L'APRIL
(Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique
Libre) est une des principales associations du logiciel libre en
France, et participe à la démocratisation et à la diffusion du
logiciel libre. Son rapport d'activité pour l'année 2003 illustre
bien son action sur les divers sujets : on y trouve notamment
le bilan des différents groupes de travail (traduction de
la philosophie GNU , stands, classement du logiciel libre par l'UNESCO , traduction de
la revue Upgrade, etc), la longue liste des manifestations
auxquelles l'APRIL a participé, son implication autour du Sommet
Mondial sur la Société de l'Information (SMSI) ou de la lutte
contre les brevets sur le logiciel, sans parler des nombreux
contacts avec la presse, les milieux associatifs, économiques,
etc.
Tout naturellement, on retrouvera ces nombreux sujets dans cette
rétrospective de l'année 2003. Basée sur la « Sélection libre » , la revue de presse sur le
logiciel libre, la documentation libre et les sujets afférents
éditée par l'APRIL depuis juillet dernier, elle revient sur les
événements qui ont marqué l'année passée.
Sur tous ces sujets touchant le logiciel libre, l'APRIL a
travaillé et travaille avec de nombreux individus et associations
de ce que l'on nomme habituellement la « Communauté du
libre ». Cette diversité est d'ailleurs illustrée par la liste
des contributeurs à cette rétrospective : pour chaque thème
traité, j'ai demandé à une personne de présenter le sujet et de
donner sa vision de l'année passée. J'en profite d'ailleurs pour
les remercier d'avoir pris le temps de prendre leur plus beau
clavier pour rédiger leur rétrospective de l'année.
-
Affaire SCO, introduction par Bradley Kuhn (directeur
exécutif de la FSF )
-
Art libre, introduction par Antoine Moreau (ArtLibre.org )
-
Brevets sur le logiciel, introduction par
François
Pellegrini (Alliance EuroLinux /ABUL )
-
Directive IP Enforcement,
introduction par Andreas
Dietl (FIPR /EDRi )
-
Directives sur le droit d'auteur EUCD/DMCA et
copie privée/fair use, introduction par l'initiative EUCD.info
-
Gestion des droits/restrictions numériques
(DRM), introduction par Christophe Espern (Initiative EUCD.info )
-
Gouvernements et administrations,
introduction par François Élie (président de l'ADULLACT )
-
Interopérabilité et standards,
introduction par le groupe de travail Interop
-
Licences, introduction par Alexandre Dulaunoy
(président de l'AEL )
-
Passage au libre, introduction par
Marc-Aurèle
Darche (administrateur de l'AFUL )
-
Propriété, biens communs,
introduction par Ludovic
Pénet, co-organisateur de la conférence Biens informationnels du 4 décembre 2003
-
Rencontres Mondiales du Logiciel Libre,
introduction par Damien
Chrisment, président des RMLL
2003
-
Sommet Mondial sur la Société de
l'Information, introduction par Frédéric Couchet
(président de la FSF
France )
-
Vente liée/détaxe, introduction par
Alain Coulais
(responsable du groupe de travail Détaxe (detaxe@aful.org))
-
Autres/Divers
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture, en
espérant vous retrouver à nos côtés dans nos actions futures.
Benoît
Sibaud, rédacteur de la « Sélection
libre » et administrateur APRIL
(version originale en anglais, traduction par Bruno Menan du
groupe de travail APRIL trad-gnu )
Ici aux États-Unis, une grande partie de la communauté du
Logiciel Libre s'est passionnée ces derniers mois pour la saga en
cours du procès SCO contre IBM. Ce procès est passé, à cause d'une
large campagne de communication de SCO, d'un conflit entre deux
entreprises à propos d'une rupture de contrat à une remise en cause
de la GPL. SCO est même allé jusqu'à prétendre que la GPL est
inconstitutionnelle aux États-Unis.
Une telle affirmation est, bien entendu, dénuée de tout
fondement. La Constitution des États-Unis permet aux lois sur le
copyright (NdT. : le terme « copyright » a été maintenu car
celui de « droit d'auteur » ne recouvre pas exactement les mêmes
notions) « de favoriser le progrès de la science et des arts
utiles », ce qui est précisément ce que fait la GPL. En effet,
notre avocat-conseil, Eben Moglen, qui est également un éminent
professeur de droit à l'Université de Columbia, a confirmé qu'il
n'y a pas le moindre fondement juridique qui permette d'affirmer
que la GPL est inconstitutionnelle. La GPL utilise le copyright
d'une façon presque littérale pour développer une nouvelle idée. Il
se trouve qu'elle donne plus de droits et de permissions que
beaucoup d'autres licences de copyright, mais cela ne contredit pas
le fait que les détenteurs des droits, aux États-Unis et dans tous
les pays qui ont signé la Convention de Berne sur le copyright,
contrôlent les autorisations de copier, de modifier et de
distribuer les oeuvres par lesquelles ils s'expriment. Nous
choisissons seulement d'utiliser ces moyens de contrôle pour
favoriser la liberté plutôt que pour la restreindre.
Ce point de droit étant acquis, comment se fait-il que les
responsables de SCO cherchent à discréditer la GPL de façon si
flagrante ? Nous pensons qu'ils n'ont pas d'autre choix que de
le faire, puisqu'ils seront à terme déboutés de leurs réclamations
un peu confuses, et ceci à cause de la GPL elle-même.
SCO est propriétaire de Caldera, dont certains parmi nous se
souviennent puisque c'était un distributeur du système GNU/Linux.
Ce système était distribué au public par l'intermédiaire de leur
site FTP jusqu'à une date avancée de 2003, et il est toujours
accessible aux anciens clients de Caldera. Cette distribution
incluait le système d'exploitation GNU, avec le noyau appelé Linux.
Il était distribué à tout le monde selon les termes de la GPL.
Les dirigeants de SCO prétendent maintenant que le noyau appelé
Linux contient « quelque chose » qui leur appartient. Ils
affirment que des productions leur appartenant font partie de
Linux, tout en refusant de dire lesquelles. Pour notre part, nous
doutons que Linux contienne du code dont les droits
appartiendraient à SCO, mais supposons un instant que Linux
contienne bien des productions appartenant à SCO.
Si tel est le cas, alors les dirigeants de SCO eux-mêmes, par
l'intermédiaire de Caldera, ont distribué le code en question au
monde entier sous licence GPL. En faisant cela, ils ont accordé la
permission à tous ceux qui l'ont reçu de le copier à leur tour, de
le modifier et de le redistribuer selon les termes de la GPL.
Ainsi, même si SCO a des productions lui appartenant dans le noyau
appelé Linux, il a déjà accordé le droit aux utilisateurs et
développeurs de partager et de modifier ces programmes.
Mais, peut-être les responsables de SCO n'ont-il jamais eu
l'intention de tenir parole et de publier ces programmes selon la
GPL. Peut-être savaient-ils dès le début qu'ils reviendraient vers
IBM et la communauté pour les attaquer en dépit des autorisations
accordées. Si c'est le cas, alors SCO a lui-même violé la GPL en
créant un produit dérivé (leur code protégé ajouté à Linux) et en
distribuant l'ensemble qui en résultait tout en sachant
pertinemment que les utilisateurs n'auraient pas toutes les
autorisations garanties par la GPL. Ce serait une violation de le
Section 7 de la GPL, puisque SCO aurait distribué les programmes
sous licence GPL tout en sachant qu'une autre action priverait les
utilisateurs des droits que leur accordait la GPL.
On a beaucoup glosé sur SCO et les menaces qu'il fait planer sur
les logiciels libres. Et on n'a pas fini de le faire, tant que tout
ceci ne sera pas réglé. Cependant, nous, à la FSF, sommes fermement
convaincus que ce simple fait - la distribution par SCO selon la
GPL - rend cette affaire très simple. Peut-être IBM se verra-t-il
encore reprocher d'avoir rompu un contrat vis-à-vis de SCO (même si
nous n'y croyons pas non plus). Mais même si cela arrive, cela
concernera seulement IBM, et non pas toute la communauté du libre.
SCO va tenter de faire peur aux utilisateurs et aux développeurs de
logiciels libres, mais nous ne devons pas tenir compte de ces
attaques, parce que nous et notre communauté connaissons les droits
qui nous ont été accordés lorsque SCO nous a donné une copie du
noyau appelé Linux sous la licence GPL.
Bien entendu, au fil des développements de l'affaire, la FSF va
continuer à publier des informations sur la situation. Nous vous
recommandons de consulter régulièrement le dossier SCO de notre
site Internet http://www.fsf.org/philosophy/sco/ pour vous tenir au
courant de l'évolution de la situation. En attendant, nous ne
pouvons que vous inciter à expliquer aux utilisateurs de logiciels
libres qu'ils n'ont pas à s'inquiéter et que leurs droits sont
garantis grâce à la GPL.
Bradley
Kuhn (directeur exécutif de la Free Software Foundation
(FSF))
Lassée des accusations non étayées de SCO, Redhat
contre-attaque, dépose deux plaintes et lance un fonds « Open
Source Now » pour défendre les projets libres contre ce genre
d'attaque juridique (LinuxFr , Slashdot ). SCO annonce alors les tarifs qu'elle
compte imposer sur le noyau Linux (LinuxFr , Slashdot ). Et IBM en profite pour lui aussi
déposer plainte, en arquant notamment de violations de brevets sur
le logiciel (Linuxfr ,Slashdot ). La Free Software Foundation a fait
rajouter dans la dernière suite de compilateurs GCC sortie
récemment un README.SCO dans l'archive. Il évoque les
accusations de SCO et leur demande d'obliger le paiement des
licences, en violation de la GNU General
Public License . Malgré les demandes reçues par la FSF de ne
plus supporter SCO Unix avec GCC, et pour ne pas pénaliser les
utilisateurs de ce système, il a été choisi de conserver le
support, pour l'instant. Les utilisateurs de SCO Unix sont invités
à faire entendre leurs protestations auprès de SCO.
Nouvel épisode dans le rocambolesque feuilleton SCO : la société
montre enfin le code source incrimé, et dans la foulée, critique la
validité de la licence GNU GPL. La dépêche
collective sur LinuxFr évoque aussi les réponses variées de la
communauté du logiciel libre (B.
Perens , E.
Moglen , E. Raymond , l'équipe
Samba , etc) qui pilonnent la position de SCO (qui au passage
continue de diffuser et d'utiliser du code sous GPL...).
Pas une semaine sans que SCO ne soit sous les feux des
projecteurs. Entre une marche arrière évoquée dans le journal australien
The Age et un article sévère envers le PDG McBride dans The
Economist, SCO a aussi écopé d'une amende de
10.000 EUR évoquée par LinuxFr pour non respect d'une
injonction du tribunal en Allemagne suite à ses accusations non
étayées.
Toujours très en verve, SCO persiste dans ses accusations et
menace les entreprises utilisant le noyau Linux de leur envoyer
directement la facture (articles VNUnet et ZDNet ). Un historien d'Unix a émis des doutes sur les affirmations de paternité du code
défendues par l'entreprise. Eric Raymond a créé un outil libre pour
permettre la comparaison automatique des codes concernés. IBM a
renchéri en parlant de violation
de la General Public License (GPL) par SCO, et SGI, menacé d'un
retrait de licence UNIX, a
montré que, pour la partie le concernant, la comparaison des
sources prouve que cela ne concerne qu'une infime partie du code,
appartenant au domaine public, et ayant en plus disparu du noyau
Linux.
Samuel Dubus a relaté les propos de Linus Torvalds sur la
liste de diffusion du noyau Linux concernant les prétentions de SCO
: les fichiers incriminés « sont bien issus d'un travail original
des développeurs du noyau ». Marc Perron signale, toujours sur
LinuxFr, que « l'Open Source Development Lab (OSDL) prépare
une campagne de relations publiques pour contrer le FUD » (« Fear Uncertainty and Doubt »).
Jusqu'à présent, les logiciels sont protégés en Europe par le
droit d'auteur, au même titre que les autres oeuvres de l'esprit.
Cependant, sous la pression des États-Unis et de quelques
multinationales de l'informatique et des communications, l'Office
Européen des Brevets et la Direction Générale du Marché Intérieur
de la Commission Européenne souhaitent étendre le régime des
brevets aux logiciels. Le danger de cette évolution est que les
brevets logiciels ne protègent pas les logiciels eux-mêmes, mais
permettent de s'approprier les concepts sous-jacents, tels que les
algorithmes (ce que le programme fait), les formats de fichiers
(comment les données sont archivées), les protocoles de
communication (comment les programmes interagissent).
Enjeux économiques : alors que les tenants de la
brevetabilité expliquent avec aplomb que les brevets profitent aux
PME, toutes les études économiques indépendantes (aux États-Unis,
en Grande-Bretagne, ...) démontrent que les brevets logiciels
favorisent les grands groupes qui, à travers la constitution de
portefeuilles de brevets, peuvent se protéger de l'entrée sur le
marché de PME innovantes, en les attaquant sur l'utilisation de
techniques logicielles triviales dont ils détiennent les
brevets.
L'industrie du logiciel possède nombre de spécificités qui la
rendent différente des industries traditionnelles, et qui font que
le système des brevets ne peut s'appliquer au logiciel (...). Les
brevets logiciels sont un frein à la libre concurrence et à
l'innovation. L'industrie du logiciel a été innovante sans brevets
pendant des décennies, et l'introduction des brevets logiciels ne
pourrait donc se faire que ci ceux-ci prouvaient leur utilité en
favorisant globalement l'innovation de façon manifeste, ce qui
n'est justement pas le cas.
Enjeux sociétaux : (...) Les brevets logiciels, en
permettant l'appropriation de méthodes intellectuelles, sont un
contournement de la règle stipulant que les méthodes mathématiques
ne sont pas brevetables, et constituent donc une atteinte majeure à
l'universalité de la connaissance.
Enjeux stratégiques : l'irruption des brevets logiciels en
Europe permettrait aux États-Unis, en muselant la concurrence, de
régner en maître sur le marché des systèmes d'exploitation et des
applicatifs bureautiques. Compte tenu des failles de sécurité
sciemment entretenues de ces logiciels, cela contribuerait à
fragiliser toute l'infrastructure informationnelle européenne
vis-à-vis du cyber-terrorisme et de l'espionnage. (...)
Extraits de la « Note de synthèse en une page sur les enjeux pour
l'Europe de la brevetabilité du logiciel » de François Pellegrini de
l'Alliance
EuroLinux /Association Bordelaise des Utilisateurs de Logiciels
Libres (ABUL )
Le samedi 19 juillet de 18h à 18h30, sur France Culture,
l'émission « Science Frictions » portait sur les
brevets logiciels, avec comme invités Bernard Lang (INRIA, AFUL) et
André Warusfel (Paris V).
