’autres moyens que les moyens humains : les moyens organisationnels.

Les moyens organisationnels

Christian Momon : Il y a beaucoup d’activités, mais il faut organiser. On a des bénévoles, on a des permanents, on a des objectifs, il faut organiser tout ça. Donc on a des structures de groupes de travail pour les dossiers institutionnels, pour la sensibilisation, pour l’animation, pour la transcription, pour plein de choses.

Bookynette : On doit avoir à peu près 20 groupes de travail spécifiques sur lesquels les adhérents ou les non-adhérents, parce que certains groupes sont totalement ouverts, peuvent aller s’inscrire à une mailing-list et peuvent communiquer ensemble. C’est très important ce genre de petits groupes de travail parce que ça permet aux gens de se rencontrer, d’aborder des sujets, de discuter philosophie, éthique, action et en fait ça fait avancer l’April totalement en dehors des salariés ou des administrateurs.

Christian Momon : J’ai mis les supports de communication dans les moyens organisationnels parce que ce sont des outils qu’il faut organiser sur différents sujets et ça fait partie de nos moyens de communication, de diffusion ; on vous en parlera tout à l’heure avec des exemples. Il y a aussi les ateliers-réunions pour différents groupes de travail.

Bookynette : Dans le groupe Transcriptions on appelle ça des transcrip-parties, on n’appelle pas du tout ça ateliers ou réunions.

Christian Momon : Il y a bien sûr des stands, des conférences ; ça nécessite une certaine gestion ; ça remplit une voiture.

Bookynette : D’ailleurs je peux remercier les bénévoles qui nous tiennent le stand parce que j’en vois quelques-uns dans la salle. Donc merci aux bénévoles de tenir le stand, on est super nombreux cette année, c’est merveilleux.

Christian Momon : Il y a des April camps aussi. C’est un lieu qu’on transforme en camping pendant deux-trois jours afin de faire avancer des dossiers, résoudre des problèmes, réfléchir à des initiatives.

Bookynette : Le prochain devrait avoir lieu à Marseille, soit en septembre soit en octobre. Donc si vous êtes du coin, n’hésitez pas à venir taper à la porte et nous dire « j’ai envie de participer aux dossiers », on trouvera forcément quelque chose à vous faire faire ou une réunion dans laquelle discuter.

Christian Momon : Le local de l’April est à Paris, mais nos actions sont vraiment complètement décentralisées. On se déplace justement à Marseille, à Lille, à Lyon, à Nantes, à Toulouse.

Bookynette : À Strasbourg.

Christian Momon : Nous on aime bien sortir de Paris.

Bookynette : Oui, c’est cool, c’était sympa la dernière fois !

Christian Momon : Et bien sûr des apéros mensuels, etc.
Ça nécessite une organisation. On n’accueille pas dix-vingt personnes ou on ne déplace pas deux mètres cubes de matériel comme ça ! Et on ne tient pas un stand aux RMLL sans une logistique derrière. Quand nos bénévoles arrivent eh bien déjà on sait quand ils arrivent, on le sait, on leur fournit ce dont ils ont besoin pour pouvoir être efficaces et aussi que ça leur soit plaisant. Tout ça, ça fait partie des moyens organisationnels.
On va vous illustrer quelques cas avec des photos. Les supports techniques, les affichettes, les posters, on en a plein, je vous invite à aller voir…

Bookynette : Sur notre stand, venez les voir ils sont magiques.

Christian Momon : Évidemment !

Bookynette : Et le stand est vraiment juste derrière si vous n’avez pas encore vu.

Christian Momon : Il y a les réunions, les ateliers, les transcrip-parties, le concept c’est vraiment il faut trouver un lieu, donner une heure de départ, une heure de fin, accompagner les bénévoles qui arrivent, qui, si ça se trouve, ne savent pas de quoi ça parle et les accompagner. Ce sont des moments assez magiques. Ça marche.

Bookynette : Magiques et totalement silencieux, c’est à la limite flippant quand vous entrez dans une salle où on est tous en train de transcrire avec nos casques ou en train de relire, toujours avec les casques et où on ne dit rien.

Christian Momon : Je vous rassure, on parle et on boit avant et après.

Public : Vous transcrivez quoi ?

Bookynette : Eh bien tu vois, par exemple, on a fait cette conférence l’année dernière à Saint-Étienne et il y a une de nos bénévoles qui s’appelle Marie-Odile, que je salue et que j’embrasse même, qui est animatrice du groupe Transcriptions et qui est même entrée au CA cette année, c’est tout récent, qui a transcrit totalement notre conférence5 ce qui fait qu’on a pu la publier en ligne avec la vidéo et avec le texte. La transcription, c’est quelque chose qui est extrêmement important parce que les moteurs de recherche ne savent pas vraiment bien référencer tout ce qui est fichier audio, tout ce qui est fichier vidéo et si tu alignes un texte à ce fichier-là, eh bien la vidéo est beaucoup facilement plus retrouvable, réutilisable par d’autres puisqu’ils ont le texte, ils n’ont pas forcément besoin d’ouvrir la vidéo, donc forcément c’est beaucoup plus accessible. Ça peut être des conférences, ça peut être des émissions de radio, ça peut être, je ne sais pas ce qu’elle nous a fait, bref !

