Échange de courriers entre l'April et Solidatech et fin d'une logique
Depuis plusieurs années déjà, l'April interroge l'impact, pour les associations en France, d'un programme comme Solidatech. Lancé en 2008, Solidatech est porté par « Les Ateliers du Bocage », entreprise d'insertion membre d’Emmaüs France, en partenariat avec le réseau international de solidarité numérique TechSoup. Solidatech dit accompagner la transition numérique des structures en agissant sur des offres de logiciels, de matériel, en proposant des formations et des diagnostics numériques.
L'April a publié un premier article à ce sujet "Solidatech : un programme qui entrave le développement du libre en milieu associatif" le 10 novembre 2020, pointant les ambiguïtés de ce programme.
Le 1er mars 2024, l'April publiait un second article "Techsoup : instrument d'influence des Big Tech américaines" montrant comment les géants du Web agissent pour maintenir leur position dominante.
Pour continuer à mettre en évidence ce soft power néfaste, l'April a adressé un courrier à la gouvernance des Ateliers du Bocage. C'est ce courrier, ainsi que la réponse, que l'April a décidé de publier ici.
Alors que nous informions les Ateliers du Bocage que nous allions publier notre lettre et leur réponse, le directeur de la structure nous a informé de la fin du partenariat qui permet au programme Solidatech, depuis 2008, d'être déployé :
« [...] Nous faisons partie du réseau international de solidarité numérique TechSoup, qui connaît au niveau mondial de profonds changements depuis le basculement sur le cloud de la plupart des offres logicielles, et a décidé de mettre fin progressivement à ses 60 partenariats nationaux, reprenant la gestion directe de l’administration des offres sur les logiciels. Depuis 2008, nous étions le partenaire pour la France et, en cette fin d'année, notre tour est arrivé. Forcément, il s'agit là d'une nouvelle difficile pour Solidatech. Cela engendre notamment la suppression de plusieurs postes au sein de l'équipe support aux associations. »
Pour l'April, c'est une double mauvaise nouvelle :
- d'abord parce que des personnes perdent leur emploi
- et, ensuite, parce que les géants américains donnent à voir qu'ils estiment qu'ils n'ont même plus besoin de structures comme les Ateliers du Bocage pour asseoir et perpétuer leur domination.
Cela continue à renforcer la conviction de l'April que tout doit être mis en œuvre pour accompagner les associations françaises vers l'utilisation de solutions alternatives libres et respectueuses des données . C'est une nécessité pour garantir un avenir numérique maîtrisé.
Nous espérons que les Ateliers du Bocage sauront saisir la fin de cette dépendance pour promouvoir les logiciels libres et les solutions alternatives respectueuses des données des structures et mettre leurs compétences d'accompagnement et de formation au service des associations pour une réelle émancipation numérique.