Gérald Sédrati-Dinet, en se basant sur une présentation précédente sur les brevets logiciels, a
publié un article sur le sujet « La face non patente des brevets logiciels » (critiques
des arguments pro-brevets, aspects sociaux ou sociétaux,
avantages/inconvénients de la brevetabilité du logiciel).
Le dernier numéro de Upgrade (« European Journal for
the Informatics Professional ») est dédié à l'EUCD, aux brevets sur
le logiciel, aux commons, etc.
Dennis Kucinich, l'un des neuf candidats aux primaires
démocrates aux États-Unis, a pris parti pour des « brevets publics » .
La SSLL IDEALX se prononce enfin contre les brevets logiciels qui « qui
menacerait l'indépendance technologique du Vieux Continent. »
Trois débats ont eu lieu sur LeMonde.fr autour des brevets sur
le logiciel, avec Me Alain Benssoussan , avocat, spécialiste du
droit des technologies avancées, Bernard Lang , chercheur à l'INRIA et Bertrand Warusfel , avocat et maître de
conférences à la Faculté de Droit Paris-V. Le premier a suscité
beaucoup de réactions dans la communauté (par exemple sur
LinuxFr , fsfe-france , et par B. Lang ).
Martin Winckler, chroniqueur de l'émission Odyssée sur France
Inter a été viré pour des raisons douteuses (dépêches LinuxFrench , LinuxFr et Transfert.net ). Il avait notamment fait trois
émissions sur le logiciel libre, la sécurité informatique et la
brevetabilité des logiciels.
01net a publié le 21 juillet un « Manuel
de l'apprenti-breveteur de logiciels » . Le Conseil d'Analyse
Économique, organisme français de réflexion et de conseil du
gouvernement, vient de rendre public un rapport qui porte sur la « propriété intellectuelle » et
qui traite entre autres des brevets logiciels. « Le système de
propriété intellectuelle par des brevets tel qu'il fonctionne
actuellement dans les pays développés est malade, singulièrement
aux États-Unis. (...) Et c'est ce système malade qu'on s'est mis en
devoir d'imposer au reste de la planète dans le cadre de l'OMC, par
les accords ADPIC. » Les commentaires sur LinuxFr sont néanmoins plutôt critiques. Les brevets sur
le logiciel sont sous les feux des projecteurs aux États-Unis en
raison d'un conflit majeur entre Microsoft et Intertrust .
Gilles Veillon a rédigé un tract sur les brevets librement diffusable (une
page A4). « Brevets logiciels ? Non, merci ! » répond aux questions
pourquoi, qui est concerné, où en est-on et que faire. On notera
aussi sur LinuxFr une dépêche sur une société ayant breveté
le streaming...
Un long fil de discussion est en cours sur la liste
fsfe-france sur la protection des logiciels par le droit d'auteur
(situation actuelle en Europe) ou par les brevets. Il a été lancé
par un juriste pro-brevets, ce qui donne lieu à des échanges
nourris d'avis divergents de part et d'autre. Sur la liste fsfe-discussion , Niall Douglas a publié
la lettre qu'il a envoyée à tous les députés irlandais et
anglais.
Une grande manifestation contre le projet de directive
européenne sur les brevets sur le logiciel est organisée à
Bruxelles le mercredi 27 août devant le Parlement. Plusieurs centaines de sites web ont été fermés en
soutien. Comme pour mieux illustrer, une dépêche de charlieecho sur
LinuxFr évoque une société états-unienne qui prétend détenir un
brevet sur le concept de « téléchargement payant » et
attaque trois sociétés européennes. Et la Foundation for a Free
Information Infrastructure (FFII) revient sur le dépôt par Amazon d'un brevet sur une
méthode d'achat en ligne.
Le numéro 15 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question de la campagne contre la directive européenne IP
Enforcement (« Campaign for an Open Digital Environment (CODE) »,
campagne pour un environnement numérique ouvert), des brevets sur
le logiciel, de la transposition finlandaise de la directive EUCD
sur le droit d'auteur (« European Union Copyright Directive), de
l'action antitrust contre Microsoft en Europe, de la responsabilité
des hébergeurs et des intermédiaires en France et des liens
profonds en Allemagne.
Pour mettre en garde contre la directive européenne sur la
brevetabilité du logiciel dont le vote était initialement prévu le
3 septembre, l'alliance Eurolinux.org et la Ffii.org (Foundation for a Free Information
Infrastructure) ont organisé une manifestation devant le Parlement européen. Elle s'est
aussi déroulé sur Internet avec la fermeture en protestation de
plus de 3000 sites web , dont en particulier les
sites d'Apache, de Debian, de Gimp, d'OpenOffice, de GNOME, de KDE
et de Mandrake. Un certain nombre de médias ont relayé l'information, notamment la télévision belge
RTBF et le quotidien français Libération . Dans la foulée, après les 230000 signataires
de la pétition Eurolinux et les nombreux scientifiques ayant
pris position contre la directive , c'est un
groupe d'économistes qui évoquent les dangers concernant « l'innovation, la
croissance et la compétitivité ». Conséquence, l'examen du texte
est repoussé au 22 septembre minimum sous l'impulsion des partis
politiques pris de doutes.
Le numéro 16 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question de porte dérobée dans un anonymiseur allemand, de la
manifestation contre les brevets sur le logiciel, et d'un test de
vote électronique au Danemark notamment.
La section nouvelles technologies du parti socialiste français a
publié un texte de Ludovic Pénet qui présente « certaines
évolutions techniques et réglementaires actuellement en cours
constituant de graves menaces pour la diversité culturelle et notre
capacité de communiquer librement. » Sont évoqués le logiciel
libre, le droit d'auteur, les biens communs, la gestion des droits
d'accès (DRM), les brevets, etc.
Pour ce numéro encore, une actualité chargée. Dominique Foray et
Jacques Mairesse ont publié un article sur « Le brevet, un corset
pour le logiciel » dans le quotidien français Libération. 01net
a
organisé un chat avec l'avocat Philippe Schmitt le 11, puis
toute une thématique (avec notamment les interviews de
Daniel Cohn-Bendit et d'Alain Madelin. Une conférence s'est déroulée le mercredi 17 septembre à
Bruxelles avec notamment Tim Berners-Lee, ainsi que des
représentants des pétitions des scientifiques et d'économistes
évoquées précédemment. Une manifestation à Strasbourg est prévue le mardi 23
septembre. ATTAC a fait un communiqué de presse sur son opposition aux
brevets sur le logiciel. François Pellegrini et Loïc Dachary ont
participé à une émission sur RFI . Des acteurs de l'édition
électronique en France se sont
opposés aux brevets logiciels. Le sénateur français René
Trégouët a présenté dans sa lettre sur « l'Internet,
l'informatique, les nouvelles technologies, les sciences de la vie,
l'économie et les sciences de la terre » la position du
gouvernement français. Jérémie Zimmermann a publié un mémoire de DESS sur le
thème des « Enjeux des "Brevets Logiciels" en Europe (Aspects
juridiques, techniques et économiques) ». François Pellegrini a
publié une analyse du rapport numéro 41 du Conseil d'Analyse
Économique français sur la « Propriété Intellectuelle ». Trois
confédérations de PME européennes se sont
opposées aux brevets sur le logiciel (CEA-PME, CEDI et ESBA,
soit environ 2 millions de PME), ainsi que le PDG de Renault et le Club informatique des grandes
entreprises françaises (CIGREF) , et l'organisation IANOA (industriels de l'Ethernet). Les
États-Unis ont réaffirmé leur soutien à des brevets sur le
logiciel en Europe.
Le numéro 17 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question de la directive européenne sur le droit d'auteur (EUCD),
de liberté d'expression, de brevets logiciels et de pourriel.
Les numéros 18 et 19 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits civiques
dans l'espace numérique) sont parus. Il y est notamment question de
la brevetabilité des logiciels, de l'affaire Verisign, de pourriel
et de carte d'identité électronique.
Les premières traductions du numéro IV-3 d'Upgrade (« European Journal for the
Informatics Professional »), consacré à l'EUCD, aux brevets sur le
logiciel et aux commons notamment, sont disponibles sur le site de l'APRIL : « Termes d'usage et
propriété pour l'immatériel : enclosures ou biens communs ? » par
Philippe Aigrain et Jesús M. González-Barahona, « L'économie
politique des biens communs » par Yochai Benkler, « Sur la
brevetabilité des inventions impliquant des programmes d'ordinateur
» par Alberto Bercovitz Rodríguez-Cano, « Pétition présentée au
Parlement européen concernant la proposition de directive sur la
brevetabilité des inventions impliquant des programmes d'ordinateur
» et « Le droit de lire » par Richard Stallman.
Suite au vote sur les brevets sur le logiciel en première
lecture au Parlement européen, le quotidien français Libération a
publié sur une double page un article de Michel Rocard intitulé « Belle victoire
européenne ». LinuxFr a diffusé une dépêche sur les positions du Royaume-Uni, qui veut
contourner le Parlement, du commissaire européen Bolkenstein, qui
s'insurge contre les amendements, et de Richard Stallman, qui
rappelle qu'il ne s'agit que du vote en première lecture. Pendant
ce temps, l'affaire Microsoft vs Eolas Technologies autour des
plugins web continue, avec une prise de position
du W3C (WorldWide Web Consortium) qui demande un réexamen de ce
brevet américain, ce que semble
souhaiter aussi l'Office américain des brevets (USPTO). La
Commission fédérale au commerce (Federal Trade Commission) prône
pour sa part une révision du système des brevets (avis sur la liste escape_l , articles ftc.gov et ZDNet ). Antoine Pitrou a écrit pour Libroscope un
article intitulé Vérités et contre-vérités sur les brevets logiciels sur
les coulisses du lobbying. Un ancien élu français a été
nommé à la tête de l'OEB (Office Européen des Brevets). Le
CEJEM (Centre d'Études Juridiques et Économiques du Multimédia) et
le DESS DMI (Droit du Multimédia et de l'Informatique) de
l'université ParisII/Panthéon ont organisé une conférence
sur la brevetabilité des logiciels . Concernant le vote
européen, la France semble vouloir temporiser en raison d'« une "différence
d'approche" entre la Commission et le Parlement européens ».
Les numéros 20 , 21 et 22 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits civiques
dans l'espace numérique) sont parus. Il y est notamment question de
la très controversée directive européenne IP Enforcement, de spam,
du Sommet Mondial sur la Société de l'Information (SMSI), de vote
électronique et des Big Brother Awards.
Le Conseil de l'Union Européenne a décidé de reporter
de plusieurs mois toute décision concernant la directive sur la
brevetabilité du logiciel. Cinq grandes entreprises européennes
(Nokia, Ericsson, Siemens, Philips et Alcatel) ont
écrit à la Commission Européenne pour se plaindre du texte de
la directive. Un certain nombre de brevets ont été
déposés par Microsoft et AOL sur la messagerie instantanée,
laissant entrevoir une futur guerre sur le sujet. Robin Milner,
membre de la Royal Society et détenteur d'un Turing Award, a déclaré à propos de l'extension de la
brevetabilité en informatique : « C'est terrifiant. C'est ridicule
et terrifiant en même temps. » Le journal américain Washington Post
a publié un article intitulé « Brevet sur du vent ou protection de sa propriété ?
» à propos des débats autour d'un brevet sur le diffusion de
son et de vidéo en ligne. L'avocat Olivier Iteanu s'est aussi élevé contre la brevetabilité du
logiciel.
L'ALDIL (Association Lyonnaise pour le Développement de
l'Informatique Libre ) lance les « fiches
libres » . Déjà disponibles, « Les
4 Libertés fondamentales » , «
Les Standards Ouverts » , «
Historique du Libre » et «
GNU/Linux » ; en préparation, « L'EUCD
» . La deuxième édition du Livret du
Libre est parue, regroupant « sur une vingtaine de pages le
partage de connaissances, le Libre, GNU, le copyleft, le Logiciel
Libre, les autres formes d'expression libre. Il parle un peu de
TCPA/ex-Palladium, des brevets logiciels, de DMCA/EUCD, et donne
quelques pistes pour se libérer au quotidien. » (dépêche
LinuxFr ). La FSF France a proposé un modèle de
contrat de travail orienté logiciel libre à dominante copyleft.
Michael Opdenacker a rappelé
sur LinuxFr un moyen de soutenir indirectement le libre : les
dons (déductibles des impôts) aux associations FSF France ou OFSET , ou à l'initiative EUCD.info . Enfin un
débat sur la liste interlug a été lancé par Antoine Nivard pour permettre la
création du structure de promotions des logiciels libres dans les
salons/expos.
Sur la liste de diffusion escape_l, un retour a été fait sur les questions posées au Parlement
français sur la directive européenne sur les brevets, avant et
après le vote en première lecture au Parlement européen.
(version originale en anglais, traduction par Cédric Corazza du
groupe de travail APRIL trad-gnu )
Le projet de directive de l'Union européenne COM 2003/046
« relative aux mesures et procédures visant à assurer le
respect des droits de propriété intellectuelle » - la
« IPR Enforcement Directive » - se positionne elle-même
entre la Directive sur les droits d'auteurs 2001/29/CE (la « EUCD » : European
Union Copyright Directive) et la prochaine Décision-cadre de
l'Union européenne relative aux sanctions pénales pour infraction
aux droits de propriété intellectuelle, qui est, en février 2004
dans les premières étapes de rédaction par la Direction générale
Justice et affaires intérieures de la Commission européenne. Alors
que tout le processus préparatoire pour cette directive - un livre
vert de la Commission (COM 1998 - 569; qui n'est plus disponible
sur Internet) suivie d'une procédure de consultation publique et de
nombreuses auditions à Bruxelles - était axée sur la notion de
contrefaçon et de piratage des biens, le projet de directive à
venir, sous l'influence de secteurs de l'industrie détenteurs de
droits, s'est rapidement transformé en un instrument destiné à être
utilisé contre le délinquant à petite échelle de tous les jours sur
une large étendue de droits de propriété intellectuelle, y compris
les droits sur les brevets, les concepts, les modèles, les marques
déposées et les espèces végétales.