Christian Momon : Beaucoup de conférences, des conférences de RMLL, d’autres événements. Elle est formidable ! Bonjour Marie-Odile.

Bookynette : Et c’est celui qui transcrit c’est choisit ce qu’il transcrit. On n’impose rien.

Christian Momon : Et vous pouvez en proposer si vous en identifiez de très intéressantes.

Bookynette : Donc vous pouvez toutes les retrouvez nos vidéos et nos transcriptions sur le site internet, vous avez un onglet « vidéos »6 et tout ce qu’on a transcrit apparaît là.

Public : Et a priori, vous ne faites pas de traductions ?

Christian Momon : Nous avons un autre groupe qui s’appelle Traductions mais qui ne fait pas la traduction des transcriptions. Le volume de travail serait énorme ; on fait plus d’une centaine de transcriptions par an, c’est un nombre d’heures vraiment volumineux, s’il fallait faire la traduction, hou ! ce serait beaucoup plus difficile, je pense. Par contre on fait les traductions de tout ce qui est institutionnel, que ça soit nos communiqués de presse, les communiqués de presse de la FSF [Free Software Foundation], certains règlements, des choses comme ça, des documents qui sont importants pour informer les adhérents et tout le monde. Vous êtes intéressée par le groupe Traductions ? Vous êtes la bienvenue, il n’y a pas de problème, c’est une super équipe.

Bookynette : Je continue. Des photos des April camps, et encore, là on est tous en train de travailler, mais vers trois heures du matin quand les gens se mettent dans leur sac de couchage, ça devient rigolo aussi. Des photos des apéros mensuels. À une époque on avait une peluche en forme de gnou et à chaque apéro on lui faisait faire quelque chose. Elle s’est retrouvée avec une bouteille de bière, elle s’est retrouvée accrochée à un ballon, bref ! C’était notre fil rouge.

Christian Momon : À l’April, la créativité c’est quelque chose de très important.

Bookynette : Moi, l’heure des apéros, j’appelle ça plutôt un défouloir, mais bon ! Si tu appelles ça créativité. Voilà les stands ; on parlait des Rencontres, les JdLL [Journées du Logiciel Libre], Capitole, POSS [Paris Open Source Summit], bientôt les JM2L [Journées Méditerranéennes des Logiciels Libres].

Les moyens techniques

Christian Momon : Dernier type de moyens, les moyens techniques, parce qu’il y en a.
Logistiquement bien sûr il y a le local et tout ce qui va avec, les permanents. Non !

Bookynette : Le matériel.

Christian Momon : Disons que nos permanents travaillent quelque part, donc ils ont leur bureau. Bien sûr on peut y faire des réunions ; on y fait les apéros. Il faut savoir que les apéros il y en a Paris, mais il y en a aussi décentralisés ; il y en a à Montpellier, bientôt peut-être à Marseille. N’hésitez pas si vous êtes un GULL local, on peut faire un événement commun décentralisé.

Bookynette : Nos permanents ont leurs locaux et ils ont leur petit ordinateur avec leur petit téléphone et leurs petites imprimantes. C’est ça ?

Christian Momon : Oui. C’est important pour pouvoir travailler, échanger, se connecter, communiquer, organiser !
Il y a le système d’information de l’April, ce sont des ordinateurs avec des services, pour envoyer des courriels, gérer les listes de diffusion, pour gérer les sites de l’April. On a des outils tels que un wiki, un pad. On a aussi un site où on met en licence libre toutes les photos de nos événements, de l’action de nos bénévoles. On a plusieurs sites bien pratiques, l’Agenda du Libre, l'Expolibre, etc., des serveurs Mumble pour communiquer et faire des vidéoconférences ; on est présents sur 7, donc tout ça il faut le gérer. On a un groupe admin-sys qui s’occupe de ça et c’est bien pratique.
Comme autre moyen technique on a aussi bientôt un Chapril,

Bookynette : Le Chapril8 c’est un chaton. Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un chaton, ce n’est pas forcément le bébé du chat tout mignon avec des grands yeux qui vous sourit. C’est une initiative qui a été mise en place par Framasoft. CHATONS9 ça veut dire Collectif d’Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires. En gros c’est pour proposer une belle alternative aux GAFAM et il était un peu normal qu’à l’April on fasse notre propre chaton et comme on a énormément d’imagination, on l’a appelé Chapril.

Christian Momon : Il y a eu tout un aspect organisationnel pour arriver à ce nom, des réunions de travail, de gestions des propositions et tous nos moyens ont été utilisés !

Dans les moyens qui existent on a des listes de diffusion. C’est très important. Ce n’est pas la peine d’être adhérent pour s’inscrire à une liste de diffusion. Il y a des listes de diffusion par exemple par groupe de travail et typiquement la liste de diffusion Educ10 regroupe plus de 500 personnes, très intéressantes où il y a plein de sujets sur l’Éducation nationale, sur l’enseignement, quel que soit le niveau de l’école primaire jusqu’aux doctorants ; c’est une liste très active où il y a beaucoup à faire. Il y a aussi liste atelier11 pour suivre les sujets institutionnels, où vous pouvez trouver le sujet de votre choix.