Alors que le projet, monté par une unité de la Direction
générale Marché intérieur de la Commission, avec des vues déjà
extrémistes, limite le champ d'application de telles infractions à
des fins commerciales et/ou provoquant des dommages significatifs,
le rapport déposé par la Commission juridique et du
marché intérieur (JURI) du Parlement européen, sous l'influence de
son rapporteur Janelly Fourtou, a supprimé cette limitation,
rendant la Directive applicable à toutes sortes d'infractions, en
particulier celles commises par les utilisateurs de réseaux point à
point (P2P) et les gens qui copient des CD musicaux et des DVD. Mme
Fourtou a un intérêt particulier pour de fortes sanctions pour les
infractions aux droits de propriété intellectuelle : son mari,
Jean-René Fourtou, est le PDG du géant de la musique Vivendi
Universal, le plus gros détenteur mondial de droits de propriété
intellectuelle.
Le Conseil européen, qui doit être d'accord avec le Parlement
européen sur le texte final, a dans son Projet de résolution commune adopté les propositions du
Parlement où ils élargissaient le champ d'application -
c'est-à-dire l'extension aux infractions commises pour
l'utilisation privée et ne causant pas de préjudice - et a ajouté
quelques dégradations de normes légales de son cru. Les deux
versions sont, en février 2004, en discussion dans une série de
réunions tripartites entre le rapporteur du Parlement, le
shadow-rapporteur et le Conseil, ainsi qu'au sein du Groupe de
travail sur la propriété intellectuelle du Conseil. Les
propositions les plus problématiques semblent être :
-
l'étendue (Article 2) : le Conseil, confronté à un conflit
interminable au sujet de la liste des droits de propriété
intellectuelle à laquelle devrait se référer la Directive, a décidé
de simplifier les choses en se référant à « toute atteinte à
des droits de propriété intellectuelle ». Comme le terme
« droits de propriété intellectuelle » n'est défini ni
dans la législation européenne, ni dans la plupart des législations
nationales, cela permet d'ouvrir le champ d'application à l'infini.
Par exemple, dans quelques États-Membres de l'Union européenne, les
informations confidentielles sont considérées comme des droits de
propriété intellectuelle. Par conséquent, cette Directive pourrait
être utilisée pour sévir contre les journalistes ou médias qui
publieraient des documents secrets. D'autres problèmes sont créés
par l'inclusion des brevets, qui sont soumis à un régime totalement
différent des autres droits de propriété intellectuelle. Les
revendications de brevets sont souvent de longues discussions
techniques et il serait totalement disproportionné de soumettre la
partie accusée dans une telle revendication à des mesures comme
l'injonction Mareva, les ordonnances Anton Pillar (voir ci-dessous)
ou même des sanctions pénales.
-
le champ d'application (Article 2) : la suppression de la
limitation initiale de la Commission aux infractions commises à des
fins commerciales ou provoquant un préjudice significatif change
totalement la lettre de la directive, en la transformant en un
instrument contre des pratiques qui sont rentrées dans les usages.
Néanmoins, il semble que ce point ne soit pas contesté entre le
Parlement européen et le Conseil.
-
l'introduction des injonctions Mareva (Article 11) : des
saisies pour assurer des indemnités avant même qu'une décision ne
soit rendue sur une affaire sont rares dans la plupart des systèmes
juridiques européens, et il pourrait y avoir des abus, à la manière
des ordonnances Anton Pillar.
-
Enfin, l'introduction de témoins anonymes dans les affaires de
droits de propriété intellectuelle, comme l'a suggéré le rapporteur
dans son amendement introduisant l'Article 3a, introduirait un
instrument si redoutable d'un point de vue juridique, que des
États-Membres se sont abstenus de l'introduire, même dans des
affaires de terrorisme.
Andreas
Dietl, Foundation for information Policy Research (FIPR) /
European Digital
Rights (EDRi)
Passé plutôt inaperçue, la Commission européenne a proposé le 30
janvier 2003 une directive « IP enforcement » visant à renforcer
le combat contre la contrefaçon, insistant fortement sur les
systèmes techniques de protection. Diverses associations (dont
l'Alliance Eurolinux), juristes et spécialistes de la sécurité
informatique (comme Ross Anderson) évoquent « un texte légal
liberticide de plus. » .
Le numéro 14 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question de RFID (Radio Frequency Identifiers), de P2P (réseaux
pairs à pairs), du menaçant projet de directive « IP enforcement »,
du rapport du CSPLA (Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire
et Artistique) français pour la surveillance des internautes, de la
loi anti-jeux vidéos grecque et de nouveaux comptes-rendus sur
l'intersession du SMSI (Sommet Mondial sur la Société de
l'Information).
Ce projet européen de lutte contre la contrefaçon est toujours
très critiqué : « le DMCA, en pire » sur LinuxFr et « une menace pour la concurrence et la
liberté » pour Ross
Anderson . IP Justice (organisation internationale pour une «
propriété intellectuelle » juste) vient de sortir un communiqué de presse contre la directive, décrivant ses
travers. Il présente la lettre adressée la commission juridique européenne, qui
a été cosignée par de nombreuses associations dont l'EDRi, ANSOL,
AEL, AFUL, APRIL, etc.
Le numéro 15 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question de la campagne contre la directive européenne IP
Enforcement (« Campaign for an Open Digital Environment (CODE) »,
campagne pour un environnement numérique ouvert), des brevets sur
le logiciel, de la transposition finlandaise de la directive EUCD
sur le droit d'auteur (« European Union Copyright Directive), de
l'action antitrust contre Microsoft en Europe, de la responsabilité
des hébergeurs et des intermédiaires en France et des liens
profonds en Allemagne.
La société Première Macrovision a été la première à faire usage de la
transposition de la directive européenne sur le droit d'auteur
(EUCD) en Allemagne. La radio France Culture a consacré
une semaine de son émission « Les chemins de la connaissance »
au droit d'auteur en rapport avec les nouvelles technologies. Et on
reparle encore de la proposition de directive IP Enforcement
vivement critiquée , y compris par les grands éditeurs
propriétaires. Voir aussi l'analyse de la proposition par Philippe Aigrain
sur la liste escape_l.
Les numéros 20 , 21 et 22 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits civiques
dans l'espace numérique) sont parus. Il y est notamment question de
la très controversée directive européenne IP Enforcement, de spam,
du Sommet Mondial sur la Société de l'Information (SMSI), de vote
électronique et des Big Brother Awards.
Le numéro 23 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question (encore) de la très controversée directive européenne « IP
Enforcement », de vote électronique douteux et du procès en appel
Jon « DeCSS » Johansen.
Le numéro 24 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question du Sommet Mondial sur la Société de l'Information et du
projet de directive européen IP Enforcement.
9
janvier 2003 . « L'initiative EUCD.INFO a remis au Ministère de la Culture une
analyse
détaillée des graves conséquences sociales et économiques de la
directive du 22 mai 2001 relative au droit d'auteur et aux droits
voisins (aussi appelée EUCD). De nombreux problèmes, jusqu'alors
ignorés, pourront ainsi être pris en compte durant le travail
législatif. La transposition de l'EUCD en droit français suscite
l'inquiétude générale par les menaces qu'elle fait peser sur la
copie privée. »
18
janvier 2003 . « John Perry Barlow, co-fondateur de
l'EFF met la France
en garde contre les menaces d'une législation interdisant la copie
privée dans les faits. "Voila quatre ans que nous subissons aux
États-Unis les effets pervers du DMCA ", prévient-il,
"Comme l'avant-projet de loi proposé par le ministère de la culture
français ne diffère guère de notre DMCA, il est à craindre qu'il ne
puisse pas protéger les intérêts des auteurs ou des titulaires de
droits mais serve, au contraire, à asseoir une domination durable
des majors et des éditeurs. Aux États-Unis le fair use est victime
du DMCA mais vous pouvez encore sauver la copie privée en
France. »
9
mai 2003 . « L'initiative EUCD.INFO a analysé le projet de loi qui aurait été rédigé le 4 avril 2003 par
le Ministère de la Culture afin de transposer la directive du 22
mai 2001 relative au droit d'auteur et aux droits voisins (aussi
appelée EUCD). En dépit des vives protestations soulevées par
l'avant-projet de loi rédigé en décembre 2002, le projet de loi
surenchérit en ajoutant le traçage des oeuvres aux menaces qui
pèsent sur l'avenir de la copie privée. »
24
juin 2003 . « L'initiative EUCD.INFO publie une analyse concluant que le droit français protège
d'ores et déjà les mesures techniques. Alors que le Ministère de la
Culture travaille sur un avant projet de loi très controversé , cette analyse
remet en cause la pertinence de la stratégie adoptée pour
transposer la directive européenne du 22 mai 2001. Il est démontré
que des modifications hasardeuses du droit d'auteur ayant pour
effet de menacer la copie privée ne sont pas justifiées. »
11
septembre 2003 . « Le guide
publié par FIPR
révèle que les citoyens européens pourraient se voir interdire de
nombreuses activités des plus banales lorsque la directive
européenne sur le droit d'auteur (EUCD) sera inscrite dans la loi.
Transférer des chansons depuis un CD contenant une protection
anti-copie vers un baladeur ou un ordinateur pourrait devenir
illégal, tout comme regarder un DVD sur un ordinateur fonctionnant
avec GNU/Linux. »
Extraits de communiqués de presse de l'initiative EUCD.info
Le dernier numéro de Upgrade (« European Journal for
the Informatics Professional ») est dédié à l'EUCD, aux brevets sur
le logiciel, aux commons, etc.
Le numéro 13 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question de RFID, des technologies de protection de la vie privée
et de la lutte contre le spam en Europe, et des plaintes contre les
CD audio « défectueux » en France.
Le numéro 14 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question de RFID (Radio Frequency Identifiers), de P2P (réseaux
pairs à pairs), du menaçant projet de directive « IP enforcement »,
du rapport du CSPLA (Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire
et Artistique) français pour la surveillance des internautes, de la
loi anti-jeux vidéos grecque et de nouveaux comptes-rendus sur
l'intersession du SMSI (Sommet Mondial sur la Société de
l'Information).
États-Unis, Danemark, Espagne, Suède, France, etc. Partout les
majors de la musique et du cinéma passent à
l'attaque contre les réseaux P2P (voir aussi plus haut
l'EDRI-gram 14), et essaient de faire passer des lois pour protèger
leurs positions (EUCD, criminalisation du P2P, etc), menaçant
notamment la copie privée et favorisant les monopoles.
Wouter Vanden Hove s'interroge sur la liste fsfe-discussion sur les redevances perçues
au titre de la copie privée (le fil de discussion évoque les lois
dans différents pays européens), y compris lorsqu'il est question
de cédéroms de logiciels libres, et se demande si les associations
de défense du logiciel libre ne devraient pas prétendre à une
partie des sommes récoltées.
Le numéro 15 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question de la campagne contre la directive européenne IP
Enforcement (« Campaign for an Open Digital Environment (CODE) »,
campagne pour un environnement numérique ouvert), des brevets sur
le logiciel, de la transposition finlandaise de la directive EUCD
sur le droit d'auteur (« European Union Copyright Directive), de
l'action antitrust contre Microsoft en Europe, de la responsabilité
des hébergeurs et des intermédiaires en France et des liens
profonds en Allemagne.
Les mesures techniques de protection sur les CD audio, un des
points problématiques dans la transposition en droit français de la
directive européenne sur le droit d'auteur (EUCD ), font une nouvelle fois
l'actualité juridique grâce à l'association UFC-Que Choisir qui a
eu gain de cause face à EMI Music France, pour cause de
vice caché. LinuxFr évoque aussi l'affaire
précédente où l'association CLCV obtenait une condamnation de
la même société pour défaut d'information et tromperie.
Le Forum des droits sur l'internet (FDI) organise le 10 septembre un débat public à la Fnac
Digitale (sic) sur le thème de la musique en ligne, avec le
Ministre de la culture, des fournisseurs d'accès, le président
d'Apple et le collectif EUCD.info . Il est possible de soumettre des questions en
ligne.
Pour cause de Digital Millenium Copyright Act (DMCA), le moteur
de recherche Google doit
censurer ses résultats. Google semble avoir trouvé une parade
astucieuse en citant explicitement les résultats censurés. D'un
autre côté, la cour suprême de Californie a cassé le
jugement rendant légal la publication du logiciel deCSS
permettant la lecture des DVD sous les systèmes alternatifs comme
GNU/Linux, précédemment attaqué au nom du DMCA.
Un rapport ministériel propose de créer une architecture de
soutien aux projets collaboratifs développés par les établissements
scolaires. Le projet, intitulé Proxima, devra reposer sur « des
systèmes ouverts et interopérables qui respectent l'architecture
d'échange de l'Internet ». Le rapport épingle l'EUCD et le
DMCA.
La section nouvelles technologies du parti socialiste français a
publié un texte de Ludovic Pénet qui présente « certaines
évolutions techniques et réglementaires actuellement en cours
constituant de graves menaces pour la diversité culturelle et notre
capacité de communiquer librement. » Sont évoqués le logiciel
libre, le droit d'auteur, les biens communs, la gestion des droits
d'accès (DRM), les brevets, etc.
Pendant qu'un sénateur américain fait des propositions de loi pour obliger à passer par
un juge pour utiliser le DMCA (Digital Millenium Copyright Act) et
pour signaler clairement la présence de DRM (Digital
Rights/Restrictions Management) sur les CD, l'entreprise SideSpace
annonce une interface de DRM pour le format libre
Ogg/Vorbis. Le regroupement des éditeurs propriétaires BSA
(Business Software Alliance) a produit une étude vantant le DRM.
Le numéro 17 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question de la directive européenne sur le droit d'auteur (EUCD),
de liberté d'expression, de brevets logiciels et de pourriel.
Le FIPR (Foundation for Information Policy Research) a publié un
rapport sur la directive, qui a d'ailleurs donné matière
a un communiqué de presse de l'initiative EUCD.info : « les
citoyens européens pourraient se voir interdire de nombreuses
activités des plus banales lorsque la directive (...) sera inscrite
dans la loi. » Jean-Baptiste Soufron a donné
son analyse de la transposition en Allemagne. « Le
contournement de mesures techniques est donc désormais une
infraction en soi mais le contournement de mesures techniques pour
permettre la copie privée n'est pas considéré comme une infraction.
De plus, certains droits du public devront être assurés par les
éditeurs et ceux-ci devront garantir l'information du public. »
ZDNet fait le point sur les transpositions déjà
réalisées.
Le Forum des droits sur l'internet (FDI) a organisé
un débat le 10 septembre à Paris sur le thème « Internet :
menace ou opportunité pour l'industrie musicale ? », avec notamment
le ministre de la culture Jean-Jacques Aillagon. L'enregistrement
vidéo est disponible sur le site du FDI . EUCD.info était représentée par
Christophe Espern. a aussi publié un bilan. Un bilan a été fait sur
la liste fsfe-france .
La société Première Macrovision a été la première à faire usage de la
transposition de la directive européenne sur le droit d'auteur
(EUCD) en Allemagne. La radio France Culture a consacré
une semaine de son émission « Les chemins de la connaissance »
au droit d'auteur en rapport avec les nouvelles technologies. Et on
reparle encore de la proposition de directive IP Enforcement
vivement critiquée , y compris par les grands éditeurs
propriétaires. Voir aussi l'analyse de la proposition par Philippe Aigrain
sur la liste escape_l.
Les premières traductions du numéro IV-3 d'Upgrade (« European Journal for the
Informatics Professional »), consacré à l'EUCD, aux brevets sur le
logiciel et aux commons notamment, sont disponibles sur le site de l'APRIL : « Termes d'usage et
propriété pour l'immatériel : enclosures ou biens communs ? » par
Philippe Aigrain et Jesús M. González-Barahona, « L'économie
politique des biens communs » par Yochai Benkler, « Sur la
brevetabilité des inventions impliquant des programmes d'ordinateur
» par Alberto Bercovitz Rodríguez-Cano, « Pétition présentée au
Parlement européen concernant la proposition de directive sur la
brevetabilité des inventions impliquant des programmes d'ordinateur
» et « Le droit de lire » par Richard Stallman.
Le député socialiste français Didier Mathus a fermement
défendu la copie privée, tancé les multinationales de l'édition
musicale, aux « pratiques de ces Dark-Vador du cash-flow » qui
chacune cherchent à « accroître leur pactole » et propose d'«
imposer aux multinationales le respect du droit et de la loi ».
L'ALDIL (Association Lyonnaise pour le Développement de
l'Informatique Libre ) lance les « fiches
libres » . Déjà disponibles, « Les
4 Libertés fondamentales » , «
Les Standards Ouverts » , «
Historique du Libre » et «
GNU/Linux » ; en préparation, « L'EUCD
» . La deuxième édition du Livret du
Libre est parue, regroupant « sur une vingtaine de pages le
partage de connaissances, le Libre, GNU, le copyleft, le Logiciel
Libre, les autres formes d'expression libre. Il parle un peu de
TCPA/ex-Palladium, des brevets logiciels, de DMCA/EUCD, et donne
quelques pistes pour se libérer au quotidien. » (dépêche
LinuxFr ). La FSF France a proposé un modèle de
contrat de travail orienté logiciel libre à dominante copyleft.
Michael Opdenacker a rappelé
sur LinuxFr un moyen de soutenir indirectement le libre : les
dons (déductibles des impôts) aux associations FSF France ou OFSET , ou à l'initiative EUCD.info . Enfin un
débat sur la liste interlug a été lancé par Antoine Nivard pour permettre la
création du structure de promotions des logiciels libres dans les
salons/expos.
Loïc Dachary, de l'Initiative EUCD.info, a fait sur la liste
fsfe-france un bilan du colloque « European Copyright Meeting
» qui a réuni les associations qui recherchent une application
équitable de la directive EUCD. Les débats ont aussi porté sur la
directive « IP Enforcement ». On trouvera d'ailleurs un état des lieux concernant cette dernière sur la
liste escape_l. Sur la question de la copie privée, l'association
française de consommateurs UFC-Que Choisir a décidé de passer à
l'action contre les CD « protégés ». Les enregistrements de la
conférence sur le thème des biens communs informationnels du 4
décembre à l'Assemblée Nationale française sont désormais disponibles .
France Televisions publie sur son site un dossier sur la
transposition de la directive européenne sur le droit d'auteur et
sur la copie privée. Sur ce dernier sujet justement, «
l'association belge de défense des consommateurs Test-Achats
a annoncé mercredi qu'elle introduisait un
recours en justice contre quatre géants de l'industrie du disque,
estimant illégal que leur système anti-piratage sur les CD audio
empêche d'effectuer des copies à titre privé. »
<< Le code fait loi,
l'architecture est politique >> - Lawrence
Lessig
En 2003, le processus de transposition de la directive
européenne EUCD (European Union Copyright Directive) s'est
poursuivi à travers toute l'Europe [1]. Découlant d'un traité OMPI
signé en 1996, tout comme son équivalent américain, le DMCA
(Digital Millenium Copyright Act), l'EUCD rend illégal le
contournement de mesures techniques permettant de contrôler
l'utilisation d'une oeuvre ou d'un objet protégé par le droit
d'auteur. Schématiquement, et à terme, cela revient à interdire la
divulgation d'informations permettant d'accéder à un DVD Disney
sans passer par des logiciels certifiés par Microsoft, et sans
s'être authentifié auprès d'un serveur distant accrédité par
Verisign.
Dans les États membres ayant déjà transposés l'EUCD, des
sociétés comme Sony[2] ou Macrovision[3] ont immédiatement cherché
à faire appliquer la directive, avec plus ou moins de succès,
tandis que, à la Commission Européenne, sous la conduite de la
député européenne Janely Fourtou (PPE/UDF), la commission JURI
adoptait un projet de directive dit de "renforcement des droits de
propriété intellectuelle" [4]. Bien que retouché plusieurs fois car
ayant déclenché de vives polémiques à chaque apparition, le projet
de directive proposé par la commission JURI reste particulièrement
répressif. Il a été vivement critiqué par la CNIL allemande car
inaugurant notamment l'ère des RFID (étiquettes électroniques)
protégées légalement [5].
Aux États-Unis, le DMCA a encore fait parler de lui [6] et de
nouvelles législations, les Super-DMCA, ont été adoptés par
plusieurs états américains [7]. Les Super-DMCA interdisent au
public d'utiliser ou de faire connaître des périphériques non
autorisés par le fournisseur d'un contenu en ligne, ou ceux
permettant de communiquer ce contenu à un tiers de façon anonyme.
Parallèlement, à Washington, sous la pression du syndicat de
l'industrie du film (MPAA) et des grands groupes de communication,
qui dévoilent là l'objectif final des Super-DMCA, la FCC (Federal
Communications Commission) entend imposer à toute l'industrie de
l'informatique et de l'électronique grand public le respect absolu
des conditions de licence intégrées dans les contenus diffusés sur
un réseau filiaire ou hertzien (broadcast flag). Cela revient à
bannir du sol américain tout périphérique ou logiciel permettant de
ne pas en tenir compte.
Et pendant ce temps là, à Genève, les discussions se
poursuivaient sur le traité OMPI dit des « casters », ni
plus, ni moins qu'un Super-DMCA à l'échelle mondiale [9]. S'il est
signé par l'Union Européenne, ce traité donnera lieu à une
directive qui sera transposée en France dans les dix ans à venir.
Le super-EUCD, le broadcast flag européen, est donc déjà dans les
tuyaux.
Dans les prochaines années, voire dans les prochains mois, les
auteurs et les utilisateurs de logiciels libres vont donc être
confrontés de plus en plus à une aberration juridique, à une
entorse flagrante à la libre concurrence, à la liberté d'expression
et aux droits du public : la protection par le secret
d'informations essentielles à l'interopérabilité, l'interdiction de
publier un code source permettant d'accéder à un contenu protégé
par une mesure technique, l'obligation faite au consommateur
d'utiliser une technologie propriétaire unique déterminée par le
producteur ou le diffuseur du contenu, et destinée à contrôler les
actes du public dans la sphère privée.
Si la Norvège avait eu une loi reprenant les termes du projet de
loi français transposant l'EUCD, il n'est pas dit que Jon Johansen,
l'un des auteurs de DeCSS, aurait été reconnu innocent [10]. Il y
aurait eu en tout cas beaucoup plus de matière pour le faire
condamner, bien qu'il n'est souhaité que lire un DVD sous GNU/Linux
et permettre à d'autres de faire de même.
La vision cauchemardesque où le code source ouvert et
l'ingénierie inverse à des fins d'interopérabilité seraient bannis
par la loi, où le PC deviendrait une boîte fermée, louée à l'année,
comparable à un compteur ultra-sécurisé, calculant la consommation
culturelle au débit comme d'autres le font pour l'eau, ne deviendra
bien sûr complète réalité que si la résistance de Phillips, Sony,
Thomson et consorts, ne met pas un terme aux ambitions de
Microsoft, d'Adobe et de Macrovision sur le marché de la DRM [11],
en provoquant par exemple son auto-destruction par absence
d'interopérabilité [12]. Elle ne se confirmera que si l'Europe, la
Chine, l'Inde, le Brésil et les autres plient face aux
représentants américains relayant à la Commission Européenne, à
l'OMC et à l'OMPI, les positions d'Hollywood et du BSA, le syndicat
des grands éditeurs de logiciels propriétaires [13]. Et finalement,
à l'échelon national, elle ne se concrétisera que si le
gouvernement et les parlementaires ne font pas leur travail de
filtrage, et que si le juge, en dernier recours, ne pallie pas aux
errements du politique, en utilisant toutes les armes à sa
disposition.
Mais surtout, cette société de l'information ultra-sécuritaire,
où la culture deviendrait un bien privé, clôturé, rendu
volontairement inaccessible au plus grand nombre, où la censure et
l'obscurantisme seraient utilisés pour permettre à quelques
monopoles de régner sans partage, ne pourra se réaliser que si la
communauté du logiciel libre, et plus largement toute la société
civile, ne se mobilise pas suffisamment et n'affirme pas haut et
fort son rejet sans nuance de telles perspectives. L'âge de
l'accès, le XXIème siècle, doit être celui des Lumières
électroniques, pas celui du totalitarisme logiciel protégé par la
loi. [14]
-
1 - État de la transposition de l'EUCD en Europe
http://wiki.ael.be/index.php/EUCD-Status
-
2 - Application de l'EUCD en Italie : Sony débouté, la PS2
libérée
http://ipjustice.org/media/release20040112_en.shtml
-
3 - Macrovision invoque l'EUCD en Allemagne et au
Royaume-Uni
http://linuxfr.org/2003/10/14/14219.html
http://news.zdnet.co.uk/business/legal/0,39020651,39145882,00.htm
-
5 - La directive IP Enforcement - (Résumé et nombreux liens)
http://listes.samizdat.net/wws/arc/escape_l/2003-12/msg00026.html
-
5 - La Cnil allemande s'élève contre la directive Fourtou
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39140024,00.htm
-
6 - Le DMCA fait encore parler de lui
http://www.transfert.net/a9584
http://www.wired.com/news/business/0,1367,61232,00.html?tw=wn_tophead_3
http://linuxfr.org/2003/08/27/13743.html
-
7 - Les super DMCA
Le point par l'EFF (Electronic Frontier Foundation) :
http://www.eff.org/IP/DMCA/states/
Suivi détaillé d'un Super DMCA (Tennessee) : http://tndf.net/
Compte-rendu instructif : http://tndf.net/tndf/documents/20031028_hearingnotes_tc.htm
-
8 - FCC et broadcast flag
http://yro.slashdot.org/yro/03/11/05/0113226.shtml?tid=103&tid=126&tid=129&tid=188&tid=99
http://listes.samizdat.net/wws/arc/escape_l/2003-11/msg00040.html
-
9 - Le traité des casters
http://listes.samizdat.net/wws/arc/escape_l/2003-11/msg00005.html
-
10 - Jon Johansen reconnu innocent
http://www.zdnet.fr/actualites/technologie/0,39020809,39134548,00.htm
-
11 - Philips et Sony en guerre contre Microsoft
http://www.theregister.co.uk/content/4/34725.html
-
12 - Interopérabilité : l'Arlésienne du DRM
http://eucd.info/ddm.fr.php
-
13 - Le BSA fait barrage à l'OMPI
http://linuxfr.org/2003/08/27/13741.html
-
14 - Le droit de lire - Richard M. Stallman
http://www.gnu.org/philosophy/right-to-read.fr.html
Christophe
Espern (Initiative EUCD.info )
La section nouvelles technologies du parti socialiste français a
publié un texte de Ludovic Pénet qui présente « certaines
évolutions techniques et réglementaires actuellement en cours
constituant de graves menaces pour la diversité culturelle et notre
capacité de communiquer librement. » Sont évoqués le logiciel
libre, le droit d'auteur, les biens communs, la gestion des droits
d'accès (DRM), les brevets, etc.
Pendant qu'un sénateur américain fait des propositions de loi pour obliger à passer par
un juge pour utiliser le DMCA (Digital Millenium Copyright Act) et
pour signaler clairement la présence de DRM (Digital
Rights/Restrictions Management) sur les CD, l'entreprise SideSpace
annonce une interface de DRM pour le format libre
Ogg/Vorbis. Le regroupement des éditeurs propriétaires BSA
(Business Software Alliance) a produit une étude vantant le DRM.
<< Ce n'est pas la fin, ni même
le commencement de la fin, mais peut-être la fin du
commencement >> (Winston Churchill, fin 1942)
À Munich , en Asie , au sein de
Ministères les déploiements de solutions libres commencent à
faire beaucoup moins rire...
Les terrains d'affrontement seront nombreux : le Parlement
Européen, avec la question des brevets logiciels , le Sommet
Mondial pour la Société de l'Information et quelques jours plus tôt
le Sommet mondial des villes qui mentionne le développement de
logiciels libres dans la proposition 35 de son plan
d'action , enfin l'accord-cadre Microsoft-Éducation Nationale
qui provoque une réaction
rapide . Sur tous les théâtres d'opération, le pire est
évité.
C'est que la prise de conscience se fait jour plus nettement de
la mutualisation nécessaire, en particulier justement dans le
domaine où l'argent public pourrait ne payer qu'une fois: celui du
développement de logiciels libres métiers. En témoignent les
adhésions à l'Adullact et la naissance aux RMLL
de Metz de ce qui deviendra le consortium Mutualibre ; mais
aussi l'arrivée de documents concrets dans le domaine des
migrations: migration bureautique avec le mémoire de Frédéric Labbé , migration tout court
avec le guide de migration IDA traduit en quelques semaines.
L'année 2003 voit aussi des libérations de code sur fonds publics. En
janvier, c'est la mise en ligne de code-aster (EDF),
c'est l'ouverture d'adullact.net , les collectivités (Lille ) et les administrations (Agora, SIG) partagent le
logiciel:-)
François
Élie (président de l'ADULLACT , Association des Développeurs et
Utilisateurs de Logiciels Libres dans l'Administration et les
Collectivités Territoriales)
Le Comité interministériel pour la société de l'information
français a publié le 10 juillet 2003 une liste de mesures pour « construire une
"République numérique", permettant un accès de tous à des
technologies conçues comme le vecteur de nouvelles solidarités »,
qui ont soulevé un certain nombre de questions parmi la communauté
du logiciel libre, notamment sur le choix des éditeurs et industriels présents .