Bookynette : Il y a un wiki. Un wiki c’est un site internet sur lequel n’importe qui peut communiquer et trouver de l’information. Le nôtre c’est wiki.april.org/12. Vous avez une page d’accueil qui vous donne des informations pour savoir quelles sont les affaires en cours, quels sont les groupes de travail qui sont actifs.

Christian Momon : On l’utilise énormément. D’ailleurs il y a eu des pages de créées sur l’organisation du choix du nom Chapril. On l’utilise beaucoup.

Bookynette : Il y a aussi la galerie de photos.

Christian Momon : La galerie de photos13 ; ça remonte à 1996. On s’en sert pour valoriser les actions de l’April et aussi pour tout ce qui est communication.

Bookynette : Pour chaque événement, il y a l’Aprilien masqué, vous ne le connaissez pas et moi non plus, qui se prend pour le paparazzi, qui prend plein de photos pour la gloire, pour le futur, et qui nous met ça sur notre galerie, ce qui nous permet de piocher dedans quand on fait des conférences comme là, mais aussi quand on est en mode nostalgique et qu'on a envie de savoir qui était actif, quelle tête il avait, en quelle année. C’est sous licence libre.

Christian Momon : Toujours !

Bookynette : Toujours sous licence libre. Quand on organise des événements et que les gens ne veulent pas être photographiés, il suffit qu’ils le précisent, on leur met un petit badge souvent de couleur orange et comme ça l’Aprilien masqué ne les prend pas en photo.

Christian Momon : Nous sommes toujours soucieux de respecter la volonté des gens.
Le pad est aussi un outil très pratique pour nous. Ça permet de travailler à plusieurs sur un texte. Après, en général, il est rendu persisté dans un wiki, dans une page wiki.
Dans les moyens techniques on a aussi…

Bookynette : En Vente Libre. C’est pour moi ça. J’en ai parlé un petit peu tout à l’heure, je vais en redire deux mots. Pareil, c’est un site internet qui permet à plusieurs associations de récupérer des dons et de vendre leurs goodies. Je vous conseille de venir à ma conférence mardi parce que là vous aurez encore plus de détails, mais en exclusivité : au départ on était sept associations et depuis quelques jours on vient de passer à dix. C’était l’exclusivité du moment !

Christian Momon : Ça semble anecdotique, à la marge, mais quand vous gérez le temps et l’énergie de l’association, le fait de pouvoir s’appuyer et mutualiser le coût de gestion d’un tel site, c’est essentiel, c’est de l’optimisation parce que ça permet de dégager du temps sur les sujets qui semblent beaucoup plus importants.
Donc ces trois types de moyens, humains organisationnels et techniques, en soi c’est bien mais c’est au service des initiatives de l’association. Donc là on va en passer un certain nombre en revue parce qu’il y en a beaucoup. Nos bénévoles ont plein d’envies et ça donne des choses merveilleuses. Du coup il y a plein de choses. On commence par…

Les initiatives

Bookynette : L’Agenda du Libre14, ça pourrait presque être Manu qui nous parle de l’Agenda du Libre. Donc l’Agenda du Libre c’est une plate-forme qui recense tous les événements. Il n’y a pas un seul bénévole qui va chercher les événements, c’est plutôt ouvert à tous. Chaque personne qui organise un événement, vous remarquerez que c’est l’Agenda du Libre et pas du logiciel libre, donc chaque personne qui organise un événement peut aller le mettre sur la plate-forme. On a deux modérateurs qui se battent pour savoir qui validera les événements en premier ce qui fait qu’on a un temps de réaction très court : les événements sont publiés assez rapidement. Ça peut être du logiciel, ça peut être de l’art, ça peut être, je ne sais pas, ça peut être plein de choses. Du moment que ça a petit peu un rapport avec l’éthique du Libre, ça peut aller là.

Christian Momon : Et ça marche super bien.

Bookynette : En haut il y a quelque chose qui a été mis en place à ma demande parce qu’avant j’aimais bien aller sur « Trouve ton GULL » qui était une plate-forme qui faisait une sorte d’annuaire des associations ; cette plate-forme a disparu. L’Agenda du Libre a repris ce principe-là et on a fait le référencement de toutes les associations, que ce soit des associations nationales, des GULL, des chatons, des fournisseurs d’accès ou simplement des tiers-lieux.

Christian Momon : En introduction on vous disait que le gros travail de l’April est institutionnel. C’est vrai, mais on ne conçoit pas d’ignorer ces aspects-là d’échange, d’organisation et de facilitation des événements, des regroupements pour agir et, du coup, ça fait partie totalement de nos actions. Et ça marche super bien, ça marche super bien !

Bookynette : C’est un site qui existe depuis des années et que l’April a repris en 2013, quelque chose comme ça, avant que le site meure. En fait on a doublé le nombre d’événements, on l’a triplé, et là on commence à stagner plus ou moins, mais il y a énormément d’événements tous les ans qui sont organisés et c’est important que les gens sachent que dans leur ville, dans leur département eh bien il se passe des choses. Effectivement, vous n’êtes pas obligé d’avoir tous les événements comme ça vous pouvez filtrer par région pour n’avoir que les événements qui vous concernent.

Christian Momon : Il y a même une carte dynamique. C’est impressionnant de voir, ça c'est une semaine, c’est cette semaine, c’est très impressionnant de voir que tous les jours il y a un événement quelque part. Donc pour trouver l’événement proche de chez vous c’est l’idéal.

Bookynette : Pas le 14 [juillet, NdT] parce que c’est un jour férié, les gens se reposent.

Christian Momon : Voilà. Donc c’est l’idéal pour trouver un événement près de chez vous. À l’origine c’était un logiciel libre. Dans la vie des logiciels libres des fois les équipes parfois passent à autre chose, passent la main, et là c’était le cas. C’est toujours un logiciel libre et c’est beau !

Bookynette : Il y a un autre moyen de faire de la promotion c’est l’Expolibre15. Elle doit être affichée quelque part sur les Rencontres donc votre but c’est de la trouver. C’est un ensemble de sept ou huit panneaux suivant où on l’expose qui définit à peu près ce que c’est que le logiciel libre, les enjeux du logiciel libre, le logiciel libre au quotidien, les formats ouverts, le logiciel libre dans l’éducation, bref, des panneaux de format A1 ou A0 pour faire une exposition très grand public, c’est vraiment dirigé vers les gens qui ne connaissent pas trop l’informatique et il y a plein d’informations dedans.

Christian Momon : Bien sûr ce sont des documents sous licence libre, téléchargeables. Nous avons des mairies qui les ont imprimés elles-mêmes avec leur matériel et c’est bien, c’est super, parce que le but du jeu c’est de donner accès à l’information dans des médiathèques, dans des bibliothèques, dans des manifestations. Nous proposons un service de prêt pour les organismes qui n’ont pas envie de l’imprimer ou de l’acheter. On en a fait des versions très solides et on les envoie par la poste, pour faciliter la communication de tout le monde sur le sujet.

Bookynette : Comme les sources sont libres vous pouvez les imprimer vous-mêmes sans passer par la location de l’April.

Christian Momon : J’en profite pour dire un grand merci à Antoine Bardelli qui est notre graphiste professionnel qui participe bénévolement à ce type d’action, et qui là nous a fait un support d’une qualité très impressionnante.

Bookynette : Là on parle de Libre en Fête16. Libre en Fête c’est un événement qui a lieu souvent pendant quatre semaines autour du 20 mars et qui est, pareil, destiné au grand public. On demande aux gens d’organiser des événements et de les référencer sur notre site internet. Donc ils vont aller à la rencontre du grand public. Souvent ils exposent l’Expolibre. Pour être référencé sur notre site c’est très simple : il suffit d’aller mettre son événement sur l’Agenda du Libre avec le tag « libreenfete » et l’événement arrive directement sur notre site ; c’est automatique. C’est encore un lien qu’on fait entre l’Agenda du Libre et l’April et on a eu pas mal d’événements cette année.

Christian Momon : Tous les ans on a presque une centaine d’événements, c’est autour de mars, ça dure environ un mois et c’est vraiment l’occasion, encore une fois, de porter l’information auprès du grand public en coordination avec les GULL. Si ça vous intéresse vous pouvez en parler avec Isabella, notre chargée des projets associatifs, que vous pouvez voir au stand et que vous pourrez voir à la journée inter-GULL de mardi.

Bookynette : Ça c’est notre initiative préférée à tous les deux.

Christian Momon : On revient sur un sujet plus institutionnel. Il faut avoir conscience que quand il y a des élections, par exemple les législatives 2017, il y avait presque 8000 candidats. Étienne et Frédéric, nos permanents qui prennent vraiment à bras le corps les sujets institutionnels, 8000 candidats à deux ce n’est possible ! Donc là, depuis dix ans maintenant, nous avons lancé l’initiative Candidats.Fr17 qui s’appuie sur les bénévoles, avec une plate-forme qui est un outil qui va permettre d’identifier les coordonnées de contact des candidats, ce qui est parfois très difficile à trouver, paradoxalement, et aussi partager les actions de contact. C’est-à-dire savoir quel candidat n’a pas été contacté ou quel candidat a été contacté quatre fois, mais il n’a toujours pas répondu donc on va le recontacter encore une fois, ou ceux qui ont signé le Pacte du logiciel libre qui est un document où ils disent savoir ce qu’est le logiciel libre — aujourd’hui ils savent ; il y a dix ans je peux vous dire que c’était plus compliqué — et aussi qu'ils s’engagent à le soutenir ou à l’utiliser en priorité dans de leurs fonctions s’ils sont élus. Ce petit document est un prétexte pour aborder le sujet, les sensibiliser, les encourager, les convaincre et aussi pour, après, communiquer.
Actuellement il y a 30 défenseurs du logiciel libre à l’Assemblée nationale. On a eu 500 signatures de candidats. C’est quelque chose qui marche bien. Enfin, qui marche bien ! On voudrait toujours plus. Ça peut ne pas paraître énorme comme résultat, mais des actions de contact, quand vous en faites 2000, c’est monumental. C’est vraiment un défi énorme et il ne peut reposer que sur l’action des bénévoles. On a une plate-forme pour gérer ça, pour faciliter ça, donc venez nous aider. Surtout que la prochaine élection ce sont les Européennes et là ce sont des dizaines de milliers de personnes qu’il faut contacter. Les candidats sont réceptifs. Ça paraît bizarre parce qu'on les voit à la télé, on entend les journaux, bablabla, blablabla. Ce sont des êtres humains. On peut les rencontrer surtout quand il y a les élections, là ils sont très attentifs. Il faut savoir qu’on mène la campagne Candidats.Fr pendant la période des élections, mais on continue après. C’est pour ça que là, dans les chiffres, il y a des choses pas très cohérentes. Il y a marqué 26 signataires, mais on a continué, maintenant on est à 31. Il y a marqué 487 signatures, en bas il y a marqué 501, c’est parce qu’on continue de recevoir des signatures. La plate-forme est toujours active et pour les élections européennes de 2019, eh bien on va voir ce qu’on va pouvoir améliorer sur la plate-forme et essayer de relever le défi.