Vu dans le bulletin n°5 du 14 juillet de l'Association des
Développeurs et des Utilisateurs de Logiciels Libres pour les
Administrations et les Collectivités Territoriales (ADULLACT ), « La CUDL
(Communauté Urbaine de Lille) vient de prendre une délibération
tout à fait extraordinaire : la libération des développements
internes. Les applications APACS (un outil de numérisation de
plans) GEODOC (un système de diffusion sur le web de données
cartographiques) et FRUIT (outil de consultation de données
géographiques) seront mises en GPL ».
Un article de la BBC, et une annonce sur Slashdot pour expliquer
que le Programme de Nations Unies pour le Développement a
formé des fonctionnaires afghans à GNU/Linux.
La suite de travail collaboratif ("groupware") libre commandée
par le gouvernement fédéral allemand en septembre 2002 vient de
paraître . Baptisée Kolab , elle est basée sur l'environnement KDE.
Le quotidien français Libération a publié en date du 22 juillet un article de Florent
Latrive en pleine page sur les logiciels libres et Linux en
particulier qui sont plébiscités par les administrations.
EGOVOS est un cycle de conférences dédié aux logiciels
libres/opensource, aux standards et à l'interopérabilité dans les
administrations. Les deux premières sessions se sont tenues aux
États-Unis et la 3ème aura lieu
à Paris au siège de l'UNESCO du 24 au 26 novembre 2003. Il est
possible de soumettre des articles.
Newsforge a publié un article de Robin « Roblimo » Miller expliquant pourquoi
les gouvernements devraient imposer dans leurs spécifications la
liberté du logiciel.
La Chine, la Corée du Sud et le Japon étudient une alternative à MS Windows suite aux récentes
proliférations de virus. Ils signeraient un accord pour développer
conjointement un système d'exploitation libre, fiable et bon
marché.
Un rapport ministériel propose de créer une architecture de
soutien aux projets collaboratifs développés par les établissements
scolaires. Le projet, intitulé Proxima, devra reposer sur « des
systèmes ouverts et interopérables qui respectent l'architecture
d'échange de l'Internet ». Le rapport épingle l'EUCD et le
DMCA.
La section nouvelles technologies du parti socialiste français a
publié un texte de Ludovic Pénet qui présente « certaines
évolutions techniques et réglementaires actuellement en cours
constituant de graves menaces pour la diversité culturelle et notre
capacité de communiquer librement. » Sont évoqués le logiciel
libre, le droit d'auteur, les biens communs, la gestion des droits
d'accès (DRM), les brevets, etc.
La Bulgarie a organisé le 14 septembre une fête autour du
logiciel libre, baptisée OpenFest , sous l'égide du président bulgare
Georgi Parvanov. Les objectifs étaient d'en faire la promotion, de
le défendre et de prévenir les menaces comme les brevets sur le
logiciel.
L'organisation pour le logiciel libre dans l'éducation et
l'enseignement OFSET s'associe avec l'UNESCO pour produire une version
internationale de sa distribution GNU/Linux FREEDUC, qui contient «
diverses applications (...) choisies en fonction de leurs
pertinences, qualités ergonomiques et adéquations avec les métiers
de l'enseignement. »
L'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI)
avait planifié puis annulé une réunion sur une « approche ouverte »
(cf numéros précédents 0, 1, 4 et 5). Signataire de la lettre
ouverte à l'OMPI (cf numéro 1), le prix Nobel d'économie Joseph
Stiglitz a accordé une entrevue à Florent Latrive , diffusée sur la
liste escape_l .
L'état australien de Canberra a
décidé de privilégier les logiciels libres autant que possible
dans son administration. Côté matériel libre, la firme de
Minneapolis Silicore a choisi
de placer sous licence LGPL (Lesser General Public License) son
microcontrôleur SLC1657. L'initiative Interchange of Data between
Administrations (IDA) de la Commission Européenne a mis en place un
observatoire des technologies FOSS (« Free and
Open Source Software »).
Tristan Nitot a annoncé sur LinuxFr que le libraire Eyrolles a
opté pour le système de gestion de base de données libre Postgresql
pour son site marchand, qui au passage a été refait en conformité
avec les standards du W3C. Déjà évoquée dans notre neuvième numéro , la migration vers OpenOffice.org du
gouvernement israélien est confirmée sur ZdNet .
L'Éducation nationale française et Microsoft ont signé le 18
décembre un accord-cadre très critiqué , en particulier car il contient des
engagements chiffrés minimums à réaliser en nombre de licences à
acheter, une première pour un contrat de ce type.
Suite aux discussions entre Radio France , l'AFUL et l'APRIL , le groupe radiophonique a entrepris de diffuser toutes ces émissions au format libre
Ogg/Vorbis . Cédric Malherbe a mis en place une page « Lecteurs
audio compatibles Ogg Vorbis » pour indiquer quel lecteur
installer sur votre ordinateur pour écouter de la musique dans ce
format. On notera aussi que des lecteurs audio de MP3 permettent
maintenant d'écouter des morceaux au format Ogg/Vorbis.
Après les administrations et les collectivités locales, ce sont
les acteurs commerciaux qui ont mis en avant et tiré parti de
l'interopérabilité, du respect des standards et de l'accessibilité.
Ainsi, Eyrolles.com , librairie professionnelle et maison
d'édition, devient le premier site francophone de commerce
électronique valide et accessible ! Leur site est entièrement
réalisé en XHTML 1.0 Strict et CSS.
Grâce à l'action auprès de ses webmestres, le site Coliposte est
désormais compatible tous navigateurs. Divers autres responsables
de site ont été contacté avec plus ou moins de succès pour leur
signaler des problèmes d'accès à leur site (exclusion de
navigateurs par exemple), de non respect des standards (pages
seulement lisibles par un navigateur notamment), etc.
Le site OpenWeb , première ressource francophone sur les
standards web, a été lancé avec le soutien du WorldWide Web Consortium
(W3C) et de l'AFUL. Son contenu, original et produit par des
professionnels, a été conçu pour tous les niveaux de compétences.
Les sujets traités vont des techniques de design web à
l'accessibilité, en passant par des articles de vulgarisation sur
les avantages des normes ouvertes.
Groupe de travail
Interop (site Interop )
Le groupe de travail sur l'interopérabilité interop@aful
s'est réuni le premier juillet. Le compte rendu fait mention des
actions prévues .
Havoc Pennington (responsable du projet) propose d'étendre les objectifs de FreeDesktop , un projet
qui travaille à l'interopérabilité et au partage technologique
entre les environnements de bureau sous X-Window. Il suggère
d'accueillir plus de projets, d'améliorer les serveurs
d'hébergement et de fournir au téléchargement une distribution
regroupant tous les projets.
EGOVOS est un cycle de conférences dédié aux logiciels
libres/opensource, aux standards et à l'interopérabilité dans les
administrations. Les deux premières sessions se sont tenues aux
États-Unis et la 3ème aura lieu
à Paris au siège de l'UNESCO du 24 au 26 novembre 2003. Il est
possible de soumettre des articles.
Un rapport ministériel propose de créer une architecture de
soutien aux projets collaboratifs développés par les établissements
scolaires. Le projet, intitulé Proxima, devra reposer sur « des
systèmes ouverts et interopérables qui respectent l'architecture
d'échange de l'Internet ». Le rapport épingle l'EUCD et le
DMCA.
Après avoir promis des formats plus ouverts pour sa future suite
bureautique via l'utilisation du XML, prévu uniquement sur la
version pro, et avec des schémas inconnus, l'éditeur de Redmond
annonce un système de gestion numérique des
droits/restrictions (« Information Rights Management »), qui
pourrait causer pas mal de problèmes d'interopérabilité aux
différentes suites bureautiques libres. On appréciera aussi la
finesse de la firme condamnée pour abus de monopole qui tente de se
faire passer pour une victime de
pratiques anticoncurrentielles (et précédemment ). Le PDG de Sun, lui, réclame des
formats ouverts .
Microsoft a rendu disponible les formats de fichiers Office
2003, probablement à cause d'une forte pression de la part des
gouvernements. La dépêche LinuxFr présente un certain nombre de
commentaires sceptiques sur la question (contraintes cachées,
limitations, durée, etc). Il est vrai que le format RTF (Rich Text
Format) avait aussi été spécifié et publié par l'entreprise de
Redmond, mais que celle-ci ne le respecte même pas... Chat échaudé
craint l'eau froide. Et la décision de la société aux
quasi-monopoles de faire
payer l'utilisation du système de fichiers FAT contribue à
cette impression.
Tristan Nitot a annoncé sur LinuxFr que le libraire Eyrolles a
opté pour le système de gestion de base de données libre Postgresql
pour son site marchand, qui au passage a été refait en conformité
avec les standards du W3C. Déjà évoquée dans notre neuvième numéro , la migration vers OpenOffice.org du
gouvernement israélien est confirmée sur ZdNet .
Les licences libres sont les bases légales du logiciel libre
mais aussi le contrat social qui lie la communauté du libre sur les
mêmes bases philosophiques (cf. les 4
libertés du logiciel libre ). Deux tendances furent présentes
durant cette année écoulée : l'évolution du cadre des licences
libres à de nouveaux médias mais aussi la stabilisation légale du
cadre des licences libres.
Après l'anniversaire des 20 ans du projet GNU, la FSF a
établi un cadre pour définir les licences libres et non-libres.
Suite à de nombreuses discussions, l'Apple Public Source License
(APSL) (la version 2) est enfin une
licence libre sans pour autant être une licence recommandée
pour développer de nouveaux logiciels libres. La licence de
Plan9 est enfin libre. Au-delà du logiciel, on pourra
noter la distribution de certaines des polices de caractères de
la société Bitstream à la fondation Gnome sous une licence
« ouverte » qui permet la redistribution dans le cadre
des logiciels libres.
On peut donc remarquer que la définition de la FSF a permis la
stabilisation et la clarification de plusieurs licences libres
durant cette année. Une certaine maturité des questions des
licences du logiciel libre a permis d'éviter la prolifération de
licences non-libres ou la modification de celles-ci pour qu'elles
deviennent libres.
Le libre n'est plus une simple question pour les informaticiens
mais est devenu une question globale sur l'information libre dans
nos sociétés. Cette année 2003 aura été marquée par la création et
la confirmation d'initiatives dans des domaines étendus comme la
recherche, l'enseignement, l'archivage , les publications scientifiques mais aussi l'agriculture , la culture et la cuisine. Le libre n'est
plus une simple question technique mais un moyen de transcender et
d'élever nos sociétés par l'information libre et ses valeurs
d'égalité et de fraternité. Dans ce cadre, les licences libres sont
des outils pour garantir les valeurs dans la société.
Par exemple, l'initiative Art Libre (http://www.artlibre.org/ ) et Creative Commons (http://www.creativecommons.org/ ) évoluent sous des bons
auspices avec de plus en plus de contenus disponibles (http://artlibre.org/oeuvres.php/ ) et les différents
projets s'y rapportant : la traduction des licences CCs est une initiative à suivre
pour voir la difficulté de réaliser des licences compatibles dans
différentes langues (plusieurs tentatives concernant les licences
libres pour le logiciel furent réalisées mais sans grand résultat
pour l'instant). Le projet opencores (http://www.opencores.org/ ) a aussi démontré la
viabilité de créer du « hardware » libre et a réalisé une
première carte contenant uniquement des composants
matériels sous la licence GNU General Public License.
2003 fut une bonne année pour la clarification et la promotion
des licences libres. Un nombre important de dangers existent
toujours comme le brevet logiciel ou l'application de la directive
2001/29/CE-EUCD (http://wiki.ael.be/index.php/EUCD-Status pour les
licences libres. Mais en étant plus nombreux, nous sommes aussi
plus forts pour défendre les licences libres et donc le
Libre !
Alexandre
Dulaunoy (président de l'AEL , Association Electronique Libre)
Vu dans le bulletin n°5 du 14 juillet de l'Association des
Développeurs et des Utilisateurs de Logiciels Libres pour les
Administrations et les Collectivités Territoriales (ADULLACT ), « La CUDL
(Communauté Urbaine de Lille) vient de prendre une délibération
tout à fait extraordinaire : la libération des développements
internes. Les applications APACS (un outil de numérisation de
plans) GEODOC (un système de diffusion sur le web de données
cartographiques) et FRUIT (outil de consultation de données
géographiques) seront mises en GPL ».
Les réunions préparatoires du Sommet
Mondial sur la Société de l'Information (SMSI) montrent des
désaccords entre ONG et politiques sur l'« impact
négatif des droits de propriété intellectuelle sur l'accès à
l'information et aux connaissances et sur l'innovation
technologique » et la sécurité des informations notamment. Richard
Stallman et Francis Muguet sont intervenus respectivement sur le
logiciel libre et le droit d'auteur et sur l'open access dans le
domaine de la recherche scientifique lors de l'intersession de la
semaine dernière à l'UNESCO à Paris. La délégation CCBI (Coordinating Committee of
Business Interlocutors) souhaite ne pas mettre en avant le logiciel
libre et fait passer les « Intellectual Property Rights » passent
avant tout.
Une foire aux questions sur les principes du logiciel
libre selon Debian (DFSG) a été débutée par Barak Pearlmutter,
basée sur les discussions de la liste de diffusion debian-legal . En anglais pour l'instant, elle sera
probablement rapidement traduite en français.
Beaucoup de discussions, sur Slashdot et LinuxFr notamment, sur les effets de la LGPL lors de
l'utilisation d'une bibliothèque Java sous cette licence. La
conclusion de Dave Turner, le spécialiste des licences de la FSF :
la LGPL s'applique à Java exactement comme pour C/C++.
Encore des discussions cette semaine sur debian-legal autour de
la GNU
Free Documentation License . Hans Fugal s'est demandé s'il lui était permis de créer une page de
manuel à partir d'une documentation diffusée sous la GNU FDL et
sous quelles conditions. Walter Landry a répondu avec une liste détaillée de 10 points.
Florent Latrive parle sur la liste escape_l des licences Creative
Commons qui vont être transposées en droit brésilien, grâce à
la Fundação Getulio Vargas Law School et au ministre local de la
culture et musicien réputé Gilberto Gil.
L'Apple Public Source License version 2 a été
reconnue comme une licence libre par la Free Software
Foundation, contrairement aux deux versions précédentes. Pour
résumer, l'APSL est une licence libre, sans vrai copyleft, non
équitable (transfert des droits unidirectionnel) et incompatible
GPL. La FSF recommande de ne pas l'utiliser pour de nouveaux
logiciels, mais contribuer à un projet sous APSL est OK.