Bookynette : On a été obligés de mettre cette plate-forme en place parce qu’il y a tellement de bénévoles qui contribuent qu’on a besoin de savoir qui fait quoi, qui a fait quoi, qui a répondu, qui a signé. Le but c’est vraiment de contacter ces candidats.
Ça permet de faire de la promotion, de la sensibilisation, parce qu’ils n’auraient jamais entendu parler de logiciel libre s’ils n’étaient pas candidats, mais surtout ça permet de créer des liens avec eux qu’on pourra réutiliser plus tard. Typiquement, moi je suis en contact avec une ancienne candidate, qui n’a pas été élue, mais qui m’envoie régulièrement des messages avec des questions et j’essaie d’y répondre quand ça me concerne ou je ne répons pas parce que je n’y connais rien à ce qu’elle demande. Mais on a eu plusieurs moyens, grâce à cette plate-forme, de contacter les gens, que ce soit par mail, par téléphone, en se déplaçant dans les permanences, en les gazouillant, en allant sur des sites de réseaux sociaux que je ne nommerai pas ici, mais où ils sont plus réceptifs que par mail. Bref, on a eu pas mal de moyens pour les contacter. On a perdu un temps incroyable à rechercher leur adresse mail, leur téléphone, leurs comptes sur les réseaux sociaux, mais ça a permis de souder les bénévoles parce que quand on les trouve et qu’il y a cri de joie ou sur IRC qui fait : « J’ai trouvé ! » et quelqu’un qui dit : « Tu as trouvé, je contacte ! » et qu’on est plusieurs à contacter et ainsi de suite, ça soude des équipes, tout simplement.

Christian Momon : Ça peut vous paraître difficile de contacter. Il y beaucoup de gens qui nous disent : « Mais moi je ne sais pas quoi leur dire, etc. » On les accompagne, on les forme, on a des méthodes pour arriver à franchir facilement des étapes et à devenir un super contacteur. On a concept de super contacteur et ça marche. Ce sont aussi des résultats très importants pour nos permanents parce que, grâce à ça, ils vont savoir quel député aller voir, quel député ne pas aller voir parce que ça ne sert pas à grand-chose. Ça crée du lien, ça fait passer des messages et ça marche !
Au résultat, toutes les activités institutionnelles de l’April depuis 21 ans, à quoi ça sert ?

À quoi ça sert ?

À quoi ça sert d’aller voir des députés ? À quoi ça sert d’écouter des commissions, des débats, etc. ? Eh bien, ça marche. La preuve : il y a aujourd’hui deux textes de loi avec marqué « logiciel libre » dedans. On n’a pas de député April. Ce n’est pas toujours dans un contexte parfait. Typiquement dans la dernière loi c’est « encouragement » au logiciel libre. On a évité d’être trop radical. On voulait la « priorité » au logiciel libre ; c’est quand même un compromis important. Il faut savoir qu’il y a eu des débats intenses : il y a eu une heure de débats à l’Assemblée nationale sur un petit amendement, sur ce mot-là, sur ces mots-là.

Bookynette : Il faut savoir que quand il y a des amendements qui sont faits à l’Assemblée nationale, on lit l’amendement, la personne qui a posé l’amendement le défend. Il y a un vote, en deux minutes c’est pesé, on passe à autre chose.

Christian Momon : En trente secondes !

Bookynette : Là ils sont restés 45 minutes à l’Assemblée nationale et une heure au Sénat sur un amendement.

Christian Momon : Une heure et quart avec suspension de séance pour arriver à se mettre d’accord dans le couloir.

Bookynette : C’est extraordinaire ! La priorité n’est pas passée ; on n’a eu droit qu’à l’encouragement, mais du coup on sait qu’ils sont sensibilisés, on sait qu’ils avaient des arguments, ils ont repris les nôtres, mais, du coup, ils ont réfléchi et ils ont bataillé. On a eu « encouragement », mais on a déjà eu « encouragement », c’est mieux que rien.

Christian Momon : Donc ça marche. Ce travail donne des résultats, il peut faire encore faire mieux grâce à vous.

Public : C’est facile de retrouver les vidéos de l’Assemblée nationale ?

Christian Momon : Presque. Aujourd’hui que ce soit sur le site web du Sénat ou le site web du Parlement, vous avez accès aux vidéos anciennes. Oui, absolument. Vous pouvez les retrouvez.

Bookynette : Maintenant il faut que tu ailles sur le site de l’April pour savoir exactement quel jour, à quelle heure ça a été débattu pour ne pas te taper toutes les vidéos concernant l’unique loi concernée.

Christian Momon : Si ça vous intéresse, il y a déjà une page wiki qui existe. C’est un travail que j’ai initié de collecter ; à l’Assemblée nationale tout est filmé et effectivement ça marche assez bien quand on leur demande une journée en particulier, on arrive à avoir la vidéo à disposition. Ça ne fait pas longtemps, mais c’est super. Du coup, j’ai recensé sur ces sujets-là la liste des événements filmés et je suis en train d’essayer de les récupérer pour faire un montage, parce que les trois quarts d’heure à l’Assemblée nationale où sur un amendement, sur un mot, il y a des échanges de très haute qualité, pareil au Sénat, c’est incroyable ! Il y a dix ans, quand on allait les voir, c’était difficile ! Aujourd’hui ce sont eux qui portent l’information, la parole sur les libertés numériques. C’est impressionnant, donc on a un projet — si ça vous intéresse vous pouvez participer — de faire un petit film qui montre ces débats-là parce que c’est vraiment quelque chose de très marquant.

Bookynette : En fait maintenant ce sont eux qui viennent nous voir et ça c’est agréable.
Dans les autres initiatives vous avez « formats.ouverts.education »18. À la base c’est Microsoft qui signe un contrat avec l’Éducation nationale pour offrir leurs logiciels aux écoles, aux lycées et ainsi de suite, pas offrir, enfin un petit contrat Open Bar donc vous prenez et à la fin vous payez la facture, on vous fait un prix sympa ! On avait commencé à écrire un communiqué de presse en disant que c’était inadmissible ce partenariat, que c’était honteux et ainsi de suite. On a eu plein de journalistes, d’autres associations qui nous ont dit : « Est-ce qu’on peut le cosigner avec vous ? » Et finalement ce petit communiqué de presse s’est transformé en pétition générale où on a eu plus de 8000 signataires, je ne sais pas si écrit là, c’est lisible. Du coup, c’est un petit communiqué qui s’est transformé en pétition qu’on a transmise aux médias, à l’Éducation nationale, à des élus qui nous soutenaient, à des élus qui ne nous soutenaient pas aussi. Ça a été une initiative qui n’était pas du tout prévue, qui a été totalement gérée à l’arrache et ensuite qui a été bien réfléchie, bien mise en place et qui a été un succès.

Christian Momon : Et qui a fait appel à nos trois types de moyens humains, organisationnels et techniques.
Libre Association. Je te le laisse celui-ci.

Bookynette : Libre Association19, c’est une initiative de plusieurs de nos administrateurs qui se sont rendu compte que dans le monde associatif eh bien on avait tous les mêmes besoins informatiques et que la plupart des associations n’étaient même pas au courant qu’elles n’étaient pas obligées de payer des licences à Microsoft, Apple et compagnie, mais qu’elles pouvaient utiliser des logiciels libres. On a monté un groupe de travail, là c’est plutôt Laurent Costy qui a monté ce groupe de travail, qui est vraiment en direction des associations. Il y a eu un catalogue de logiciels libres qui a été imprimé pour ces associations-là, il y a des réunions d’associations qui sont faites ; il y a des réunions d’associations d’associations qui sont organisées justement pour que la parole du logiciel libre puisse redescendre vers les associations concernées.

Christian Momon : L’un des projets en cours c’est de réaliser une application de gestion du bénévolat valorisé. C’est une problématique qui est commune à énormément d’associations de comptabiliser le bénévolat des bénévoles et de pouvoir le valoriser. L’idée c’est de monter un projet, de le financer et de le réaliser pour en faire profiter toutes les associations.

Bookynette : Souvent les associations n’ont pas beaucoup de moyens et pour montrer qu’elles peuvent recevoir des subventions, il faut qu’elles montrent qu’elles sont actives, mais elles n’ont aucun moyen de prouver qu’elles sont actives. Le bénévolat valorisé permet de dire « j’ai tant de bénévoles qui ont travaillé tant d’heures, donc on est super actifs, donc vous devez nous donner des sous ». Ça c’est quelque chose qui est difficile à compter, donc Laurent Costy veut mettre en place ce petit logiciel-là pour permettre à toutes les associations d’avoir un chiffre à donner pour recevoir des subventions.

Christian Momon : Nous utilisons un système de gestion du bénévolat valorisé dans le site de l’April. C’est très important et c’est un volume immense qui apparaît dans notre comptabilité, qui nous permet, encore une fois, de montrer que nous sommes une grande association grâce à vous. N’hésitez pas à remplir votre « bénévalo », c’est très important, même pour cette occasion.

Bookynette : Surtout ceux qui tiennent le stand April.
Ça on l’a déjà vu.