L'article de Cyril Fievet sur 01net « CreativeCommons
fait la promotion du copyright libre », un « concept qui a déjà
séduit des centaines d'auteurs », mais apparemment pas Vivendi
Universal comme cité par L. Lessig sur son blog . « Rien ne remplace les protections légales
fournies par l'enregistrement au Copyright Office - et certainement
pas vos "licences libres" ». À rapprocher du point précédent.
Le sujet récurrent de la documentation libre et notamment de la
GNU Free Documentation License (GFDL) est de nouveau présent dans
les nouvelles hebdomadaires Debian du 30
septembre : il est question de la mise en place d'un comité de
discussion entre la Free Software Foundation et Debian, et d'une
éventuelle future déclaration de position de Debian sur le
sujet.
Zope fait son entrée dans le Cadre commun d'interopérabilité des systèmes d'information
publics français publié par l'Agence pour le Développement de
l'Administraion Électronique (ADAE ). « Les technologies du monde
du logiciel libre, par l'intermédiaire de ZOPE, sont aujourd'hui
représentées. » (citation reprise par LinuxFr ). L'initiative Interchange of Data between
Administrations (IDA) de la Commission Européenne a publié un
guide de migration vers les logiciels libres. Le
gouvernement britannique évalue une
migration sous GNU/Linux avec IBM, qui fait grincer quelques
dents. A contrario, Microsoft a trouvé moyen de défaire le travail
d'une ONG en Namibie qui déployait
du libre . Un passage au libre à titre posthume (pour
l'entreprise mais sans doute une seconde vie pour ses oeuvres) pour
l'éditeur finlandais de jeux CatMother : « lors de son dernier
conseil d'administration, les dirigeants ont décidé de diffuser les
sources sous licence BSD ainsi que les contenus artistiques sous
GPL. » Israël s'oriente vers OpenOffice.org . Enfin l'émission
Sciences Friction de la radio France Culture a traité des solutions
alternatives .
Copyleft
Attitude , un regroupement d'artistes, de juristes et
d'informaticiens, vient de sortir la version 1.2 de sa Licence
Art Libre (LAL) , destinée à tous types de création artistique.
Cette nouvelle mouture permet « l'intégration d'éléments libres
dans un ensemble non libre, mais aussi de conserver aux oeuvres
libres leur caractère "contaminant" ». Lucas Nussbaum a rédigé une
dépêche sur LinuxFr concernant les nouvelles licences Apache
jugées non libres sur la liste de diffusion
debian-legal . Les discussions entrent le projet Debian et la
Free Software Foundation autour de la Free Documentation License se
poursuivent : une proposition de déclaration de position est évoqué
dans les nouvelles hebdomadaires Debian du 4 novembre
Copyleft
Attitude , un regroupement d'artistes, de juristes et
d'informaticiens, vient de sortir la version 1.2 de sa Licence
Art Libre (LAL) , destinée à tous types de création artistique.
Cette nouvelle mouture permet « l'intégration d'éléments libres
dans un ensemble non libre, mais aussi de conserver aux oeuvres
libres leur caractère "contaminant" ». Lucas Nussbaum a rédigé une
dépêche sur LinuxFr concernant les nouvelles licences Apache
jugées non libres sur la liste de diffusion
debian-legal . Les discussions entrent le projet Debian et la
Free Software Foundation autour de la Free Documentation License se
poursuivent : une proposition de déclaration de position est évoqué
dans les nouvelles hebdomadaires Debian du 4 novembre
L'ALDIL (Association Lyonnaise pour le Développement de
l'Informatique Libre ) lance les « fiches
libres » . Déjà disponibles, « Les
4 Libertés fondamentales » , «
Les Standards Ouverts » , «
Historique du Libre » et «
GNU/Linux » ; en préparation, « L'EUCD
» . La deuxième édition du Livret du
Libre est parue, regroupant « sur une vingtaine de pages le
partage de connaissances, le Libre, GNU, le copyleft, le Logiciel
Libre, les autres formes d'expression libre. Il parle un peu de
TCPA/ex-Palladium, des brevets logiciels, de DMCA/EUCD, et donne
quelques pistes pour se libérer au quotidien. » (dépêche
LinuxFr ). La FSF France a proposé un modèle de
contrat de travail orienté logiciel libre à dominante copyleft.
Michael Opdenacker a rappelé
sur LinuxFr un moyen de soutenir indirectement le libre : les
dons (déductibles des impôts) aux associations FSF France ou OFSET , ou à l'initiative EUCD.info . Enfin un
débat sur la liste interlug a été lancé par Antoine Nivard pour permettre la
création du structure de promotions des logiciels libres dans les
salons/expos.
Un projet de traduction en français des licences Creative
Commons a été lancé . « L'objectif est d'arriver à élaborer des
contrats qui respecteront l'esprit des licences originales
américaines, le droit français et les autres licences libres
existantes (GNU FDL, LAL, etc.). »
L'année 2003 a été l'année où le système GNU/Linux, et plus
généralement les logiciels libres, se sont imposés comme LA
référence en terme de solutions côté serveur.
En 2003 le monde a été conquis par la sécurité,
l'interopérabilité et la pérennité qu'apportent les infrastructures
élaborées avec les logiciels libres et les formats de données
ouverts. Tous les grands acteurs commerciaux se sont investis dans
ce secteur, certains allant même jusqu'à en faire leur fer de
lance.
Mais malheureusement cet engouement confirmé n'a pas touché tout
le monde. Dans certains domaines comme le poste de travail, trop
peu de structures et de collectivités ont entendu parler
d'OpenOffice.org et Mozilla. Dans trop de cas encore on n'a pas
assimilé à quel point une plus grande indépendance (liberté) par
rapport à ses fournisseurs est importante, tant en terme de
sécurité et de pérennité des données, que de rationalisation des
investissements.
Peut-être que le point qui aidera à définitivement implanter les
logiciels libres sur le poste de travail est que les économies
réalisées sur les logiciels peuvent être investies dans la
formation des personnels et pourquoi pas, notamment dans
l'administration et l'éducation, dans la création de nouveaux
postes d'administration et de maintenance informatique.
Marc-Aurèle
Darche (administrateur de l'AFUL , Association Francophone des Utilisateurs de
Linux et des Logiciels Libres)
Vu dans le bulletin n°5 du 14 juillet de l'Association des
Développeurs et des Utilisateurs de Logiciels Libres pour les
Administrations et les Collectivités Territoriales (ADULLACT ), « La CUDL
(Communauté Urbaine de Lille) vient de prendre une délibération
tout à fait extraordinaire : la libération des développements
internes. Les applications APACS (un outil de numérisation de
plans) GEODOC (un système de diffusion sur le web de données
cartographiques) et FRUIT (outil de consultation de données
géographiques) seront mises en GPL ».
L'organisme du ministère de l'intérieur allemand pour les
technologies de l'information (KBSt), vient de présenter au dernier
LinuxTag, un manuel de migration vers des solutions
OpenSource, destiné aux administrations allemandes.
Toujours sur LinuxFr, Brunus évoque la dernière interview
de Sterling Ball , le PDG d'Ernie Ball, leader mondial en
fabrication de cordes de guitares. Suite à une opération musclée du
BSA (le syndicat des éditeurs propriétaires), l'entreprise avait
migré sous GNU/Linux et le logiciel libre. Elle en tire un bilan
très positif.
L'Open Source and
Industry Alliance est une organisation créée par des grosses
entreprises telles que Yahoo, Sun ou Oracle pour promouvoir l'«
Open Source » à Washington et ailleurs. caffeine fournit dans sa
dépêche sur LinuxFr une traduction des objectifs de ce
nouveau lobby.
La Chine, la Corée du Sud et le Japon étudient une alternative à MS Windows suite aux récentes
proliférations de virus. Ils signeraient un accord pour développer
conjointement un système d'exploitation libre, fiable et bon
marché.
Julien Tayon a publié sur Libroscope.org un article sur les logiciels libres en entreprise, puis a
ouvert le débat sur LinuxFr . « Le logiciel libre en entreprise est toujours
apprécié pour les mêmes raisons : coût des licences (et homogénéité
des conditions d'utilisation), coût et abondance de la main
d'oeuvre supposée qualifiée et pas de risque de se prendre des
avocats sur le dos. »
Zope fait son entrée dans le Cadre commun d'interopérabilité des systèmes d'information
publics français publié par l'Agence pour le Développement de
l'Administraion Électronique (ADAE ). « Les technologies du monde
du logiciel libre, par l'intermédiaire de ZOPE, sont aujourd'hui
représentées. » (citation reprise par LinuxFr ). L'initiative Interchange of Data between
Administrations (IDA) de la Commission Européenne a publié un
guide de migration vers les logiciels libres. Le
gouvernement britannique évalue une
migration sous GNU/Linux avec IBM, qui fait grincer quelques
dents. A contrario, Microsoft a trouvé moyen de défaire le travail
d'une ONG en Namibie qui déployait
du libre . Un passage au libre à titre posthume (pour
l'entreprise mais sans doute une seconde vie pour ses oeuvres) pour
l'éditeur finlandais de jeux CatMother : « lors de son dernier
conseil d'administration, les dirigeants ont décidé de diffuser les
sources sous licence BSD ainsi que les contenus artistiques sous
GPL. » Israël s'oriente vers OpenOffice.org . Enfin l'émission
Sciences Friction de la radio France Culture a traité des solutions
alternatives .
L'état australien de Canberra a
décidé de privilégier les logiciels libres autant que possible
dans son administration. Côté matériel libre, la firme de
Minneapolis Silicore a choisi
de placer sous licence LGPL (Lesser General Public License) son
microcontrôleur SLC1657. L'initiative Interchange of Data between
Administrations (IDA) de la Commission Européenne a mis en place un
observatoire des technologies FOSS (« Free and
Open Source Software »).
Tristan Nitot a annoncé sur LinuxFr que le libraire Eyrolles a
opté pour le système de gestion de base de données libre Postgresql
pour son site marchand, qui au passage a été refait en conformité
avec les standards du W3C. Déjà évoquée dans notre neuvième numéro , la migration vers OpenOffice.org du
gouvernement israélien est confirmée sur ZdNet .
L'idée que la vitalité de la création intellectuelle nécessite
un fond commun d'oeuvres librement accessibles et modifiables - les
« biens communs informationnels » - semble avoir pris son
essor en 2003.
Les « biens communs informationnels » peuvent être vus
comme une généralisation des principes du logiciel libre au reste
de la sphère intellectuelle. Ces biens sont en effet également
créés par l'utilisation de licences particulières, telles que les
licences « Creative Commons » ou la licence « Art Libre »
pour les contenus. Un exemple d'un tel bien est la revue « Public Library
Of Science Biology » (PLOS Biology) , disponible
gratuitement en version électronique.
Tout comme pour le logiciel libre, ces biens d'un nouveau genre
émergent en réaction à la confiscation intellectuelle pratiquée par
certains détenteurs de droits. Ainsi, « PLOS Biology »
est la réponse aux tarifs pratiqués par les éditeurs de revues
scientifiques traditionnelles.
Dans un monde où les technologies numériques permettent de
transmettre en une fraction de seconde et pour un coût quasi-nul la
connaissance d'un bout à l'autre de la planète, les humains
acceptent de moins en moins la perpétuation des monopoles du passé
par le dévoiement des technologies du futur. Ainsi, le Conseil des
Recteurs des Universités francophones de Belgique a
récemment constaté l'impasse des négociations avec l'éditeur
Reed
Elsevier , détenteur d'un portefeuille important de revues
savantes.
Le mouvement de propagation des biens communs informationnels de
type contenu est, à l'image de celui du logiciel libre,
international. La transposition des licences « Creative
Commons » dans de nombreux pays a donc été initiée - en décembre 2003 pour le volet
français.
2004 sera-t-elle l'année de l'émergence d'une « République
des Savoirs » ?
Ludovic
Pénet, co-organisateur de la conférence sur les biens communs informationnels à
l'Assemblée Nationale française du 4 décembre 2003
Le 8 juillet s'est réuni à Bruxelles (Belgique) un groupe
d'étude Vers
un mouvement écologique pour la propriété et les droits
intellectuels , organisé par les stagiaires de la Commission
européenne, pour « stimuler une discussion fructueuse et (...)
initier un dialogue plus large ». Étaient notamment présents Ross
Anderson (Cambridge University) et Francois Pellegrini
(Eurolinux).
Le dernier numéro de Upgrade (« European Journal for
the Informatics Professional ») est dédié à l'EUCD, aux brevets sur
le logiciel, aux commons, etc.
Un texte publié dans Nature (volume 424 du 10
juillet 2003) évoque l'intérêt récent de l'Organisation Mondiale de
la Propriété Intellectuelle pour une « approche ouverte » (au sens
modèle de développement ouvert) de la « propriété intellectuelle »,
en particulier l'approche sans brevets. Une réunion sur le sujet
est prévue.
01net a publié le 21 juillet un « Manuel
de l'apprenti-breveteur de logiciels » . Le Conseil d'Analyse
Économique, organisme français de réflexion et de conseil du
gouvernement, vient de rendre public un rapport qui porte sur la « propriété intellectuelle » et
qui traite entre autres des brevets logiciels. « Le système de
propriété intellectuelle par des brevets tel qu'il fonctionne
actuellement dans les pays développés est malade, singulièrement
aux États-Unis. (...) Et c'est ce système malade qu'on s'est mis en
devoir d'imposer au reste de la planète dans le cadre de l'OMC, par
les accords ADPIC. » Les commentaires sur LinuxFr sont néanmoins plutôt critiques. Les brevets sur
le logiciel sont sous les feux des projecteurs aux États-Unis en
raison d'un conflit majeur entre Microsoft et Intertrust .
La liste fsfe-discussion s'est aussi fait l'écho du projet de Public Netbase de
distribuer 20000 exemplaires d'un journal (en anglais) sur la «
propriété intellectuelle » et ses modifications actuelles aux
participants du SMSI à Genève . Un appel pour obtenir des textes sous
licence libre, déjà publiés ou non, a été lancé.
Dans le premier numéro de cette revue de presse, il était
question de « l'intérêt récent de l'Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle pour une "approche ouverte" (au sens
modèle de développement ouvert) de la "propriété intellectuelle",
en particulier l'approche sans brevets. » Tekool signale sur LinuxFr, que les États-Unis, via l'USPTO
(Office américain des brevets et des marques) s'opposent à la tenue
d'une telle réunion, « suite aux pressions de certains éditeurs de
logiciels propriétaires, dont Microsoft, qui refusent
catégoriquement que des partisans de l'Open Source s'expriment à
l'OMPI ». La représentante de l'USPTO a déclaré, contre toute
évidence, que « les logiciels Open Source ne sont pas protégés par
le droit d'auteur mais uniquement par des lois relevant du contrat
».