Christian Momon : Oui. Là on a passé en revue un certain nombre d’initiatives de l’association. Il y en a d’autres. On ne voudrait pas être trop longs, etc. Si vous avez des idées, des envies, des critiques, on compte sur vous parce que c’est comme ça qu’on s’améliore, qu’on est pertinents. On a aussi besoin des informations qui viennent du terrain. Quand nous étions aux Journées du Logiciel Libre à Lyon dernièrement, il y a des gens de l’INSA de Lyon qui sont passés nous voir en nous disant « à la rentrée toutes nos messageries seront sur Office 365.com aux États-Unis, qu’est-ce que vous pouvez faire pour nous aider ? Vous avez des idées, etc. ? Ce sont des informations qu’on remonte, qu’on partage, sur la liste Educ par exemple. Parfois on monte des initiatives, parfois pas. On n’est pas la tête dans les nuages au Parlement européen, on est aussi enracinés localement.

Bookynette : Et surtout on a des argumentaires tout prêts. Si vous avez un problème, par exemple un patron, un supérieur et ainsi de suite qui vous oblige, on a des argumentaires qu’on peut vous donner pour que vous défendiez vos idées. On l’a beaucoup fait ces derniers temps avec des gens des hôpitaux qui se voient obligés d’utiliser du matériel Microsoft et compagnie.

Christian Momon : Je vous ai remis les conférences que vous pourrez voir ces jours-ci de l’April. N’hésitez pas et maintenant…

Bookynette : Avant de passer aux questions on va faire les choses bien. Voilà nos slides sont en version libre avec trois licences différentes. Ce sera bientôt sur le site internet, vraiment très bientôt, juste le temps qu’on la publie donc c’est dans les jours à venir, vous pouvez les récupérer, modifier, redistribuer, tout ce que vous voulez.

Christian Momon : Il y a des chances que ça soit bientôt transcrit par notre merveilleuse Marie-Odile. Coucou Marie-Odile !

Les questions

Bookynette : Maintenant si vous avez des questions n’hésitez pas, je ne sais pas combien de temps on avait.

Christian Momon : Il nous reste une dizaine de minutes et comme il n’y a pas de conférence ici après on peut déborder.

Bookynette : On peut dépasser.

Christian Momon : Sentez-vous libres, on est là pour vous.

Public : Vous pouvez revenir sur la conférence inter-GULL ?

Bookynette : La conférence inter-GULL n’a pas commencé à l’April, ça a commencé avec l’association Oisux, donc l’association qui a organisé les Rencontres l’année dernière, qui déplorait la difficulté de trouver des bénévoles, donc a envoyé un message à plein d’autres associations dont Framasoft, dont l’April. À Framasoft on s’est dit « eux ils ont du mal et à côté de ça il y a Montpel’libre qui fait énormément d’événements et peut-être qu’on pourrait se donner des conseils les uns aux autres. » Donc on s’est dit « quand faire ça ? Eh bien il y a les Rencontres qui arrivent bientôt et si on faisait une journée spéciale pour les GULL ? » Donc Montpel’libre a dit : « OK, moi je vais chapeauter ça ». Oisux a dit : « OK, moi je participe ». À l’April on a dit : « C’est une bonne idée, nous aussi on veut intervenir » et il y a toute une journée qui s’est montée pour ça donc c’est mardi 10.

Christian Momon : Le matin c’est plus orienté témoignages des associations, Framasoft, April Montpel’libre et l’après-midi ça va être un atelier avec les GULL. Il y a trois sujets différents.

Bookynette : L’après-midi ça va être un atelier.

Christian Momon : Mardi matin ce sont des témoignages des associations Framasoft, Montpel’libre et l’April.

Bookynette : Et peut-être d’autres.

Christian Momon : Oui, certainement Oisux. Et l’après-midi ce sont des ateliers sur des sujets précis avec les GULL, avec les membres des GULL, pour voir comment on peut optimiser, s'échanger des idées et essayer de faire avancer nos expériences, nos compétences.

Public : En fait il n’y a pas peut-être pas que les GULL, il y a des acteurs du Libre qui ne sont pas forcément des GULL comme l’association sur la crypto-partie, l’association OpenStreetMap.

Christian Momon : Tout à fait. Le GULL ici c’est le sens général, c’est groupes d’utilisateurs de logiciels libres ; c’est au sens vraiment très général.

Public : D’accord. Donc groupe d’utilisateurs de logiciels libres, mais aussi acteurs du Libre, associations, culture…

Bookynette : Oui. Tous ceux qui le veulent. Tous ceux qui le veulent pourront venir.

Christian Momon : Même ceux qui font des apéros sur le Libre sont les bienvenus !

Bookynette : Est-ce qu’il y a d’autres questions ? Oui.

Public : Est-ce que les panneaux qui ont été faits pour expliquer le logiciel libre sont en plusieurs langues ?

Bookynette : Oui.

Christian Momon : Excellente question et la réponse est oui !

Public : Est-ce que tu pourrais répéter la question ?

Bookynette : La question c’est : est-ce que l’Expolibre a été traduite en plusieurs langues ? L’Expolibre, les grands panneaux. Oui. Je vais essayer de te dire ça de tête, mais il me semble qu’elle existe en anglais, qu’elle existe en italien [Pas encore, NdT] et il me semble qu’elle a été traduite dernièrement en portugais.