La réunion à l'Organisation Mondiale de la Propriété
Intellectuelle (OMPI) sur une « approche ouverte » évoquée
précédemment qui devait avoir lieu a été annulée sous l'action du
BSA (Business Software Alliance), qui a fait pression sur le
département d'État américain et sur le Bureau américain des brevets
et des marques, comme le relate LinuxFr .
Les premières traductions du numéro IV-3 d'Upgrade (« European Journal for the
Informatics Professional »), consacré à l'EUCD, aux brevets sur le
logiciel et aux commons notamment, sont disponibles sur le site de l'APRIL : « Termes d'usage et
propriété pour l'immatériel : enclosures ou biens communs ? » par
Philippe Aigrain et Jesús M. González-Barahona, « L'économie
politique des biens communs » par Yochai Benkler, « Sur la
brevetabilité des inventions impliquant des programmes d'ordinateur
» par Alberto Bercovitz Rodríguez-Cano, « Pétition présentée au
Parlement européen concernant la proposition de directive sur la
brevetabilité des inventions impliquant des programmes d'ordinateur
» et « Le droit de lire » par Richard Stallman.
Loïc Dachary, de l'Initiative EUCD.info, a fait sur la liste
fsfe-france un bilan du colloque « European Copyright Meeting
» qui a réuni les associations qui recherchent une application
équitable de la directive EUCD. Les débats ont aussi porté sur la
directive « IP Enforcement ». On trouvera d'ailleurs un état des lieux concernant cette dernière sur la
liste escape_l. Sur la question de la copie privée, l'association
française de consommateurs UFC-Que Choisir a décidé de passer à
l'action contre les CD « protégés ». Les enregistrements de la
conférence sur le thème des biens communs informationnels du 4
décembre à l'Assemblée Nationale française sont désormais disponibles .
Les « Rencontres Mondiales du Logiciel Libre » (RMLL)
2003 se sont déroulées à Metz du 9 au 12 juillet. Elles ont été
organisées par une petite équipe dynamique qui a accepté de
reprendre le flambeau en un temps record après le forfait de
l'ABUL . Elle a relevé
le pari de commencer en mars l'organisation de cette édition.
Plus de 1000 personnes venues des 4 coins de la planète s'y sont
rassemblées dans l'ambiance de liberté, d'égalité et de fraternité
qui caractèrise la communauté du logiciel libre en général et les
« rencontres » en particulier.
En plus des maintenant traditionnelles conférences, réparties en
plus de 20 thèmes, cette édition comportait pour la première fois
un village associatif. Cela a été possible notamment grâce aux
nombreux locaux mis à notre disposition par l'IUT et l'Université
de Metz. Il a ainsi été possible de prêter une salle à chaque
groupe et de réserver le hall aux stands.
Les RMLL ont été, une fois de plus, le lieu d'éclosion de
nouveaux projets, comme par exemple le consortium
Mutualibre , appelé à jouer un rôle important en matière de
coordination technique des développements dans le domaine de
l'éducation.
L'édition 2003 a également vu s'accroitre de manière
significative les financements privés en complément du soutien
habituel des collectivités locales. L'existence de nombreuses
entreprises oeuvrant dans le libre dans la région Lorraine n'y est,
bien sûr, pas étrangère.
Bref, une bonne cuvée que toute l'équipe d'organisation est très
fière d'avoir réussie.
Damien
Chrisment (président des Rencontres
Mondiales du Logiciel Libre 2003)
Du 9 au 12 juillet se sont déroulées à Metz (France) les
Rencontres
Mondiales du Logiciel Libre , qui ont été un franc succès . L'association SCIDERALLE a lancé le projet
d'une plate forme libre de services informatiques mutualisés «
MutuaLibre ». Une parodie d'une affiche douteuse
du BSA (organisme regroupant des éditeurs de logiciels
propriétaires) a été réalisée (miroir ) pour
promouvoir les logiciels libres. De nombreuses photos des
Rencontres sont disponibles .
Le Sommet Mondial sur la Société de l'Information est supposé
élaborer une déclaration d'intention politique claire et un plan
d'action concret pour rendre la « Société de
l'Information » accessible à tous, et en tenant compte de tous
les intérêts en jeu. La première phase de deux ans de négociations
s'est terminée par un sommet à Genève en décembre 2003.
Ce sommet a bénéficié d'un intérêt relativement limité de la
part des hommes politiques et des médias. C'est regrettable car les
discussions ont montré que le processus de privatisation de la
connaissance est en route au détriment notamment des droits de
l'Homme, de la diversité culturelle, et de l'intérêt général de la
société. Le logiciel libre, réduit à une simple « méthode de
développement logiciel » a subi de nombreuses attaques visant
à extraire la notion fondamentale de « liberté ».
La seconde phase du sommet se terminera en Tunisie (à Tunis),
pays qui, entre autres, emprisonne des citoyens pour avoir utiliser
Internet pour critiquer le gouvernement.
Que faire ? Continuer ce que nous avons fait pendant la
première phase. Continuer d'aller dans les réunions officielles
comme celle-ci, pour y porter la contradiction partout et toujours.
Rappelons-nous que ce n'est pas la justice qui fait la loi, ce sont
les batailles.
Soyons présents pour continuer à dégager des espaces de
liberté.
Frédéric
Couchet (président de la Free Software Foundation France )
Les réunions préparatoires du Sommet
Mondial sur la Société de l'Information (SMSI) montrent des
désaccords entre ONG et politiques sur l'« impact
négatif des droits de propriété intellectuelle sur l'accès à
l'information et aux connaissances et sur l'innovation
technologique » et la sécurité des informations notamment. Richard
Stallman et Francis Muguet sont intervenus respectivement sur le
logiciel libre et le droit d'auteur et sur l'open access dans le
domaine de la recherche scientifique lors de l'intersession de la
semaine dernière à l'UNESCO à Paris. La délégation CCBI (Coordinating Committee of
Business Interlocutors) souhaite ne pas mettre en avant le logiciel
libre et fait passer les « Intellectual Property Rights » passent
avant tout.
La FSF France a publié un compte-rendu de l'intersession à Paris. Les conclusions
sont plutôt noires : « OMC et OMPI invités d'honneur », vision
tournée uniquement vers le commerce et les intérêts des
multinationales, suppression des mentions de « logiciel libre »,
notion d'« auteurs » remplacée par « détenteurs de droits », etc.
Le compte-rendu de la FSF Europe n'est pas plus optimiste.
Le numéro 14 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question de RFID (Radio Frequency Identifiers), de P2P (réseaux
pairs à pairs), du menaçant projet de directive « IP enforcement »,
du rapport du CSPLA (Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire
et Artistique) français pour la surveillance des internautes, de la
loi anti-jeux vidéos grecque et de nouveaux comptes-rendus sur
l'intersession du SMSI (Sommet Mondial sur la Société de
l'Information).
La liste fsfe-discussion s'est aussi fait l'écho du projet de Public Netbase de
distribuer 20000 exemplaires d'un journal (en anglais) sur la «
propriété intellectuelle » et ses modifications actuelles aux
participants du SMSI à Genève . Un appel pour obtenir des textes sous
licence libre, déjà publiés ou non, a été lancé.
Hervé le Crosnier s'est engagé à écrire chaque jour une réflexion
sur ce sommet organisé par l'ONU qui s'ouvrira le 10 décembre 2003
à Genève. Le site Vecam.org héberge l'ensemble des textes. L'objectif est
de « verser du vinaigre sur le consensus mou et (de) promouvoir une
société de l'information égalitaire, fraternelle et libre. » Par
ailleurs l'association I3C organise
le 11 octobre à Paris une journée sur le thème « La propriété
intellectuelle s'invite au SMSI ». Frédéric Couchet a fin un point à la fin du PrepCom III sur fsfe-france.
Une pétition a été mise en place par le caucus Droits
de l'homme pour protester contre la nomination d'un général
controversé pour le sommet en Tunisie.
Les numéros 20 , 21 et 22 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits civiques
dans l'espace numérique) sont parus. Il y est notamment question de
la très controversée directive européenne IP Enforcement, de spam,
du Sommet Mondial sur la Société de l'Information (SMSI), de vote
électronique et des Big Brother Awards.
Le groupe de travail « Patents, Copyright, Trademarks » (PCT)
s'est réuni le 10 décembre à Genève sur le thème « Free
Software, Free Society », avec des intervenants de la FSF et de la
FSF Europe, et Larry Lessig notamment. Richard Stallman a été
interviewé par la chaîne française i-television. Par ailleurs
le Sommet est très décrié sur la question des droits de l'Homme,
notamment par le Caucus des droits de l'Homme . Il y a d'ailleurs scission
entre la « Déclaration des États » et celle de la Société Civile,
comme l'a rappelée Hervé Le Crosnier sur la liste
escape_l. Philippe Aigrain a lui évoqué le travail du groupe autrichien
world-information.org sur le SMSI, « un remarquable dossier sur les
questions de logiciels libres, biens communs et appropriation » et
une présentation de Rishab Aiyer Ghosh sur les logiciels libres
dans les pays en voie de développement intitulée « Licence fees and GDP per capita: The case for open
source in developing countries » . À rapprocher des recommandations de la consultation du Programme
de développement de l'ONU et de l'UNESCO des 24 et 25 novembre à
Paris sur les logiciels libres.
Suite à la session de Genève du SMSI, Richard Stallman publie son bilan , plutôt négatif, sur le sommet et les
luttes de pouvoir qui y règnent. Pascal Fortin a aussi publié son résumé dans le forum d'un de
ses articles sur Uzine.net. La lettre du 22 décembre d'IP Justice revient aussi sur le sommet.
Le numéro 24 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits
civiques dans l'espace numérique) est paru. Il y est notamment
question du Sommet Mondial sur la Société de l'Information et du
projet de directive européen IP Enforcement.
La liste Détaxe (detaxe@aful.org), hébergée par
l'AFUL , existe
depuis plusieurs années. Cette liste de discussion tente de
défendre les acheteurs de matériel informatique contre la vente
forcée et illégale de logiciels. Même s'il y a un débat en son sein
pour savoir si elle est seulement dédiée à la détaxe Microsoft ou à
toute détaxe logicielle, le consensus semble être que nous
recherchons à obtenir la possibilité d'acheter tout matériel sans
logiciel, à rétablir l'obligation d'affichage, le respect des
contrats OEM « en général » même si le problème principal
reste l'obligation d'acheter un système d'exploitation Microsoft,
pour tout nouveau PC chez les grandes marques comme en grande
surface.
Des exemples des pratiques scandaleuses des
constructeurs ?
DELL demande à un particulier 700 euros pour retirer l'OS
Microsoft. Dans le même temps, DELL accorde une remise de 75 euros
par machine au CNRS si elle est prise nue (sans OS Microsoft). On
ne parle pas d'une gamme limitée de serveurs, mais de n'importe
quelle machine (bureau, portable). D'après les réponses de
Microsoft, il suffirait pourtant de décoller l'autocollant
certifiant l'originalité du produit OEM et de le renvoyer au
constructeur pour obtenir à coût dérisoire le remboursement
recherché !
ACER rembourse 20 euros pour une licence OEM de Microsoft
Windows (prix supérieur à 100 euros ) mais la procédure à suivre
coûte au particulier au moins 30 euros !
La liste Détaxe comptait de l'ordre de 90 membres début 2003.
Suite à la distribution de tracts sur le salon Solution
GNU/Linux 2003 , le nombre d'inscrits monta à 130, puis, suite à
une certaine activité durant le printemps, est désormais à 190
inscrits.
Durant le printemps 2003, de très nombreux courriers ont été
postés aux DDCCRF suite à la journée Détaxe 2002 (communiqué sur LinuxFrench , article ZDNet ). À ce jour, en vain. Il semble que
la vente liée soit très difficile à exploiter (article 122-1 du
code de la consommation). Par contre, un autre front a été ouvert
sur le défaut d'affichage des contrats et leur non respect par le
vendeur (articles 113-3 et 111-1 du code de la consommation).
Un succès important a été obtenu cet été par le remboursement de
261 euros de tous les logiciels joints à un PC de marque Compaq
(dépêche LinuxFr , article ZDNet ). Ce succès a été relayé par UFC-Que Choisir . C'était le
premier succès obtenu depuis 1999 ! À noter que HP a fait savoir
depuis que cette erreur [sic] du commercial ne se reproduirait
plus .
Suite à des échanges avec la commission européenne à la
concurrence, il avait été annoncé qu'une enquête sur les
pratiques douteuses de Microsoft pour imposer ses OS pourrait
s'ouvrir... À l'automne, cette enquête a officiellement été initiée et annoncée .
Linux Pratique de Juillet/Août 2003 (numéro 18) a consacré un
article de 3 pages (pages 12-14) aux problèmes de Détaxe. Une
émission Radio (Divergence FM, Montpellier) sur ce sujet a été
diffusée et a été incluse sur un CD de Linux Expert.
Une journée Détaxe 2003 a
été organisée en décembre , des tracts ont été
distribués notamment sur Paris et Bordeaux . Ceci a été relayé
par LinuxFr et InterLug. Il manquait un communiqué à destination
des médias et un peu plus de conviction pour en faire un happening
plus visible !
L'année 2003 peut être vue comme une année de
transition :
-
les effectifs ont été regonflés ;
-
la stratégie de harcèlement des DGCCRF a échoué ;
-
un rapprochement est en cours avec l'UFC-Que Choisir ;
-
des contacts ont été pris à l'intérieur de la DGCCRF...
-
l'enquête UE ne fait que commencer
Au même titre que les luttes contre TCPA, l'EUCD ou les brevets
logiciels, la Détaxe reste malheureusement d'actualité. Non
seulement aucune évolution positive ne s'est faite sentir chez les
grands constructeurs en France en 2002-2003 (timides avancées aux
USA chez DELL et HP/Compaq, révolution chez Wal-Mart) mais on
assiste même à une évolution dangereuse des contrats de vente du
matériel chez certains grands constructeurs qui incluent désormais
le logiciel (cf. celui de DELL) dans le matériel. Ces mêmes
constructeurs tentent aussi de faire croire que les garanties sur
le matériel (vice caché...) ne seraient pas les mêmes sans l'OS
Microsoft, alors même que cet OS exclut toute garantie sur le
matériel...
Autres liens :
Pour ceux ne souhaitant pas s'inscrire, une adresse directe a été
mise en place : detaxe@no-log.org
Alain
Coulais (responsable du groupe de travail Détaxe (detaxe@aful.org))
Grâce aux actions conjuguées de LinuxFrench et
de la liste detaxe de l'AFUL, certaines personnes parviennent à se
faire rembourser les logiciels fournis avec leur machine à l'achat.
LinuxFr relate le cas d'un francilien ayant obtenu 25% de
remboursement, affaire qui a fait l'objet d'un article chez ZDNet .
Sur la question des ordinateurs vendus sans système
d'exploitation/de la vente liée, la Direction générale de la
concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
(DGCCRF) semble indécise sur la politique à adopter, comme
le relate Christophe Guillemin de ZDNet France. HP et Dell font
tout ce qui est possible pour éviter la généralisation de demandes d'ordinateurs
sans système .
L'Association Tunisienne des Logiciels Libres (ATu2L) a
organisé JTLL'2003 : la session 2003 des Journées Tunisiennes des
Logiciels Libres sur le thème « Logiciels Libres : vers la maturité
». Parmi les intervenants, on citera notamment Bernard Lang (AFUL),
Jean-Paul Smets-Solanes (AFUL), Mohamed Ben Ahmed (ATu2L) et
Olivier Berger (APRIL). Le FOSDEM (Free and Open source Software
Developers' European Meeting) 2004 se
tiendra à Bruxelles les 21 et 22 février. Le groupe de travail
Détaxe de l'AFUL a renouvelé l'opération Journées Détaxe les 5 et
6 décembre, pour obtenir le respect des contrats OEM (Original
Equipment Manufacturer) sur les systèmes d'exploitation. Richard
Stallman a reçu le 27 novembre les insignes de docteur honoris
causa de l'Université libre de Bruxelles (Vrije Universiteit
Brussel, VUB).
Suite à un bogue étrange lors d'un vote électronique en
Belgique, la FSF France est d'avis que le vote électronique ne doit
pas être utilisé car il présente trop de risques . Ce communiqué est la suite logique des
travaux du groupe de travail mis en place pour étudier
la question.
Loïc Dachary (connu pour son rôle au sein de la FSF France et
sur l'EUCD) a mis en ligne un logiciel
sous GPL pour gérer les « étiquettes intelligentes » (RFID,
Radio Frequency IDentification). Le site du projet et la page de manuel mentionnent les risques pour les
libertés individuelles.
Martin Winckler, chroniqueur de l'émission Odyssée sur France
Inter a été viré pour des raisons douteuses (dépêches LinuxFrench , LinuxFr et Transfert.net ). Il avait notamment fait trois
émissions sur le logiciel libre, la sécurité informatique et la
brevetabilité des logiciels.
Le LinuxTag, qui s'est déroulé à Karlsruhe (Allemagne) du 10 au
13 juillet, a été un grand succès . Avec plus de 19 500 visiteurs, il devient cette
année le plus grand événement mondial consacré à GNU/Linux. Les
nouvelles hebdomadaires Debian rapportent entre autres,
que « les développeurs Debian présents se sont retrouvés pour
un dîner avec les personnes de KDE et celles de GNOME. »
Le quotidien français Le Point a publié le 1er août un article sur GNU/Linux et les logiciels libres, « le
cauchemar de Microsoft ». La qualité de l'article a été commentée
sur LinuxFr . D'ailleurs pour mieux combattre ses rivaux, le
géant de Redmond a mis en place un laboratoire de tests de logiciels libres .
C'est le titre du mémoire de recherche en sciences politiques
d'Antoine Boyer mentionné sur LinuxFrench . Le document fait 60 pages et est disponible
sous la licence de documentation libre GNU Free Documentation
License. Il est découpé en trois parties : naissance d'un
mouvement, organisation interne et institutions, identité et
mobilisation.
Ce forum se tiendra à Issy-Les-Moulineaux en
septembre. Il est encore possible de s'inscrire (gratuité pour
lycéens, étudiants, professeurs, chômeurs ou isséens). Le thème
principal est « Liberté et Sécurité à l'ère du numérique ». Parmi
les tables rondes, « Vote par Internet : retour d'expériences », «
Quels impacts les TIC ont et auront sur les métiers de
l'administration ? », « 2004 - l'e-Gouvernement pour des e-services
efficaces et fiables. Identité Électronique - de la théorie à la
pratique », « Administration électronique, jusqu'où peut-on aller ?
» et « Renforcer la Sécurité numérique : impératif stratégique ou
menace pour la démocratie ? ».
Falila Gbadamassi a signé une interview (publiée sur
Afrik.com ) de Didier Kla, président de l'Association Ivoirienne
pour Linux et les Logiciels Libres (AI3L ), la plus ancienne du genre en Afrique, qui
est apparemment très dynamique.
La célèbre distribution de GNU/Linux, réalisée entièrement par
des bénévoles (un des plus gros projets du libre, avec le support
des 11 architectures de processeur et plus de 10000 paquets) fête
ses 10 ans, comme annoncé sur LinuxFr .
Éric Jousse m'a signalé la mise en place d'un portail francophone sur
Mozilla , suite aux changements chez AOL/Netscape/Mozilla (cf
Sélection précédente). « L'équipe de geckOzone (geckozone.org),
issue du groupe de traduction en français de Mozilla, désireuse
d'apporter son soutien, est heureuse de vous annoncer l'ouverture
d'un portail francophone d'information et d'assistance gratuites
aux utilisateurs particuliers et professionnels des différents
logiciels tels que la suite Mozilla, Firebird, Camino ou
Thunderbird. »
LinuxFrench qui a créé sur son site une carte de France des groupes d'utilisateur de GNU/Linux
et de logiciels libres et associations du libre a engendré une
discussion sur la liste interlug de l'AFUL sur la
multiplicité et la disparité des bases de données sur les LUG (au
moins 7 bases connues) est en cours, et devrait déboucher sur une
base unique.
Alain Lefèbvre a écrit un article dans le Journal du net sur un des
avantages du logiciel libre : le respect de l'utilisateur et de son
confort. Il évoque notamment les divers filtres anti-pub et la
protection de la vie privée.
La BBC anglaise met en
place un accès libre (pour les britanniques au moins) à tous
les contenus passés sur son antenne et dont elle possède les
droits. L'utilisation doit rester non commerciale. Les choix
techniques (les formats notamment) retenus ne sont pas encore
connus.
La lettre de septembre du site logiciellibre.net, intitulée
« Du logiciel libre à l'Open Innovation » traite notamment de la
connaissance libre et du matériel libre. Il est question de
l'historique des wikis et d'un point sur les processeurs
libres.
Jean-Baptiste Soufron a
signalé sur LinuxFr que dans l'affaire opposant les éditions
Albert René et Werner Heuser, concernant le site Mobilix au nom
jugé trop proche d'une des marques des éditeurs, la Cour de
cassation allemande a rejeté la requête en annulation du site sur
les mobiles et GNU/Linux (rebaptisé TuxMobil ).
Mandrake a déclenché une longue
polémique sur LinuxFr en annonçant la présence de publicités
dans ses futures distributions, et a d'ailleurs dû publier une
réponse pour calmer le jeu.
Les numéros 18 et 19 de l'EDRI-gram (lettre sur les droits civiques
dans l'espace numérique) sont parus. Il y est notamment question de
la brevetabilité des logiciels, de l'affaire Verisign, de pourriel
et de carte d'identité électronique.
La troisième conférence annuelle ObjectWeb sur l'intergiciel
libre se déroulera près de Paris les 20 et 21 novembre 2003 près de
Paris. L'Association pour le Logiciel Libre (ALL ) et la MJC de
Castelnau-le-lez (France, Hérault) organise une session de
formation 100% logiciels libres d'octobre 2003 à juin 2004.
Parinux, la Cité des Sciences et de l'Industrie de la Villette,
Léa-Linux et l'APRIL ont proposé « Fête de la
science et faites du libre » ) le 18 octobre. Le salon Solutions
GNU/Linux 2004 se rapproche à grands pas (3 au 5 février 2004 à
Paris) et le village associatif est en préparation. Les cinquièmes Journées du logiciel libre auront lieu à
Villeurbanne (à côté de Lyon) les 31 octobre et 1er novembre, grâce
à l'Association Lyonnaise pour le Développement de l'Informatique
Libre (ALDIL ).
L'APRIL, l'AFUL, le FSU et Révolutions Numériques propose un
séminaire intitulé « Le mouvement du Logiciel Libre : une réponse originale
garantissant l'accès à la connaissance pour tous » lors du
Forum Social Européen (12 au 15 novembre, à Paris, St Denis,
Bobigny et Ivry). Métallos Medialab organise du 12 au 16 novembre,
à Paris, une série de conférences et d'ateliers sur divers
thèmes (logiciel libre, radio libre, SMSI, diffusion de
l'information).
Julien Tayon a écrit pour Libroscope un article intitulé
« Contribuer oui, mais comment ? » , pour sortir du mythe
du contributeur = codeur. Dans une sorte d'inventaire à la Prévert,
on pourrait citer d'autres acteurs tels que traducteurs,
lobbyistes, graphistes, artistes en général, webmestres,
rapporteurs de bogue, journalistes et tous les gens chargés de la
communication, élus via les projets de loi, bêta-testeurs,
acheteurs du libre, entrepreneurs du libre, apporteurs de
compétences métiers lors du développement, relecteurs de doc,
pourvoyeurs d'idées et de questions, organisateurs de
manifestations, fournisseurs de goodies, juristes pour les
licences, critiques constructifs, rédacteurs de doc, soutiens
financiers, tempéreurs de geeks, etc. Merci à eux, donc.
Jules a composé pour Framasoft un texte original intitulé
«
Peut-on dire je t'aime avec des logiciels libres ? . « Un
logiciel n'est qu'une suite de 0 et de 1 mais, tel un Pinocchio des
temps modernes, ne gagne-t-il pas un petit supplément d'âme,
lorsqu'il devient libre ? » (citation de LinuxFr ).
Le logiciel libre était représenté au Forum Social Européen
(FSE) en région parisienne avec le séminaire « Le mouvement du
Logiciel Libre : un mode de production et d'échange original
garantissant l'accès à la connaissance pour tous ». Le groupe
logiciels libres d'Attac a d'ailleurs fait un compte-rendu sur
LinuxFr . La troisième Journée du
logiciel libre de Montpellier (Hérault, France) aura lieu le 27
novembre. Il faut aussi noter la présence de stands en parallèle
sur trois salons (Interop, Éducation, des Maires) à Paris au
cours de la semaine du 17 novembre. Le colloque « Logiciel Libre et développement durable » s'est ouvert
à Abidjan (Côte d'Ivoire) le 17. Un appel à contributions pour
Autour du libre 2004 a été
lancé .
Une dépêche sur LinuxFr a proposé un parallèle entre le
logiciel libre et les semences libres. « A priori même problèmes de
libertés de choix, de (bio-)diversité, de "captivité client"
(indépendance fournisseur/éditeur), de "cycle d'upgrade", de
produits dérivés/périphériques, de "propriété intellectuelle"
contre le partage des connaissances... ».
La traduction du numéro IV-3 d'Upgrade (« European Journal for the
Informatics Professional »), consacré à l'EUCD, aux brevets sur le
logiciel et aux commons notamment, se poursuit sur le site de l'APRIL avec la parution
en français de « "Trusted Computing" et politique de
concurrence - questions pour les professionnels de l'informatique »
de Ross Anderson.
En France, l'ADAMI (Administration des Droits des Artistes
Musiciens et Interprètes) a proposé de taxer les fournisseurs d'accès à
Internet (FAI) pour compenser les échanges via les réseaux pairs à
pairs (P2P). Le SNEP (Syndicat National de l'Édition
Phonographique) et l'UPFI (Union des Producteurs de Phonogrammes
Français Indépendants) s'y sont catégoriquement opposés . La Spédidam
(Société de Perception et de Distribution des Droits des
Artistes-Interprètes de la Musique et de la Danse) a rejoint et soutenu l'ADAMI. Pendant ce temps le
Canada a décidé que, dans les échanges P2P, la réception était légale mais pas l'envoi . Et la
Society of Composers, Authors and Music Publishers of Canada
(SOCAN) s'est aussi prononcée pour la taxation des FAI.
Bruce Perens a proposé de mettre en place une entité non
commerciale, basée sur Debian, baptisée UserLinux pour offrir à
l'industrie : « la confiance dans une marque, le support des
vendeurs d'applications, une organisation s'occupant du
développement et des services, en laquelle les utilisateurs peuvent
avoir confiance et une certification par les organismes de
standardisation ».
Le «
Pseudo manifeste » d'André Pascual, évoqué par Pierre Jarillon,
a fait couler beaucoup d'octets sur LinuxFr : il s'agissait pourtant de répondre à une
question simple « Peut-on créer une illustration pour promouvoir
les logiciels libres avec un logiciel propriétaire ? » Un site web
sur le thème des logiciels libres dans le secteur de la santé
a
été mis en place . Baptisé medecinelibre ,
il se veut un équivalent français du site américain linuxmednews . Les
nouvelles hebdomadaires Debian signalent le projet
Bookzilla qui
vend des livres en ligne en reversant une commission de 5% à la
Free Software Foundation Europe pour soutenir le logiciel
libre.
Le site OnLamp a publié un article intitulé « Myths Open Source Developers Tell Ourselves »
égratignant quelques conceptions sur le développement ouvert. Il
s'agit surtout de parler de certains travers ou exagérations
circulant parmi les développeurs du libre.
Sourcesupport est un site proposant de proposer ou
d'enrichir des récompenses proposées aux développeurs pour
l'implantation de fonctionnalités dans des logiciels libres. La
dépêche LinuxFr cite aussi les initiatives déjà en place
de Gnome
et de Mark Shuttleworth .
OFSET organise FreeEDEM (« Free software for Education
Developper European Meeting ») du 21 au 25 février 2004 à
Bruxelles, aux mêmes lieu et date que le FOSDEM (« Free and Open
Source Development Meeting »]. FreeEDEM est une conférence sur le
logiciel libre et les contenus libres dans l'éducation. Les
nouvelles hebdomadaires Debian du 23 décembre
contiennent un bilan du Linux World de Francfort (Allemagne).
Florent Latrive a signalé sur la liste de diffusion escape_l la parution en
français d'un rapport britannique sur les relations entre propriété
intellectuelle et développement, « très critique à l'égard d'un
renforcement mondial des droits de PI, et (plaidant) pour une
grande plasticité en ce domaine. » Le rapport a été intégré à la
Biblio du libre .