Christian Momon : En espagnol.

Bookynette : En espagnol.

Christian Momon : On l’a mise en ligne dans la nuit de vendredi ou jeudi dernier.

Bookynette : Elle est traduite en espéranto, la classe quand même ! En espéranto [L’Expolibre n’est pas encore traduite en espéranto, NdT] Donc merci à l’association d’avoir fait ça. Il me semble qu’il y a une cinquième langue mais ça ne me revient pas. Comme les sources sont libres n’importe qui peut la traduire, donc si tu maîtrises une langue, n’hésite pas !

Christian Momon : Et c’est là qu’on voit que l’April n’est pas une association d’informaticiens. Même si on ne maîtrise pas l’informatique, si on a d’autres talents, eh bien on peut participer aux combats pour la liberté numérique, donc n’hésitez pas !

Bookynette : Et si on a des compétences informatiques, on peut venir nous aider à maintenir le SI [Système d'information], le chaton et compagnie.

Christian Momon : Oui, il y a un petit peu de travail.

Bookynette : Il y a un besoin.

Christian Momon : Il y en a. Il y a de quoi s’amuser si l’on veut vraiment être thécos [technicien, NdT]. Donc n’hésitez pas à en parler autour de vous. Il y a le stand April juste en bas. Vous pouvez discuter avec nos merveilleux bénévoles, avec notre merveilleuse Isabella.

Public : Où en est le chaton April ?

Christian Momon : L’équipe, le groupe de travail est monté. Nous avons un animateur, nous avons des membres, j’en fais partie ; les serveurs sont loués, sont installés, tout le système d’information qui va derrière avec les backups, avec le monotoring est en place. Nous avons mis quatre services en place, un Mastodon, un pad, un paste et …

Bookynette : Et un date, Framadate.

Christian Momon : Et un Framadate, effectivement, pour faire des sondages de rendez-vous, de dates, ou des sondages de choix. Ces services sont en train d’être finalisés, d’être personnalisés et le Chapril devrait officiellement ouvrir à la rentrée, d’ici la fin de l’année.

Public : Est-ce qu’il y a quelqu’un de Libre Asso aux Rencontres ?

Christian Momon : L’animateur de ce groupe de travail, Laurent Costy, n’est pas présent.

Public : D’accord. Une autre personne du groupe de travail ?

Christian Momon : Pas à ma connaissance, mais c’est quelqu’un de très communicant, c’est très facile d’entrer en communication avec lui, il se déplace souvent, mais il n’est pas là aujourd’hui.

Bookynette : Mais il devait être là.

Christian Momon : Il est présent au Capitole du Libre par exemple.

Bookynette : Aux JdLL.

Christian Momon : Aux JdLL, oui. Ça va ? Ça vous donne envie ? Ça vous rassure ? Ça vous inquiète ?

Bookynette : Il y a une autre question.

Public : Il y avait eu une discussion assez virulente sur une association, sur Solidatech, etc., donc pour moi ce genre de discusion, c'est difficile à avoir sur une liste de diffusion, il vaut mieux en parler de vive voix.

Christian Momon : On aime les bonnes discussions à l’April et on écoute tout le monde. Il se trouve que dans le milieu associatif il y a des pièges, il y a des filiales cachées de Microsoft qui enferment des associations en leur donnant des licences gratuites.

Bookynette : Mais pas libres !

Christian Momon : Mais pas libres et quand on approfondit le travail ou la structure de certaines sociétés qui travaillent pour les associations, eh bien parfois il y a de quoi hausser le ton.

Public : Oui, parce qu'en gros, en fait, le contexte c'est le programme français de Techsoup [prononcé « tech soupe », NdT], ça se dit en anglais tech so up mais j'aime bien dire « tech soupe » parce qu'en fait ce sont les fondations Microsoft, etc., qui, via Techsoup, essaient de vendre leur soupe. Donc le programme Solidatech, c'est le programme français de Techsoup, donc ayant forcément pour but de vendre Microsoft, etc. Même si la structure porteuse est une structure qui s'appelle ADB, un truc local affilié à Emmaüs, pour moi cette histoire fait partie de la stratégie d'une multinationale, la stratégie du dealer « la première dose est gratuite » et la stratégie du cheval de Troie, c'est à dire, en fait, trouver un gentil acteur ayant de l'influence, ayant une image crédible, avec qui elle va faire un partenariat et qui va faire la promotion auprès du public.

Christian Momon : Il faut savoir qu’à l’April on est très sensibles, justement, au respect des valeurs et à la cohérence avec les valeurs qu’on porte. Il y a beaucoup d’associations qui se concentrent sur un sujet mais qui, malheureusement, sont parfois en contradiction avec leurs outils, etc. Du coup on essaye de les accompagner de ce côté-là. Une autre question avant qu’on libère l’amphithéâtre ? C’est bon ?

Bookynette : Dans ce cas-là merci beaucoup d’être venus. Merci beaucoup pour l’enregistrement, la captation et on vous dit à bientôt sur le stand April.

[Applaudissements]